En Allemagne, il est quasiment impossible de voir une ZAZ Tavria. En théorie, on pourrait éventuellement en croiser une appartenant à des touristes en provenance de pays où cette petite citadine à 3 portes était vendue. Mais cela reste peu probable puisqu’elle était surtout populaire dans les pays les plus pauvres, en raison de son faible prix de vente.
Pourtant, la Tavria a été vendue en Allemagne ! Il y a un peu plus de vingt ans, en 1991, elle était exposée sur le stand de Lada Automobile Gmbh du Salon de Francfort. On était alors fier de pouvoir présenter la première voiture électrique produite en Russie, l’Elektro Tavria. Une vraie folie, car si vous aviez les moyens – on parlait alors de 31,650 DM – vous pouviez repartir au volant de cette voiture !
Cela représentait une belle somme d’argent (plus de 16,000 euros d’aujourd’hui) en particulier pour une toute petite voiture ne brillant pas par sa qualité, disposant d'un moteur électrique développant l’équivalent de 16 chevaux lui permettant d’atteindre une vitesse maxi de 80 km/h et offrant une autonomie ridicule estimée entre 60 et 120 kilomètres !
Ces caractéristiques suffisent-elles pour expliquer le succès très limité de la Tavria en Allemagne ? En partie. Déjà, il faut imaginer que pour 50 Deutsche Marks de plus vous pouviez vous offrir une Audi 80 2.0 litre de 90ch... Ensuite, il faut se rappeler qu’à l’époque la plupart des constructeurs étaient prêts pour la production en série de voitures électriques mais personne n’y croyait. Ce n’est pas la médiocre qualité de construction de la Tavria, encore pire que celle de la Samara, qui pouvait inspirer confiance. Et ce n’est pas non plus parmi les clients habituels de Lada, qui avaient déjà du mal à se payer une voiture neuve, que l’Elektro Tavria aurait pu trouver sa clientèle. Après seulement quelques mois, à l’été 1992, la Tavria est retiré en catimini de la gamme proposée par l’importateur allemand.
Sur une période de moins d'un an, les immatriculations ont essentiellement porté sur les véhicules de direction et d’essai de Lada Automobile Gmbh et de quelques véhicules de démonstration achetés par les concessionnaires. Ces voitures ont été revendues ensuite, avec grand mal, comme véhicules d’occasion avec parfois des remises extrêmes. En 1992, la Tavria était considérée comme une voiture pratiquement invendable.
Mais pour sa défense, il faut rappeler que la Fiat Panda Elettra, elle aussi présentée à l’IAA 1991, a connu en Allemagne un flop similaire...
P.S : La vidéo est une publicité Avtoexport particulièrement sympathique, ventant de manière originale la faible consommation de la ZAZ-1102.
Adaptation VG