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La légende orange accompagne les plus grandes aventures des enfants de 7 à 77 ans. Il y a quelques années, sa production a été relancée par Dino Toys à Liberec et ce Tatra 148 en plastique est devenu un véritable succès.

Si vous roulez entre Liberec et Jablonec nad Nisou, vous verrez peut-être des adultes chevauchant des Tatra en plastique près du bâtiment de l'usine de production locale de Novoplast. Vous n'avez pas à vous inquiéter de leur santé mentale ou physique. Ils testent simplement la capacité de charge de ce jouet légendaire, dont la production a été restaurée ici il y a plusieurs années. Nous avons eu l'occasion de voir le processus de création de ce camion-benne Tatra 148 et même d'en assembler un nous-mêmes.

Qui ne connaît pas ce Tatra de légende en plastique, compagnon indispensable de toutes les aventures sablonneuses devant la maison, l'immeuble ou au jardin d'enfants ? J'en avais un aussi, avant que mon père ne l'écrase accidentellement avec sa voiture. Il était toujours prêt quelque part dans le jardin pour transporter un tas de pierres, un autre jouet voire même un copain.

L'histoire de la production de ces modèles réduits en plastique des camions Tatra de Koprivnice remonte aux années d'après-guerre et, au fil du temps, le Tatra 148 et, plus tard, la Tatra 815 sont devenues des icônes parmi les jouets du socialisme tchécoslovaque. Et cela ne veut pas dire qu'ils ne sont pas appréciés par la génération actuelle ! Bien au contraire. Comme le dit Kristyna Miskovska, qui poursuit avec son mari Vaclav la tradition familiale de Dino Toys, une entreprise fondée par son grand-père Vladislav Mares, auteur du jeu de plateau Dostihy a Sazky, ce Tatra en plastique est l'un de leurs produits les plus réussis.

Il y a dix ans, ils ont décidé de faire revivre cette légende, dont la production s'était arrêtée avec la révolution de Velours, et depuis, ils ont vendu un demi-million ! « Les moules originaux ont été retrouvés. Nous avons donc entamé des négociations avec Tatra, qui nous a accordé une licence exclusive, et nous avons produit de nouveaux moules », explique Kristyna Miskovska, ajoutant qu'il s'agissait d'un investissement considérable. Un moule pour une pièce en plastique peut coûter jusqu'à 3 millions de couronnes tchèques, et le camion benne Tatra comporte vingt-deux pièces de ce type.

Au début, ce jouet était fabriqué en Pologne, mais après deux ans, la production a été transférée à Novoplast, à Liberec, sous la direction de Jiri Vosoust. Comme Dino Toys, Novoplast, dont le chiffre d'affaires annuel avoisine les 200 millions de couronnes tchèques, est une entreprise familiale. Jiri Vosoust l'a reprise en 2008 de son père, qui l'avait fondée avec son grand-père il y a plus de trente ans.

Novoplast se spécialise principalement dans la production d'emballages alimentaires, c'est-à-dire de bouteilles de ketchup et de moutarde, de récipients, de seaux et de distributeurs. L'arrivée du Tatra a donc marqué un changement intéressant pour la soixantaine d'employés de l'entreprise. « Nous sommes la seule entreprise automobile qui n'a pas dû réduire sa production ces dernières années », exagère Jiri Vosoust en souriant.

Aujourd'hui, son entreprise produit chaque année environ 50 mille Tatra 148, d'une longueur de 72 centimètres, auxquelles s'ajoutent environ 30 mille exemplaires du modèle plus petit et qui mesure 30 centimètres. Les Tatra sont fabriqués à partir de plastique alimentaire. Celui-ci est injecté dans des moules d'où sortent les différents éléments à un rythme soutenu. Le châssis, la cabine, la benne basculante, les roues et les autres pièces sont ensuite assemblés à la main pour former cet ensemble qui ravit petits et grands.

J'ai essayé d'assembler moi-même le Tatra. La cabine est montée sur le châssis, la cabine est équipée des pièces telles que la calandre, les roues sont montées sur des barres métalliques et les moyeux doivent être vérifiés pour s'assurer qu'ils sont bien positionnés. Ils doivent être orientés vers l'extérieur à l'avant et vers l'intérieur à l'arrière. Ensuite, il faut encliqueter le tout sous pression, ajouter la carrosserie et le tour est joué. Le Tatra entre alors dans sa boîte à l’élégant design rétro et est prêt à apporter beaucoup de joie à son nouveau propriétaire.

Et cette joie peut être un véritable chargement. Le petit Tatra a une capacité de charge allant jusqu'à 100 kilogrammes et, selon Jiri Vosoust, peut-être plus. « Nos employés les plus grands s'agenouillent dans la carrosserie et descendent une légère colline en direction de Jablonec », plaisante Jiri Vosoust pour décrire la manière dont les tests de charge sont effectués. Le matériau utilisé pour la production des Tatra a des propriétés flexibles grâce à sa teneur en caoutchouc, de sorte qu'il n'y a aucun risque que quelque chose casse et blesse l'enfant.

« Nous testons régulièrement le produit, tous les trois ans, à l'Institut technique et d'essai », ajoute Kristyna Miskovska. Les clients ont le choix entre plusieurs modèles, le plus recherché étant l'orange intégral, fidèle à l'original. Il est choisi par près de la moitié des acheteurs. La version rouge et bleue ou le kaki militaire sont également très prisés. Parmi les clients, on trouve aussi des étrangers. Les Tatras sont principalement destinés à l'Allemagne et à l'Europe de l'Est, mais ils suscitent aussi de l'intérêt en Israël.

Lu sur : https://cc.cz/hvezda-socialistickych-piskovist-slavi-10-let-od-sveho-znovuzrozeni-tatra-148-je-milacek-deti-i-dnes/
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #Tatra, #Camions, #Enfants