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Ma deuxième et troisième expérience avec la Maluch se sont déroulées directement dans ses versions les plus intéressantes. J'ai fait la connaissance avec les modèles uniques Polski-Fiat 126p Bosmal Cabrio et Wadera Polski-Fiat 126p. Au cours d'une journée torride de juillet, ces deux voitures purement estivales se prêtaient parfaitement à un essai.
Il vaut mieux commencer par la plus connue des deux, à savoir le cabriolet. Son nom exact est Polski-Fiat 126p Bosmal Cabrio. Il date de 1993 et serait le plus petit cabriolet quatre places au monde. Je veux bien le croire, car malgré toutes mes recherches, je n'ai rien trouvé de plus petit (NDT : à quelques millimètres de plus ou de moins, on doit pouvoir considérer la « vraie » Mini en version cabriolet). Si l'on veut déchiffrer le mot Bosmal, on comprend qu'il s'agissait du Département de développement de l'industrie automobile polonaise, c'est-à-dire l'équivalent de l’UVMV en Tchécoslovaquie. Environ 500 cabriolets y ont été fabriqués et la plupart d'entre eux ont été vendus en Allemagne, en Autriche et dans les pays du Benelux. Le cabriolet coûtait environ deux fois plus cher que la version standard, ce qui était un peu trop cher pour s'offrir un peu de plaisir dans les pays du Comecon.
Le capot arrière cache un moteur OHV à deux cylindres d'une cylindrée de 652 cm3. Il développe une puissance ridicule de 30 chevaux, grâce à un carburateur Weber. Cependant, le moteur provient déjà des versions modernisées, il dispose donc d'un allumage électronique et d'un catalyseur non contrôlé. La vitesse maximale est de 105 km/h, ce qui n'était pas suffisant pour de nombreux mécaniciens. Si vous vous procurez des cames modifiées et augmentez la compression, vous pouvez pousser ce petit bolide jusqu'à 120 km/h. La boîte de vitesses est à quatre rapports et n'a pas de première synchronisée. C'est donc encore une fois une voiture qui vous apprendra à double-débrayer. On ne s'y attendrait pas dans une petite voiture, n'est-ce pas ? Avec l'augmentation de la puissance, les freins à disque avant ont bien sûr été améliorés et sont désormais italiens. Il est en effet plus facile de trouver des pièces pour les Fiat. La direction à crémaillère provient quant à elle de la dernière version de la Fiat 126, appelée ELX.
L'apparence de la Bosmal a également été légèrement améliorée lorsque son propriétaire, Petr, lui a acheté des jantes Borbet. Sinon, le cabriolet dispose d'un grand arceau de sécurité, qui correspond en quelque sorte à l'époque, et de vitres sans encadrement. Mais l'arceau seul ne suffirait pas à assurer la solidité, c'est pourquoi les seuils sont plus hauts, car ils sont traversés par des renforts, tout comme l’encadrement de pare-brise a été renforcé. L'intérieur est un peu exigu, mais c'est normal pour les Maluch. Il faut un peu d'entraînement pour glisser la jambe droite sous le volant. Et pourtant, il y a plus d'espace ici, car il n'y a pas de toit et vous êtes assis sur une parodie polonaise de siège sport – un tissu tendu sur des tubes. C'est peut-être joli, mais ce n'est pas très confortable, ce qui dérange même Petr, qui prévoit d'acheter des sièges de la version standard. Il enlèvera peut-être aussi les décorations en bois, qui semblent plutôt comiques dans une Maluch, surtout à côté du tableau de bord avec ses gros boutons près des compteurs. Les fenêtres triangulaires pour la ventilation dans les portes avant ont été conservées, mais dans un cabriolet, il existe d'autres moyens plus efficaces pour aérer.
Le moteur est situé à l'arrière et entraîne les roues arrière. Mais c'est là que s'arrête toute ressemblance avec la Porsche 911. Seule la traîtrise de la voiture sur surface glissante peut rappeler les premières Carrera. Mais cela ne concerne pas vraiment le cabriolet, car vous ne conduirez probablement pas beaucoup sous la pluie ou dans la neige. Et même si ce n'est pas le plus gros moteur que j'ai jamais conduit, son bruit est plutôt agréable. Cependant, la dynamique de conduite n'est pas des plus performantes et si Petr ne l'avait pas achetée par nostalgie et par amour des Fiat, ses caractéristiques et ses performances ne l'auraient probablement pas convaincu de l'acheter. Objectivement, ce n'est vraiment pas un miracle. Mais elle est excentrique et farfelue, elle attire l'attention, et c'est justement pour cela que je l'aime. Une voiture simple, avec laquelle on s'amuse, c'est tout simplement une bonne youngtimer.
