Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La « Piaterka » est une voiture culte. Et bien que sur nos routes modernes, la VAZ-2105 ne soit plus particulièrement commode et pratique, les exemplaires en bon état et avec un faible kilométrage sont de plus en plus appréciés par les amateurs de classiques soviétiques.

De plus, sur la base de la « Piaterka » et pour une faible somme, il est possible de se construire une voiture parfaitement adaptée au drift ou au rallye. Aujourd’hui, nous allons vous expliquer comment se fabriquer une parfaite VAZ-2105 pour s'engager dans la seconde catégorie.

Kramar Motorsport est une équipe de course ayant de nombreuses années d’expérience. Afin de développer le sport automobile et donner au plus grand nombre la possibilité de participer à des compétitions officielles, le team a organisé en 2019 la Kramar Rally Cup en coopération avec la RAF - la Fédération Russe de l’Automobile. Seules des VAZ peuvent participer, de la 2101 à la 2107.

Mais il fallait aussi donner l’exemple. La voiture du futur projet a été achetée en bon état - le plus important étant qu’elle ne soit pas pourrie. Il a fallu environ quatre mois à Kramar Motorsport pour la préparer.

Les principaux accents ont été mis sur la fiabilité et sur le nombre minimal de modifications nécessaires pour participer à des rallyes. Bien sûr, un arceau de sécurité a été soudé. Pour installer des roues plus grandes et augmenter le débattement de suspension, les passages de roues ont été découpés et recouvert d’écrans VDM Custom en tissu de basalte et résine époxy. Un spoiler avant, un becquet arrière et des prises d’air du même fabricant ont aussi été installés. Toutes les soudures de la caisse ont été refaites et divers renforts posés.

Les habillages intérieurs ont été démontés en raison de leur inutilité et afin d’alléger la voiture. Des sièges baquets ont été installés (Sparco pour le pilote et Bimarco Grip pour le navigateur) avec des harnais de sécurité Sabelt à six points et un volant sport RRS. Les nouveaux panneaux de portes ont été fabriqués par Kramar Motorsport en partant d’une fine feuille de fibre de carbone.

Un système de ventilation additionnel a été imaginé. Il est indispensable d’augmenter le flux d’air vers le pilote pendant les compétitions, notamment en été lorsqu’il fait très chaud dans l’habitacle. Une platine de commande a été également installée à côté du frein à main. Elle regroupe les interrupteurs de différents appareils : coupe-circuit, contact, démarreur, divers programmes de contrôle moteur, chauffage, pare-brise chauffant, système de pulvérisation d’eau sur l’intercooler… Tout ce qui est nécessaire, donc. Le tableau de bord est également fait maison. Il comporte un témoin de pression d’huile, de charge de la batterie et une jauge de carburant et un afficheur digital séparé indique la température et la pression d’huile, le régime moteur, la vitesse, etc…

Pour des raisons de sécurité et de commodité, ainsi que pour une meilleure répartition du poids, le réservoir du liquide lave-glace a été déplacé dans le coffre. On trouve aussi à cet endroit le grand réservoir pour le refroidissement de l’intercooler (cet arrosage périodique augmente son efficacité). Et dans le coffre, entre les passages de roue on trouve désormais un réservoir de carburant en aluminium de 45 litres, fabriqué sur mesure. Le réservoir d’origine a été abandonné en raison de son emplacement dans l’aile droite. Le nouveau est situé dans un endroit plus sûr.

Le coffre renferme également une roue de secours, un cric, une clé en croix et une clé à chocs, un triangle de signalisation, une trousse de premiers secours et des lunettes de protection en cas de casse du pare-brise, le tout étant soigneusement arrimé. En résumé, il n’y a rien de superflu qui pourrait blesser le pilote ou son navigateur en cas d’accident. L’essentiel est la sécurité.

Le moteur est celui qui se trouve dans la voiture depuis qu’elle a quitté l’usine : il s’agit d’un 1,600 cm3 à 8 soupapes. Certes, il a été modifié et la puissance a été augmentée en installant un turbocompresseur TD04. Il s’agit d’un turbo très répandu et ne coûtant pas trop cher vendu par de nombreux magasins d’accessoires tuning. La puissance du moteur est désormais de 200 ch. Un boitier électrique Abit Korvet dont tous les paramètres peuvent être réglés et enregistrés est utilisé.

