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Les minivans n'étaient pas vendus aux particuliers en URSS. Pourtant, beaucoup rêvaient de véhicules spacieux pouvant accueillir plusieurs passagers et ils ont été conçus et testés sérieusement par les constructeurs. Mais avant l’apparition du « monospace » VAZ-2120 Nadezhda, les acheteurs soviétiques n'ont jamais pu profiter de véhicules de ce type.
Tout semblait pourtant avoir bien commencé. En 1957, la tâche de concevoir un minivan à huit places a été confiée à MZMA par le Département de l'industrie automobile du Gosplan de l'URSS, qui avait temporairement remplacé le Ministère de l'Industrie automobile.
Basé sur les composants et la mécanique de la Moskvitch-407, qui n'était pas encore produite en série, un prototype a été construite rapidement, à partir de croquis, sans documentation technique complète. C'est pourquoi ce van (appelé « minibus » dans la terminologie de l'époque) n'a pas reçu d'index officiel d'usine.
Son architecture consistait en un châssis avec un renfort en forme de X au milieu. Dans l'habitacle, derrière les sièges avant, deux rangées supplémentaires de sièges étaient ajoutées, chacune pouvant accueillir trois passagers. Le siège droit de la deuxième rangée, près de la porte d'entrée, était rabattable. Derrière la porte arrière à deux battants se trouvait une roue de secours et un petit espace pour les bagages. Les sièges pouvaient être facilement démontés pour augmenter l'espace de chargement. Afin d'alléger la structure, les portes et les panneaux inférieurs de la carrosserie étaient en aluminium.
Ce minivan était équipé d'un moteur Moskvitch-407 non encore produit en série, d'une cylindrée de 1,4 l et d'une puissance de 45 ch, ainsi que d'une boîte de vitesses à quatre rapports. Par rapport aux Moskvitch de série, la voie du véhicule avait été élargie de 1,225 mm à l'avant et 1,230 mm à l'arrière à 1,390 mm et 1,377 mm respectivement. L'essieu arrière était équipé d’un pont et de demi-arbres provenant de la Moskvitch-410 à traction intégrale avec un rapport de transmission de 5,14. Le poids à vide de cette Moskvitch à châssis allongé avec un empattement de 2,370 mm était de 1,300 kg.
Des barres stabilisatrices étaient utilisées non seulement sur la suspension avant indépendante à ressorts, mais aussi dans la suspension arrière à ressorts. Et pour utiliser les pneus de la Volga GAZ-21, des jantes avaient été fabriquées spécialement pour le prototype.
Les travaux de création du van Moskvitch ont été dirigés par Igor Gladiline, chef de l’atelier prototype de MZMA. La voiture a été achevée dès 1958, et les essais préliminaires ont été terminés en janvier 1959. Lors des essais, le van Moskvitch a atteint une vitesse de 90 km/h, ce qui, pour une voiture de cette catégorie, était considéré à l'époque comme une performance tout à fait honorable.
En somme, ce minibus compact, dont les composants et les sous-ensembles étaient autant que possible identiques à ceux des Moskvitch de série, était prêt pour la production. Le problème venait de la carrosserie. Mais surtout, MZMA n'avait ni les capacités ni l'espace nécessaires pour produire un autre modèle. Il semble qu'il ait été question d'une autre usine. Mais ces plans ne se sont pas concrétisés.
Il n'est pas certain, bien sûr, que si une Moskvitch de ce type avait vu le jour, elle aurait été vendue à des particuliers. En URSS, les minibus étaient considérés comme des véhicules commerciaux, et donc non destinés à un usage personnel. Mais un véhicule à huit places peut difficilement être qualifié d'autobus !
Parallèlement à la création de cette Moskvitch à plusieurs places, l’usine RAF de Riga s'est lancée dans la fabrication d'un véhicule similaire, car il produisait déjà des minibus. Sur la base du RAF-10, devenu le RAF-977 de série, une version plus compacte a été construite : le RAF-08, baptisé Spriditis. Dans le conte letton, ce personnage est similaire au Petit Poucet : petit, agile et vif.
