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Le modèle le plus populaire de Russie a reçu un certain nombre d’améliorations cette année. Elles ont sérieusement modifié les impressions que l’on ressent lorsqu’on en prend le volant.

La Lada Granta continue de détenir en Russie le titre de modèle le plus vendu sur le marché du neuf - malgré les arrêts réguliers de la chaîne de montage en raison de la pénurie de composants électroniques, elle devance toujours la Vesta, plus grande et plus chère, et la Kia Rio coréenne. Sans surprise, elle reste le modèle le plus abordable du marché - ses prix débutent désormais à 587,900 roubles, mais notre Granta en finition Luxe avec peinture métallisée et système multimédia EnjoY Pro coûte déjà 769,800 roubles !

Vadim Gagarine, chroniqueur à Auto.mail.ru, montre qu’il n’y a pas à avoir honte de cette « voiture du peuple » :

« Je me souviens qu’avant son restylage, la Lada Granta s’ouvrait avec une clé simple et légère, mais maintenant, dans ma poche, il y a un porte-clé massif avec une clé à cran d'arrêt, comme dans la Vesta beaucoup plus prestigieuse. Et les portes, pourtant légères, se ferment avec un bruit agréable et inattendu. Nous ne discuterons pas de son apparence, avec le X-Style déjà connu et dont les phares éclairent clairement moins bien qu’avant...

A l’intérieur, les nouveaux sièges n’ont guère gagné en confort et ils ne peuvent toujours pas se targuer d’un maintien latéral suffisant et d’un profil pratique. Sur la console centrale, on notera l’apparition d’un système multimédia EnjoY avec écran tactile et surtout le support des services connectés Yandex. Vous vous connectez avec votre compte et la musique et le carnet d’adresse que vous utilisez dans votre navigateur sont automatiquement chargés. Cet écran dispose toujours de touches mécaniques bien pratiques ! Cela fonctionne beaucoup plus que vite que ces systèmes chinois que l’on trouve dans les Lada Granta en autopartage dans les grandes villes. Lorsque vous passez la marche arrière, l'image de la caméra de recul s’affiche sur l’écran - elle est de meilleure qualité que sur certains modèles japonais ou coréens ! Mais il faudra payer un supplément pour cet appareil : 40,000 roubles. Et pour 12,000 roubles de plus, vous aurez aussi le service télématique Lada Connect qui vous permettra de contrôler les fonctions de la voiture depuis un smartphone.

Ce dont la Lada Granta de base peut se vanter sans exception est le moteur VAZ-1182 1,6 à 8 soupapes. Qu’est-ce qui change avec moteur ? En fait, la seule chose qui n'a pas changé est le bloc-cylindres. Le vilebrequin, l'arbre à cames, le cache-culbuteur, les pistons et leurs segments, les bielles, la rampe de carburant, le papillon, les soupapes ont été remplacés par des pièces totalement nouvelles. La culasse, le collecteur d'échappement, le pot catalytique et la poulie de la courroie de distribution ont été améliorés. En conséquence, le constructeur promet de réduire la consommation d'huile et d'essence et d'augmenter la durée de vie de 120 à 200,000 km.

L'augmentation de puissance peut sembler insignifiante (90 ch contre 87 auparavant), mais c’’est une conséquence de la législation fiscale. Le couple augmente également de manière insignifiante (143 Nm à 3,800 tr/min contre 140 précédemment), mais désormais ce sont 112 Nm qui sont disponibles à 1,000 tr/min au lieu de 103 sur le moteur précédent.

Ce ne sont pas uniquement des chiffres sur le papier. Il y a beaucoup de couple à bas régime et on peut démarrer sans problème en seconde - ce qui est particulièrement confortable par temps de neige pour éviter tout patinage inutile. Et on peut passer la cinquième vitesse à partir de 50 km/h ! Si ce n’est pas par fainéantise, cette Lada légère peut évoluer sur un filet de gaz et c’est d’autant plus un plaisir que ses grandes surfaces vitrées et la position de conduite haut-perché offre une visibilité périphérique royale.

