le site internet polonais Klassikauto.pl a rencontré Blazej Mosiolek un passionné de rallyes historiques qui s’est construit une réplique de Polski-Fiat 125p Monte Carlo.
1. Pourquoi es-tu intéressé par les voitures anciennes ?
Cela fait longtemps qu’elles me passionnent. Depuis des années je me rends en République Tchèque à des manifestations de voitures de sport ou de voitures anciennes, mais aussi de motos. Dans ces manifestations on peut encore sentir l’atmosphère des temps anciens. De plus les voitures utilisées tous les jours quand j’étais petit sont devenues les « classiques » d’aujourd’hui.
2. Comment t’es-tu intéressé à cette voiture?
Tout a commencé en janvier 2011. Le Rallye de Monte Carlo Historique est passé par Wroclaw. Je suis allé avec des amis au départ symbolique organisé près du centre commercial Auchan. Cette année-là un grand nombre de participants du rallye s’était inscrit au départ depuis Varsovie. Il y avait des voitures mythiques comme la Renault Alpine A110, la Ford Escort RS, l’Opel Kadette GT/E, la Lancia Fulvia HF, la BMW 2002 TI et bien d’autres... Et soudain est apparue une Polski-Fiat 125p version rallye. Elle passait tranquillement au milieu des spectateurs dans le murmure caractéristique de son carburateur double-corps Weber. J’ai immédiatement su que j’aurai la même voiture.
3. Comment et quand l’as-tu achetée ?
J’ai acheté la voiture un mois plus tard. J’ai trouvé dans un magazine spécialisée une annonce : « A vendre pièces pour Fiat 125p ». A l’époque j’étais sûr que j’allais restaurer la Polski-Fiat familiale. Je suis allé voir le vendeur qui m’a montré son garage. Il y avait là une PF 125p cerise de 1974. La voiture était 100% originale, complète et ne nécessitait pas de travail de carrosserie. Seule la peinture devait été refaite et les modifications pour se conformer aux rallyes historiques. Deux jours tard, la voiture était dans mon garage.
4. Cette voiture est-elle d’origine ? A-t-elle été modifiée ?
La voiture a subit une rénovation complète à l’étain avec des modifications pour installer comme à l’époque un moteur 1600 DOHC double arbre entraînés par courroie. La carrosserie a été renforcée par des soudures supplémentaires. Le tunnel de transmission a été modifié pour permettre le passage de la nouvelle boîte de vitesse à cinq rapports. Outre le moteur et la boîte, ont été installés une direction assistée et tous les gadgets qu'on pouvait trouver sur le modèle Monte-Carlo (compte-tour, volant sport, jantes alliages, rétroviseurs Vitaloni sur les ailes avant, phares additionnels Cibie et les bandes noires peintes sur les côtés de la voiture).
5. C’est toi qui a transformé la voiture ? Est-ce que tu t’occupes toi-même de l’entretien ?
La voiture a été construite en suivant mes idées. J’ai été aidé par mes amis, des connaissances et des professionnels. Les réparations les plus simples, je les fais moi-même, et je confie le plus compliqué à des spécialistes.
6. Les réparations ont coûté combien ? As-tu rencontré des problèmes ? Pourquoi ?
Pour un passionné l’objectif à atteindre est le plus important. Je ne dirai donc pas combien cela a coûté puisque tous ceux qui s’y connaissent se feront une idée. J’ai eu des problèmes à chaque étape de la reconstruction. Le problème a été de retrouver des éléments de carrosserie de la bonne année. Quant à la mécanique il a fallu parfois faire des modifications pour que tout s’adapte bien.
7. Quels sont les avantages, les inconvénients ?
Le plus grand avantage est que personne ne possède de version « civile » de la Polski-Fiat 125p Monte Carlo. Donc la mienne est unique à côtés des quelques Akropolis existantes. La plupart des PF 125p qui ont un moteur 1600 DOHC sont des voitures de rallye. Ma voiture est une réplique fidèle de la version civile qui pouvait être achetée uniquement chez PEWEX. La Monte Carlo coûtait en devises environ 3400 dollars et l’Akropolis 3600 dollars. La Monte Carlo n’a été produit qu’à quelques centaines d’exemplaires dans le but d’homologuer la version de rallye. Et uniquement quelques dizaines d’Akropolis ont été fabriquée car elle n’a jamais été homologuée. Le défaut est le même que pour toutes les PF 125p. Il y a de moins en moins de pièces de rechange disponibles sur le marché. En retour, cette voiture offre de belles accélérations, la direction assistée, les cinq vitesses, et peut rouler sans aucun effort à 120 km/h sur de longues distances.
