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Dans les années 80, on a réinventé à l'étranger la Skoda cabriolet. Des petits constructeurs ont commencé à transformer les coupés Garde et Rapid en Allemagne, en Autriche et en Grande-Bretagne avant que le tchécoslovaque Metalex ne le fasse à son tour.

Cette nouvelle tendance a débuté en 1983 lorsque la société allemande Auto Meise de Recklinghausen a transformé la Skoda Garde en cabriolet 2+2 sans arceau de sécurité. La voiture mesurait 4,18 mètres de long, disposait de renforts dans les longerons et la carrosserie, la partie avant n'étant pas modifiée. Le moteur quatre cylindres 1174 cm3 installé à l'arrière développait la puissance d'origine de 58ch (43kW) et était associé à une boîte quatre vitesses. Le cabriolet Meise se distinguait par une capote qui une fois repliée ne facilitait pas particulièrement la rétrovision.

En 1984, le cabriolet réalisé par Meise coûtait 17,500 DM sachant que la Skoda 120 Garde était commercialisé en Allemagne au prix de 9,887 DM. A titre de comparaison, la Talbot Samba, un petit cabriolet carrossé par Pininfarina de seulement 3,5m de long avec un moteur 1,4 litres, valait 19,990 DM, un cabriolet VW Golf 1,6 réalisé par Karmann, 22,830 DM, et une Fiat Ritmo 1,5 réalisé par Bertone - 22,145 DM. Les voitures citées venaient de l'Ouest, avaient des moteurs nettement plus puissants que la Skoda et étaient des tractions avant. Les cabriolets Meise étaient fabriqués unitairement tout comme ceux réalisés en Autriche par Gräf und Stift. Au total la production de cabriolets Skoda de ces deux sociétés n'aurait apparemment pas excédé la vingtaine d'exemplaires.

Au milieu des années 80, une production plus importante de cabriolets Skoda a débuté en Angleterre chez LDD (Ludgate Design and Development) à Tonbridge (Kent), une société dirigée par Roger Ludgate. Basés sur les coupés Rapid 130 et 135, ces cabriolets Standard et Lux conservaient les portes d'origine avec l'intégralité des encadrements de vitres. La carrosserie était renforcée au niveau du plancher. La Standard avait un arceau de sécurité relié au centre à l'encadrement de pare-brise. La zone autour de la places arrière était complètement ouverte, la capote en toile se logeait dans un creux entre la banquette et le compartiment moteur et ne venait pas perturber pas la ligne de la voiture. Le modèle Lux était lui un semi-cabriolet. Derrière les portes se trouvaient des petites vitres latérales de formes trapézoïdales dans un solide encadrement. La capote en matières composites se repliait derrière la banquette arrière. Décapotée la voiture avait une apparence élégante. En collaboration avec l'importateur Skoda en Grande-Bretagne, les cabriolets LDD pouvaient recevoir un kit-carrosserie en plastique, des spoilers et une calandre avec des phares additionnels. Ils étaient noirs pour la version de base et de la couleur de la carrosserie pour les versions les plus chères.

La version Sport, outre les améliorations cosmétiques et le châssis modifié, disposait d'un moteur 1289cm3 porté à 75ch (55kW) et d'une boîte cinq vitesses. Il pouvait atteindre une vitesse de pointe de plus de 160 km/h et passer de 0 à 100 km/h en 13 secondes. Les britanniques payaient le coupé Skoda Rapid 130 3,950 livres sterling et il fallait rajouter 1306 livres pour le cabriolet Standard ou 1869 livres pour le cabriolet Lux. Les deux modèles se sont bien vendus puisque jusqu'en 1990, LDD en a fabriqué plus de 300. Une vingtaine ont été rachetés et importés par des amateurs tchèques dans les années 90. Certains ont été modifiés en conduite à gauche, d'autre sont restés dans leur état d'origine avec la conduite à droite et la cinématique d'essuie-glaces correspondante.

Quelques exemplaires de cabriolets basés sur le coupé Skoda Rapid ont fait leur apparition dans la seconde moitié des années 80 en Belgique et aux Pays-Bas et il faut également mentionner la conversion d'une demi-douzaine de coupés au Canada par un concessionnaire de Toronto. Ces cabriolets n'avaient pas d'arceau de sécurité, ce rôle étant rempli par l'entourage de pare-brise renforcé. La capote se repliait dans une cavité derrière les sièges arrière et pouvait être recouverte d'un couvre capote ne cassant pas l'harmonie des lignes de carrosserie. Elle se distinguait aussi par ses vitres de custodes en plastique souple de dimensions relativement importantes et par son dessin qui reprenait quasiment la ligne du coupé originel. Un de ces cabriolets canadiens existerait encore de nos jours à Vancouver et il est également possible que l'un de ses cinq congénères ait survécu quelque part.

En 1987, la société allemande Auto Hainzinger, distributeur de la marque Skoda à Regensburg en Bavière, tente de relancer l'intérêt de ses clients. Elle construit pour son compte un élégant cabriolet Skoda Rapid, sans arceau de sécurité, avec un plancher et une baie de pare-brise renforcé et des portières sans encadrement de vitres conservant le petit déflecteur triangulaire. Durant quelques mois, elle recherche un partenaire qui serait capable de produite ce cabriolet en un nombre limité d'exemplaires. Finalement le choix se porte sur Metalex (MTX) à Prague, lequel va au cours des deux années suivantes fabriquer pour l'allemand une douzaine de cabriolets, les derniers exemplaires étant directement assemblés en Allemagne. Certains composants étaient fournis à Metalex par Auto Hainzinger, qui en conservait les droits exclusifs. Dans les faits, chaque exemplaire était original. On les différenciait par leurs équipements et aménagement spécifiques. La caractéristique la plus visible de ce cabriolet était la partie arrière dessinée spécialement et aussi le capot moteur plus court et à l'inclinaison moins prononcée. L'expérience acquise dans la fabrication de ce cabriolet se retrouve sur la MTX Roadster, ce cabriolet basée sur la Skoda Favorit. Mais cela c'est une autre histoire ...  (*)

Lu sur : http://www.automobilrevue.cz/rubriky/historie/kabriolety-skoda-pryc-se-strechou_30948.html
http://www.felicia-coupe.com/kabrioletyskoda.html
Adaptation VG

(*) Pour la MTX Roadster, relire le message suivant : https://www.sovietauto.fr/2010/06/mtx-roadster-une-skoda-hautement-collectionnable.html