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Les importateurs Lada en Europe et outre-mer ne se sont pas limités à apporter des modifications « cosmétiques » aux voitures soviétiques : ils ont réalisé des versions découvertes de la Samara qui sont aujourd’hui très populaires auprès des amateurs occidentaux de la marque Lada. Voilà comment cela s’est passé.

Afin d’élargir le « maigre » nombre de carrosseries disponibles dans la gamme de la première traction avant de la firme de Togliatti, les importateurs allemands et australiens ont commencé par transformer la berline 3 portes en véritable landaulet ! C’est sous ce nom que l’on désigne une carrosserie dont la partie arrière du toit a été découpée.

La Lada Samara Fun (Deutsche Lada désignait cette version par ce nom) avait subi entre les mains des spécialistes de la société Bohse une « opération chirurgicale » visant à supprimer une partie de la carrosserie, ce qui pouvait donner aux passagers arrière le sentiment de rouler à bord d’un cabriolet. Au-dessus du conducteur et du passager avant on retrouvait le toit d’origine - percé, il est vrai d'un toit ouvrant en verre. La fermeture du coffre de cette version allemande se faisait par le biais par un panneau en matière plastique qui contrastait avec la capote rudimentaire (comme sur le cabriolet australien) ce qui explique pourquoi la Lada Samara Fun paraissait si peu esthétique.

Mais le premier véritable cabriolet a été fait par les Belges. La compagnie Euroscope a étudié dès 1987 une version cabriolet de la VAZ-2108. Le résultat de la collaboration de Euroscope et de Garage Meeus, un carrossier belge renommé, est un prototype qui a été exposé au Salon de l’Automobile de Bruxelles. Vladimir Iartsev, un designer de VAZ expatrié en Europe, avait participé au projet et travailla également sur des projets similaires pour l’importateur Scaldia Volga.

Le cabriolet Lada Samara avait été modifié de manière classique : le soubassement et les seuils de portes recevaient des renforts pour compenser l’inévitable perte de rigidité entraînée par le disparition du toit. Vladimir Iartsev avait également supprimé les encadrements de vitres, ne laissant qu’un petit déflecteur fixe à l’avant des portières. Afin de maintenir une rigidité acceptable, la carrosserie s’alourdissait d’environ 70 kg.

Ce cabrio Samara fit une énorme impression sur les visiteurs du Salon de l’Automobile de Bruxelle 1990 ! Il était beaucoup plus joli que la « Vosmerka » habituelle et le kit-carrosserie Carlotta transformait cette voiture simple et anguleuse en provenance d’URSS en vrai cabriolet « méditerranéen » !

La transformation de la « Vosmerka » en cabriolet à la demande des importateurs européens était assurée par une société belge spécialisée, EBS. Entre 1990 et 1995 elle a modifié 456 voitures. Au début des années 90, cette Samara cabriolet était populaire sur la côte méditerranéenne en raison de son prix : comme la Samara habituelle, elle était beaucoup moins chère que ses concurrentes européennes, comme les Ford Escort Cabriolet ou l’Opel Kadett Cabrio.

La « Vosmerka » sans toit a acquis sa renommée en raison de son nom de Natacha qui dans certains cas peut pourtant être familier. Dans les années 90 (et encore aujourd’hui) dans certains pays comme la Turquie, les femmes Russes au comportement peu farouche étaient désignées par ce prénom. La version officielle veut que ce prénom a été proposé par les Hollandais et que pour les Européens, Natacha est synonyme de féminité et de tendresse.

Sur le marché français, la Natacha coûtait de 80 à 90 mille francs sans option soit environ une fois et demi plus cher que la Samara habituelle. C’était cependant encore nettement moins cher que sa concurrente la plus abordable et c’est pourquoi les Natacha avec leurs magnifiques et spectaculaires « extras » comme un volant sport et des jantes alliage ont connu une certaine demande.

Comme la Samara classique, ces cabriolets étaient disponibles avec diverses motorisations et une large gamme d’équipements additionnels. En général, les acheteurs n’étaient pas avares et commandaient presque toutes les options possibles. Mais avec la baisse d’intérêt pour les Samara habituelles, la demande sur le cabriolet est retombée à zéro.

L’histoire des cabriolets ne s’arrête pourtant pas là. En 1993, le designer tchèque Vaclav Kral a présenté sa propre variante de Samara découverte, lui donnant le nom de la région tchèque Bohemia. Il convient de noter que la carrosserie de la Bohemia était plus proche du roadster que de l’habituel cabriolet. Après avoir disparu de la circulation, ce cabriolet a refait son apparition chez CS Auto Lada, l’importateur Lada tchèque ayant racheté la documentation technique à Vaclav Kral et les droits de fabrication. Cependant, à part quelques exemplaires, la Bohemia ne fut jamais réellement produite en série.

Le continent américain a également eu le droit à sa version cabriolet : Lada of Canada a produit son propre modèle avec une poupe rappelant le dernier modèle de l’époque, la berline à coffre 21099.

Ce n’est qu’en 1993, qu’une Samara a perdu son toit sur sa terre natale : la compagnie LLD-Avto a présenté sa propre version sous le nom de Lada Amadeo. Ce cabriolet russe se distinguait par un vrai châssis et son extérieur faisant largement appel à des panneaux plastiques rapportés. Il était proposé en deux versions : deux places avec toit rigide et quatre places avec capote. La Samara a également été transformée à Togliatti par la société TechnoMaster. Il s’agissait d’une version « landaulet » rappelant fortement la Lada Samara Fun. Comme d’habitude ce cabriolet n’a pas été fabriqué en série, même à petite échelle. Pour être complet on peut aussi citer d’autres tentatives russes de faire un « cabriolet russe », en particulier la Lada Cabritta (de Flexer-LogoVAZ) et même un roadster de la société « Agence Tamara Olegovna ».

Aujourd’hui, on croise parfois sur les sites russes de petites annonces ou dans les rues de certaines villes (la plupart du temps ukrainiennes) des Samara de Deutsche Lada défigurées par des accessoires et des spoilers. Pourtant les acheteurs ne semblent pas montrer un intérêt particulier pour ces cabriolets... C’est peut-être une histoire de climat !

A noter qu’il n’y a pas que la Samara sur laquelle le toit avait été soufflé : l’importateur français Poch et même Deutsche Lada ont également modifié la Niva pour en faire un cabriolet. D’ailleurs, à la demande de l’importateur allemand, un carrossier transformait le tout-terrain soviétique non pas au landaulet (comme la Niva Plein Soleil française) mais en véritable cabriolet. Il est vrai que cette transformation augmentait considérablement le prix de la voiture et c’est pourquoi cette Niva-Cabrio a connu une demande limitée.

Lu sur : http://www.kolesa.ru/article/cabriolada-evropejskie-vosmerki-bez-kryshi-2015-10-14
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #Lada, #Samara, #Cabriolet, #Natacha, #Bohse