Dommage que la tenue de route de la Lada Granta soit encore médiocre - elle suit les ornières et réagit aux rafales de vent latéral et la direction assistée électrique ne remonte pas toujours les informations nécessaires au bon ressenti des virages et laisse percevoir la moindre aspérité de la chaussée. La commande par câble de la boîte est bonne mais la boîte gémit, ce qui oblige à augmenter le volume de l’autoradio. Mais rien ne sera fait à ce sujet à Togliatti.

Sous cette forme, la Lada Granta est une voiture d’un niveau bien plus élevé que tous ses prédécesseurs : Jigouli, Samara, Priora. L’ABS, les airbags frontaux, les sièges, les rétroviseurs et le pare-brise chauffants, la climatisation automatique, le port USB et même le régulateur de vitesse (bien qu'aux commandes extrêmement peu pratiques) sont des équipements dont les propriétaires de Lada pouvaient à peine rêver il y a 10 ans.

Si le passage de la Granta à la plateforme Renault semble hypothétique (bien que promis pour 2025), il la rendra trop chère et le pays a toujours besoin d’une voiture accessible et sans prétention - la Lada Vesta de base coûte déjà 835,900 roubles (c’est 66,000 roubles de plus que notre modèle bien équipée). La Granta a donc encore de nombreuses années à vivre et c’est bien que Togliatti ne l’oublie pas et continue à l’améliorer par petites touches ».

Sergueï Oudachine, rédacteur en chef d’Auto.mail.ru complète :

« Aujourd’hui l’évolution des ventes de voitures neuves ne suit pas la croissance de leur prix. Prenez la Lada Granta, par exemple. Les améliorations les plus appréciables apportées cette année au best-seller du géant de Togliatti ne sont qu’au nombre de deux. Il s’agit du nouveau moteur de base 1.6 à 8 soupapes développant 90 ch et du nouveau système multimédia Lada EnjoY Pro connecté en option à Yandex.Auto. Ces deux nouveautés ont été présentées en mai dernier, mais depuis les prix des Lada ont subi plus de dix augmentations. La dernière, 25,000 à 28,000 roubles en moyenne, a eu lieu pendant que nous préparions notre essai !

Cependant ces deux changements sont précieux et utiles. Si auparavant on pouvait recommander, comme première voiture ce modèle équipé du moteur de 87 chevaux et de la boîte manuelle, en émettant quelques réserves, elles sont désormais moins nombreuses. Le moteur est plus silencieux au ralenti en raison de la réduction de la vitesse de rotation du vilebrequin, offre plus de couple à bas régime et ne donne pas l’impression sur les premiers rapports que l’on va caler. Le couple de 143 Nm se rapproche de celui des moteurs à 16 soupapes et la puissance maxi - forte de 3 chevaux supplémentaires ! - est désormais disponible à 5,000 tr/min contre 5,100 tr/min auparavant.

En d’autres termes, la Lada Granta est devenue plus tolérante vis-à-vis d’un relâchement de pédale inexpérimenté, plus calme et plus amicale envers son conducteur dans les embouteillages et plus tranquille à mener dans le trafic. Elle est dans l’ensemble plus agréable et plus facile à conduire. C’est un plaisir de doser le couple moteur à la pédale. Et même si ses reprises jusqu’à 60 km/h, et même 80 km/h, n’en font pas un foudre de guerre, elle reste vive. Et il n’y a pratiquement aucun reproche à faire à sa boîte de vitesse !

Contrairement à la Lada Niva Bronto « à un million » testée récemment, les passages de vitesses sont instantanés, sans efforts superflus et sans cognement dans le levier. Ce dernier est d’ailleurs plus agréable au toucher que la jante en plastique mince et glissante du volant, sans aucune touche ou bouton de contrôle du système multimédia au niveau des branches, même dans la version Luxe vendue à partir de 718,800 roubles. Et nous ne parlerons même pas de volant chauffant. Pourtant cela serait un excellent complément au système Lada EnjoY Pro proposé avec la caméra de recul pour un supplément de 40,000 roubles.

Ce système multimédia dispose de toutes les fonctions de base, de la navigation Yandex, du Bluetooth, de la musique - à partir de la radio, d’une clé USB, du téléphone ou de la réplication des services en ligne connectés à votre téléphone sur l’écran tactile couleur de 7 pouces via Apple Carplay et Android Auto - et d’un assistant vocal qui vous aide à programmer des itinéraires, lire les messages entrants et écouter de la musique. Ce système est couplé à des haut-parleurs Arkamys qui donnent un son propre et frais, même sans un bon caisson de basses.  

