Symboles du totalitarisme, ces voitures « socialistes » sont devenues aujourd’hui des icônes. Le site slovaque Automoto.sk dresse la liste des 10 voitures les plus emblématiques de cette période.
10 – Une « tente sur trois roues » ) Surnommée « Hadraplan », la Velorex comme l’Oskar qui l’avait précédée, était initialement conçue comme voiture destinée aux personnes handicapées. Elle avait un châssis tubulaire et trois roues (la roue arrière étant entraînée par un moteur de moto) et sa carrosserie était constituée de simili-cuir. Sur la route, elle fumait comme aucune autre voiture. La Velorex pouvait recevoir trois types de moteurs de motos : Jawa de 250 et 350 cm3 ou CZ de 175 cm3. Elle a été produite à environ 15,000 exemplaires. L’URSS a produit un « fauteuil roulant à trois roues » identique – la SMZ S1L. En son temps, la Velorex était la seule voiture au monde avec une carrosserie en simili-cuir.
09 – « Où allez-vous, camarade directeur ? » ) La Tatra 603 est malheureusement souvent vue plus comme un symbole du régime totalitarisme qu'une limousine aérodynamique à la technique avancée. Elle est d’ailleurs la dernière Tatra avec une carrosserie aérodynamique. Cette limousine dessinée pour les haut-dirigeants de la Tchécoslovaquie avait un moteur huit cylindres à refroidissement par air situé à l’arrière. Grâce à son excellente aérodynamique (coefficient de traînée de seulement 0,354) et malgré sa faible puissance, cette limousine d’une tonne et demi pouvait atteindre la vitesse confortable de 160 km/h et offrait à ses passagers un confort sans précédent. Le pire était son châssis au survirage caractéristique. Très intéressante était une technologie vue sur son prototype : un phare central pivotant en fonction de la position du volant et pouvant éclairer la route dans les virages. Une technologie que l’on retrouve maintenant sur les voitures modernes. Entre 1955 et 1975, les 3 générations de Tatra 603 ont été produites à plus de 20,000 exemplaires.
08 – « La beauté de Kvasiny » ) La Skoda 110 R est le produit local qui monopolisait l’esprit des garçons et des jeunes hommes de l’ancienne Tchécoslovaquie. Un poster de « Erka » était obligatoirement accroché au mur de chaque garage. Ce coupé attrayant était le modèle le plus sportif que l’on pouvait s’acheter de manière régulière dans les pays de l’Est. Il a été produit pendant plus d’une décennie dans l’usine de Kvasiny. La « Erka » était basée sur la Skoda 100 mais par rapport à cette berline ennuyante c’était une véritable bombe. L’apparence de ce coupé élégant, les portières sans encadrement et les sièges enveloppants recouverts de simili-cuir ont fait de la Skoda 110 R une véritable légende. Même ses performances n’étaient pas mauvaises. Le moteur à la puissance portée à 63 chevaux permettait à cette icône d’atteindre environ 140 km/h. La Skoda 110 R est restée en production jusqu’en 1980, quatre ans de plus que le modèle dont elle était dérivée. Elle a ensuite été remplacée par le modèle Garde ou Rapid.
07 – Celle qui a survécu jusqu’à nos jours ) La Niva a été en avance sur son temps durant des décennies, pas seulement dans le bloc de l’Est, mais aussi au niveau mondial. Tout-terrain compact elle porte les gènes de ce qu’on désigne aujourd’hui par le terme de SUV. Encore aujourd’hui, la Niva n’a pas peur d’être comparée à des concurrentes plus modernes. La première Lada Niva n’était pas un produit sous licence Fiat. Bien qu’elle recevait de nombreux composants mécaniques de la Jigouli, sa carrosserie, son essieu avant et sa transmission à quatre roues motrices étaient le fruit du travail des ingénieurs russes. La version originale était mue par un moteur quatre cylindres essence de 1,6 litre développant 88 ch et 126 Nm de couple. Si sur une route goudronnée la Niva ne brillait pas particulièrement, il n’en était pas de même en tout-terrain. La Niva est produite depuis 1976.
6 – « L’impératrice de Russie » ) En son temps la Volga GAZ-M21 pouvait rivaliser avec la Tatra 603 tchécoslovaque. La production de cette majestueuse Volga a débuté en 1957. Par son dessin elle rappelle les voitures américaines de la même époque. La seule différence se situe dans sa garde au sol plus élevée rendue nécessaire par la (non) qualité des routes russes. Sous le capot, son moteur dépassé de 2,4 litres développait une puissance d’environ 65 chevaux. Il a ensuite été modernisé pour monter à 85 ch. Cette puissance était transmise à l’essieu arrière rigide par l’intermédiaire d’une transmission à 3 rapports. Les Volga M21, M22 et M23 ont été produites jusqu’en 1970 à près de 640,000 exemplaires.