8. A-t-elle bénéficié de solutions techniques intéressantes ?
Non, cette voiture n’est en rien différent d’une PF 125p classique.
9. Est-ce que tu la conduis souvent ? Comment l’utilises-tu ? Est-ce une voiture pratique à conduire tous les jours ?
Je la conduis depuis un an. Je fais tout avec elle et je lui apporte des changements, des aménagements. Je l’embellis. Je suis heureux de chaque moment passé avec elle. Je la prends à chaque fois que j’ai le temps mais de préférence quand il fait beau. C’est pour moi un loisir et aussi un moyen d’échapper au quotidien. Mais cet hiver je ne la sortirai pas.
10. Combien est-ce que cela te coûte de rouler avec ?
La voiture a été refaite à 80% avec des pièces neuves et donc pour l’instant il n’y a aucun problème. Il ne faut mettre que de l’essence. Mais avec cette voiture il est tentant de se faire plaisir et en conduite agressive elle consomme pas mal.
11. Quelle est la disponibilité des pièces de rechange ? Où les achètes-tu et combien coûtent-elles ?
Les pièces pour les voitures classiques polonaises sont de plus en plus coûteuses et de moins en moins disponibles. On ne trouve plus de pièces en magasin et il faut avoir recours au marché de l’occasion.
12. Où gares-tu la voiture ?
La voiture est garée dans un garage parfaitement adapté pour une voiture de collection.
13. As-tu déjà participé à des rallyes ou des manifestations ? Souvent ? Est-ce que cela te plait ?
Pas encore en rallye, mais la saison prochaine j’aimerai participer à des courses de régularité. Je prépare constamment la voiture pour ce type de d’évènement. Je travaille actuellement sur le différentiel. J’ai acheté un différentiel à glissement limité en vue de le monter. J’ai monté le carburateur double-corps Weber IDF40, des amortisseurs à gaz sport et le tripmaster Halda. Je me rends bien sûr très souvent à des rassemblements. C’est un bon moyen de rencontrer des gens partageant la même passion.
14. Tu es membre d’un club ou d’une association ?
Oui, de l’Automobile Club d’Opole.
15. A qui recommanderais-tu une voiture de ce type ?
Aux amateurs de l’histoire du sport automobile polonais. Ceux qui sont intéressés par ce thème connaissent bien entendu cette voiture.
16. Que conseillerais-tu à ceux qui aimeraient acheter une voiture de ce type ?
On ne peut pas acheter une voiture comme cela. Il faut la construire. Il faut beaucoup de patience, des nerfs d’acier et de solides dispositions pour aller jusqu’au bout.
17. Autre chose ?
Le nom de ce modèle Mont Carlo vient précisément des succès que les équipes de rallyes polonaises ont rencontré dans ce rallye. Afin d’adapter son nouveau modèle aux sport automobile, FSO a créé en 1971 sont Département Sport Automobile. Le premier départ de la PF 125p au Rallye de Monte Carlo remonte à la même année, mais aucune des deux équipes privées engagées n’a terminé l’épreuve. Un an plus tard, l’usine s’engage officiellement. L’équipage Robert Mucha et Lech Jaworowicz termine à la 24ème place du classement général. En 1973, Robert Mucha prend la 35ème place. Trois autres équipages font partie du voyage. En 1975, il y a six voitures au départ. Maciej Stawowiak termine 12ème du général et Marian Bien 16ème.
18. As-tu l’intention d’acheter une autre voiture de collection ? Laquelle et pourquoi ?
J’ai encore une autre Polski-Fiat 125p. c’est un modèle 1969 entièrement d’origine, complet et en état de marche. Pour l’instant ces deux voitures me procurent beaucoup de joie mais depuis quelques temps j’aimerai bien m’acheter une cyclomoteur polonais.
Lu sur : http://klassikauto.pl/monte-carlo-replika-z-charakterem/
Adaptation VG