C’est juste assez pour masquer le manque d’isolation sonore de l'intérieur par rapport au monde extérieur. Mais pas du moteur, qui hurle à haut régime lors d'un démarrage rapide au passage du feu vert. Ce n’est pas ce grondement et gémissement systématique des pignons de boîte qu’AvtoVAZ a déclaré il y a quelques années comme une maladie incurable, mais la séparation entre l’habitacle et le compartiment moteur nécessiterait une moquette plus épaisse pour empêcher la pénétration de bruits parasites au niveau des pieds du conducteur et du passager avant. Là n’est pas la seule plainte adressée à la Granta. Les sièges avant - dont la sellerie est pourtant agréable - ne sont pas confortables.

Au lieu de les embrasser, les dossiers élastiques tentent de pousser le conducteur et le passager hors de leur siège. Il serait souhaitable de les rendre plus souples et de les doter d’un vrai maintien latéral. Ils devraient également être abaissés. On a l’impression d’être assis sur un tabouret de bar, même quand on fait une taille « inférieure à la moyenne » (170 cm). On aimerait aussi que la caméra de recul s’affiche plus rapidement au passage de la marche arrière.

La vitre électrique du conducteur au mode séquentiel fonctionne comme bon lui semble. Mais le conducteur débutant, absorbé par la conduite, les indications du GPS et de la musique agréable diffusée par les haut-parleurs, n’accordera que peu d’importance à ces « bagatelles » et les qualifiera de défauts « normaux » pour une voiture venue de Togliatti. La Lada Granta sera pour lui une bonne entrée en la matière dans le monde de l’automobile et une première voiture dont il sera rappellera, dans le bon sens du terme. Et le plus important : une voiture relativement disponible ».

Anna Levina, producteur de contenu d’Auto.mail.ru, termine cet essai :

« J'aime la Lada Granta, je le dis très sincèrement. Cette petite voiture simple est très honnête avec son public et n'essaie pas de se faire passer pour autre chose qu'une simple voiture de tous les jours, prête à le transporter avec diligence d'un point A à un point B. Cet été, cependant, le best-seller de Togliatti a tenté une expérience courageuse avec l’apparition du nouveau système multimédia EnjoY Pro. Désormais, l'écran de 7 pouces peut afficher les données de navigation, programmer des itinéraires avec un assistant vocal ou tout simplement dialoguer avec lui.

Dans quelle mesure est-il pratique d'utiliser le nouveau système multimédia de la Lada Granta ? La réponse est très simple ! L'interface conviviale et les menus logiques sont un plus. Certes, on pourrait arguer que ce système moderne fait tache dans une voiture conservatrice, mais je ne suis pas de cet avis. Au contraire, l'idée même d'introduire quelque chose « d'avancé » dans la plus simple et la plus accessible des Lada me semble tout simplement géniale et très approprié !

Maintenant, la Lada Granta a le droit de prétendre être la première voiture pour les conducteurs débutants qui ne peuvent pas encore se permettre d'acheter même la voiture étrangère la moins chère. Oui, les matériaux de garniture et le design peuvent difficilement rivaliser avec ceux des « coréennes low-cost », mais tout est contruit sans aucun défaut évident.

Pendant l'essai de cette Lada Granta de 90 ch, je me suis souvenu à plusieurs reprises de ma première voiture. C'était une compacte japonaise avec un moteur de 1,0 litre. Il me semblait alors que j'étais prêt à foncer comme le vent sur n'importe quelle route. J'ai ressenti la même chose en conduisant la Granta. Dans la circulation de tous les jours, il n'est même pas nécessaire de taper hystériquement sur la pédale de droite dans l'espoir de faire bouger cette berline - les accélérations sont suffisantes pour une conduite équilibrée. La boîte de vitesses manuelle est juste comme il faut - les rapports s'engagent clairement et l'embrayage est très léger. Dans la plupart des situations (comme les inévitables embouteillages), la Lada Granta fera exactement ce que l'on attend d’elle : pas très expressive, mais prévisible et facile ».

Lu sur : https://auto.mail.ru/article/83283-lada-granta-s-novyim-motorom-test-drajv-samoj-na/
Adaptation VG