Mais à côté, une deuxième voiture m'attend, celle pour laquelle j'ai fait le voyage jusqu'à Podjestedi. Il s'agit de la réponse polonaise au capitalisme naissant, c'est-à-dire une tentative de créer un véhicule de plage pour l'été. Je ne sais pas d'où cela venait dans les pays de l'ancien bloc de l'Est, mais recherchez sur Google Trabant Tramp, Lada Bora ou MTX Beach Buggy. Les Polonais s'y sont également essayés, en prenant comme base leur Maluch 126p pour créer la Wadera. Ce mot étrange désigne en polonais la femelle alpha d'une meute de loups. Seuls les Polonais savent pourquoi. La société d'origine qui a créé la Wadera et vendait des voitures finies a rapidement fait faillite et la société qui lui a succédé a alors proposé l'ensemble sous forme de kit de reconstruction pour les anciennes Fiat, qui devaient être fabriquées par une coopérative de personnes handicapées. C'est justement à partir d'un tel kit que cette Wadera a été créée. Il suffit de prendre un Polonais avec une habileté surestimée, un marteau, des pinces, des pinces coupantes, du ruban adhésif et de la vodka, plutôt beaucoup de vodka, et de tout enfermer dans un garage pendant l'hiver. Au printemps, il ne vous reste plus qu'à récupérer votre nouvelle voiture stylée et à l'immatriculer. C'est facile en Pologne, difficile et coûteux en Allemagne, et tout simplement impossible en République Tchèque. Heureusement, vous pouvez remettre à sa place ce petit bureaucrate prétentieux en important une voiture déjà immatriculée dans un autre État membre de l'UE. C'est grâce à cela qu'il y a une Wadera chez nous.
On peut la considérer comme le précurseur des SUV actuels. Elle dispose en effet d'une carrosserie autoporteuse, d'une plateforme de voiture particulière, d'un petit moteur datant d'une époque où le mot « downsizing » n'existait pas encore, et d'une traction à un seul essieu (arrière !). Le Range Rover se vante d’être proposé en cabriolet, mais la Wadera était là bien avant lui. Et elle est peut-être même plus élégante. Même si elle a ses défauts : les rivets de fixation du toit cliquettent, les portes vibrent, ce qui rend le confort de conduite discutable. Au moins, la jonction entre le toit et le cadre au-dessus du pare-brise est mieux conçue, de sorte que sous la pluie, la Wadera est plus étanche que la Bosmal Cabrio, même si vous ne serez pas complètement au sec.
La rigidité de la Wadera n'est pas non plus tout à fait au rendez-vous, même si les constructeurs ont essayé de compenser l'absence de toit par un cadre tubulaire derrière les sièges avant. Son apparence rappelle celle d'une Jeep, notamment grâce à ses rainures verticales sur le capot. Petr les a améliorées avec des autocollants noirs, ce qui lui donne un bien meilleur aspect. Cependant, les Polonais les laissaient généralement unicolores, ce qui donnait à la voiture un aspect un peu terne. À l'arrière, il n'était pas possible d'utiliser les feux d'origine, c'est donc une vieille Fiesta qui a servi de donneuse.
Les caractéristiques de conduite et la répartition assez bonne du poids de la Fiat 126p d'origine ont été sacrifiées au profit de l'apparence. La question de savoir s'il s'agissait d'un échange équitable reste ouverte. Par exemple, le déplacement de la roue de secours de sous le capot avant (qui est fixe et qui, contrairement à la 126p classique, ne dispose pas de coffre) vers un support, qui se trouve à l'arrière de la voiture, n'a pas beaucoup amélioré le comportement. Le centre de gravité s'est déplacé encore plus vers l'arrière. Ainsi, même avec une modeste puissance de 23 chevaux, vous pouvez vous amuser à un prix raisonnable. Il est en effet assez difficile, voire presque impossible, de dépasser les 6 litres de consommation. Cependant, la petite Fiat transformée réagit immédiatement aux commandes du volant et, au final, la conduite est encore plus agréable qu'avec un cabriolet classique. Et même sa moindre praticité est plutôt sympathique. Seul le moteur pourrait être mieux insonorisé, mais le plastique ne filtre pas beaucoup le bruit.
Au final, je dois reconnaître que je me suis bien amusé au volant de la Wadera. Et comme c'est là son objectif premier, je dois dire qu'elle a réussi son pari. Elle ne mérite peut-être pas le surnom d'« anti-voiture » que lui a donné Petr. Bien sûr, elle a beaucoup de défauts objectifs, mais si vous acceptez son caractère utilitaire, elle est très amusante. Et c'est avant tout cela qui compte quand on possède une youngtimer. De plus, que ce soit au volant de cette voiture ou de la Bosmal Cabrio, vous attirerez l'attention de tous.
Lu sur : https://www.garaz.cz/clanek/polski-fiat-126p-bosmal-cabrio-a-wadera-polski-style-2368
Adaptation VG