Contrairement au grand RAF-977, fabriqué à partir des composants et des sous-ensembles de Volga GAZ-21, le Spriditis à neuf places avait été construit sur la base de la Moskvitch-407. On utilisait son groupe motopropulseur et son essieu arrière, en l'équipant toutefois de réducteurs de vitesse et en le suspendant sur des ressorts provenant de la Volga.
La suspension avant provenait initialement de la GAZ-M20 Pobeda, mais elle a rapidement été remplacée par la suspension plus moderne provenant de la Volga. Les roues, les pneus et les freins provenaient également de cette dernière.
L'habitacle était équipé de la ventilation, puis même d'un poste de radio. La carrosserie a bien sûr été harmonisée au maximum avec celle du RAF-977. Le véhicule de Riga était proche de celui de Moscou en termes de dimensions et d'empattement, qui était de 2,300 mm. Mais le RAF était plus lourd : son poids à vide atteignait 1,410 kg.
Au cours du processus de perfectionnement du véhicule, il a reçu l'indice RAF-978. Le véhicule a été homologué non seulement par l’Institut NAMI, mais aussi par le ministère compétent. Et le minibus a été testé en tant que taxi collectif à Jurmala en Lettonie.
Une version modifiée du RAF-978 (avec quatre phares) ainsi que le minibus standard ont même été exposés au Salon automobile de Genève en 1960. Un prototype d’ambulance a également été fabriqué. La troisième version du van de Riga avec une carrosserie renforcée avait également quatre phares, mais pour le reste, elle ressemblait à un RAF-977 raccourci.
C'est là que la décision fut prise : il n'était pas judicieux de fabriquer deux minibus, un grand et un petit. Cela prouvait en fait que le Spriditis n'était pas considéré comme une voiture particulière…
À une époque bien différente, en 1988, l'Usine automobile d'Ijevsk s'est intéressée au thème du minivan. D'autant plus qu'il existait déjà de nombreux modèles similaires dans le monde. Les ingénieurs et les designers d'Ijevsk se sont inspirés du Suzuki Every japonais.
La voiture, baptisée IZH-042, a été créée sur la plateforme de la IZH-2126 Orbita (plus tard Oda). Le seul prototype a été construit en 1991. La carrosserie de ce monospace sept places a été réalisée selon une technologie très en vogue à l'époque, en fixant des panneaux en plastique sur une carcasse en acier. Cependant, des panneaux en acier, plus adaptés à la production en série, ont bien sûr été envisagés. Une porte coulissante pour les passagers a été installée à droite. La voiture se distinguait également par ses vitres collées, une solution également inconnue et innovante à l'époque dans le pays.
L'IZH-042 avait un poids à vide de seulement 1,100 kg. Le moteur de base prévu était un moteur de l’usine d’Oufa d'une cylindrée de 1,8 l et d'une puissance de 99 ch.
La suspension avant de l'IZH-042 était indépendante, provenant de l'Orbita. On y a également repris le pont arrière monobloc, en le suspendant sur les ressorts renforcés de fourgon IZH-2717. Outre le van, les concepteurs prévoyaient de créer une version utilitaire.
Mais au début des années 1990, l'usine d'Ijevsk, éternel parent pauvre de l'industrie automobile nationale, n'avait plus les moyens de se lancer dans la production de modèles fondamentalement nouveaux. Même la IZH-2126 a été mise en production avec beaucoup de difficulté. En conséquence, le seul IZH-042 produit est devenu une pièce de musée. C'est déjà ça ! Après tout, ni le minibus Moskvitch, ni les exemplaires du RAF-978 n'ont été conservés…
Légende des photos :
- Minibus Moskvitch à neuf places, 1958.
- La porte arrière du minivan Moskvitch était à deux battants.
- Minibus Moskvitch.
- Le siège droit de la rangée centrale du minivan Moskvitch était rabattable.
- RAF-08 Spriditis.
- La porte arrière du RAF-978 était à un seul battant.
- Les RAF-978 et RAF-977 au Salon de l'automobile de Genève.
- Dernière version du RAF-978.
- Minivan IZH-042 d'Ijevsk.
- Un seul exemplaire de IZH-042 a été fabriqué à titre expérimental.
Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/966493-miniveny-sssr/
Adaptation VG