5 – Une voiture qui a de l’âme ) La Maluch n’a besoin d’être présentée à personne. La mini-voiture d’origine italienne était la moins chère de Tchécoslovaquie. Elle a été produite en majorité dans l’usine polonaise de Bielsko-Biala qui en 1980 est devenue le seul producteur de la petite Fiat. La Maluch a mis la Pologne sur les roues. Des roues certes petites mais qui avaient le mérite d’être là. Son moteur arrière refroidi par air de 0,6 à 0,7 litre, et la plupart de ses pièces provenaient de son célèbre ancêtre, la Fiat 500. Sa carrosserie était cependant à l’époque de sa création en 1972 de forme moderne. Sa production a pris fin en Pologne en 2000.
4 – La Citröen roumaine ) Dans la seconde moitié des années quatre-vingt, l’Oltcit roumaine a apporté un souffle de l’Ouest. Elle avait une forme extraordinaire, qu’elle avait emprunté à la Citroën Visa, de même que ses solutions techniques. Ce potentiel était toutefois desservi par une mauvaise qualité. Sa suspension souple était assurée par une suspension indépendante à barres de torsion longitudinales et transversales. Les roues avant étaient entraînées par un moteur à plat à la sonorité caractéristique. L’Oltcit a été maintenue en production dans l’usine de Craiova en Roumanie jusqu’en 1995.
3 – « L’héritière d’Eisenach » ) Vous pensez peut-être que les moteurs trois cylindres sont une mode récente pour réduire les émissions de CO2 par l’effet du downsizing ? Faux. L’immortelle Warburg 353 disposait déjà d’un moteur 3 cylindres... deux temps ! Avec un centre de gravité élevé, une suspension molle et des pneus dépassés, elle pouvait être instable et difficile à tenir en virage, surtout sur route mouillée. Elle a succédé à la Wartburg 311 qui disposait également d’un moteur 3 cylindres de 0,9 litre. Encore aujourd’hui on peut croiser la 353 dans la circulation de tous les jours. C’était une traction avant avec un moteur deux temps développant environ 45 chevaux. C’était une berline tout à fait moderne (il y a eu plus tard un break) avec une forme rectangulaire et simple, mais qui cachait un châssis archaïque avec une suspension indépendante. Ses panneaux de carrosserie peu épais et sa mauvaise insonorisation étaient la cause d’un bruit excessif lorsqu’on la conduisait.
2 – la BMW comme « Baketlitove Motorove Vozidlo » (la voiture en bakélite)) Quand on parle de Wartburg, on ne peut pas oublier la Trabant. Comme elle, la « Trabi » était produite en Allemagne de l’Est et avait un moteur deux temps, mais un bicylindre. Elles avaient en commun la fumée bleue-blanc, un échappement maculé d’huile et un ralenti irrégulier. La particularité de la Trabant était sa carrosserie en Duroplast qui réduisait à néant l’un des grands ravages de l’époque – la corrosion – et contournait habilement la pénurie de minerai de fer faisant rage à l’époque dans l’ex-RDA. La plus célèbre de ses versions, la P601, a commencé à être produite en 1964 et n’a pas connu de changement jusqu’à la chute du rideau de fer. A la fin de de sa vie, elle a été modernisée en recevant un moteur 4 temps Volkswagen, mais cela n’a pas suffi pour la sauver. En 34 ans, elle a été produite à plus de trois millions d’exemplaires.
1 – « Skoda en mode topless » ) Ce cabriolet dérivé du modèle Octavia est l’un des véhicules les plus attrayants de l’histoire de la marque tchèque. Il a été produit entre 1959 et 1964. Il est techniquement identique à l’Octavia. Il pouvait aussi recevoir un toit rigide. La Felicia est le dernier cabriolet produit en série par Skoda. Sous le capot on trouvait un moteur quatre cylindres 1,1 litre ou le 1,2 plus puissant de la version Super (53 ch). La « Felda » est devenue le symbole de l’atmosphère de liberté qui soufflait durant les années 60. L’usine de Kvasiny en a fabriqué 15,000 exemplaires ainsi que 1,000 exemplaires de son prédécesseur, le modèle 450.
Lu sur : https://autobild.pluska.sk/poradca/desat-nezabudnutelnych-socialistickych-automobilov
Adaptation VG