Le kit pour l’installer sur la VAZ-2105 comprend le turbocompresseur Mitsubishi TD04L lui-même, une soupape de décharge, un récepteur, un intercooler, des injecteurs de carburant de 321 cc, une pompe à carburant de 170 l/h, tous les boulons, écrous, rondelles, tuyaux et joints nécessaires, ainsi qu’un capteur de température d’air. Cependant, l’équipe a peaufiné le système pour l’adapter à ses besoins.

Elle a notamment modifié la position de l’intercooler. Il devait être installé sous le pare-chocs, à l’avant, et il a été placé derrière la calandre, devant le radiateur. Dans ce contexte, il a été nécessaire de fabriquer de nouvelles conduites d’air. Les tubulures d’admission sont fabriquées à partir de tubes et de coudes en aluminium de 50 mm. Le tunnel du pot d’échappement a été agrandi afin de l’installer aussi haut que possible. Les sauts sont une pratique fréquente en rallye !

Le système de refroidissement du moteur comprend un radiateur de GAZelle. De plus, pour réduire la température de l’air d’admission, et comme mentionné ci-dessus, un système de pulvérisation d’eau est également installé sur l’intercooler pour abaisser la température de l’air d’admission.

Les amortisseurs viennent de chez Shocks Therapy, les bras de suspension avant sont fabriqués par Stinger Sport (à Togliatti) et le pont arrière provient d’une Lada Niva. Les freins à disques ventilés sont ceux d’une Lada Kalina rectifiés chez Kramar Motorsport, les étriers viennent d’une VAZ-2108 et le frein à main est hydraulique. Le servomoteur à dépression a été retiré pour un freinage plus sensitif.

Avant une course, tous les sous-ensembles de la voiture sont contrôlés et l’entretien de routine effectué. Toutes les huiles (moteur, boîte et pont arrière) et les biellettes de suspension sont remplacées. La précontrainte du blocage du réducteur arrière, de la boîte de vitesse et de de l’embrayage sont également vérifiés. Pendant la course, ce sont au moins deux mécaniciens qui s’occupent de la voiture. Idéalement quatre mécaniciens et le team manager. La voiture est transportée sur une remorque avec des pièces de rechange, l’essence, les roues et différents outils. L’équipe passe ensuite les différents contrôles réglementaires et prépare la voiture pour le départ. Le plein et fait et les roues correspondant au type d’épreuve montées. Après la première spéciale, la voiture est de nouveau contrôlée et en fin de course la voiture retourne au garage sur sa remorque.

Le carburant utilisé est du AI-100 et l’huile moteur est de marque IGOL. Elle est remplacée après chaque course (100 à 150 km de spéciales).

La voiture dispose d’un passeport sportif en plus de son certificat d’immatriculation et de sa carte verte. Il s’agit d’un document qui identifie le propriétaire de la voiture, la discipline et les compétitions auxquelles la voiture peut participer. La voiture peut être conduite sur route ouverte. C’est d’autant plus vrai que les épreuves spéciales sont situées à des dizaines de kilomètres les unes des autres et les voitures doivent se déplacer par leurs propres moyens. Cette règle s’applique aussi bien aux rallyes classiques qu’aux rallyes-raid.

Concrètement cette « Piaterka » participe au Championnat et à la Coupe de Russie des rallyes ainsi qu’à la Kramar Rally Cup. Son équipage en 2019 était composé de Alexeï Aksakov et Alexeï Antipov. Fin 2019 un certain nombre d’améliorations et de perfectionnements ont été apportés à la voiture en vue de la saison 2020.

Lu sur : https://auto.mail.ru/article/76366-chto-vnutri-u-nastoyaschej-rallijnoj-pyaterki/
Adaptation VG

Tag(s) : #VAZ, #Lada, #2105, #Rallye, #VFTS, #Vidéo