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Au début des années 1980, l'URSS a introduit une nouvelle classe de voitures de rallye - la neuvième. Jusqu’alors les équipes d'usine et les clubs sportifs soviétiques avaient suivi un règlement strict qui ne leur permettaient pas de modifier fondamentalement la conception d'une voiture standard.
Les voitures de rallye soviétiques étaient toutefois encore loin des voitures produites en série. Mais elles étaient encore plus éloignées des voitures étrangères qui concouraient alors au niveau international dans le groupe B. Là, on utilisait des voitures à traction intégrale avec des moteurs allant jusqu'à 350 ch !
C'est précisément le Groupe B (ou tout du moins la neuvième classe soviétique, qui permettait d'apporter de sérieuses modifications à la conception des voitures) que les ingénieurs et les pilotes de Togliatti visaient.
La première expérience fut la VAZ-29081 - alias VAZ-2108 Rally. Le moteur de la voiture, qui était installé en position centrale et entraînait les roues arrière, était très différent de celui de série. Sur la base du bloc VAZ-2106, on avait fabriqué un moteur d'une cylindrée de 1,9 litre avec quatre soupapes par cylindre. Avec deux carburateurs Weber, il développait 145-150 ch à 7,500 tr/min.
La transmission comprenait une boîte de vitesses à cinq rapports, un embrayage métallo-céramique de course et un différentiel à friction. La suspension de la Lada-2108 Rally (VAZ-29081) étaient indépendantes. D'une manière générale, il ne restait pas grand-chose de la «Vosmerka ». Mais ce n'était qu'un début.
En 1985, la VAZ-29084 (« Lada-2108 Rally » 4×4) à transmission intégrale fait son apparition. Le moteur restait le même : 1,9 litre de 150 chevaux avec un taux de compression de 10,5 et un couple de 152,7 N.m à 5,000 tr/min.
La voiture à traction intégrale, tout comme la version 4x2, avait une garde au sol de 190 mm. Pour l'URSS, cette « Samara » était une voiture phénoménale, mais pour rivaliser avec les voitures du groupe international B, la puissance n'était pas suffisante. Togliatti avait déjà prévu un moteur de 300 ch. Le poids de la « Vosmerka » à transmission intégrale était de 950 kg, et les ingénieurs devaient également le réduire de quelques centaines de kilos.
La voiture a participé au rallye « Soyouz-85 » de la Coupe de l'Amitié avec le numéro 0 (en tant que voiture de sécurité). Mais en 1986, le groupe international B a été supprimé en raison d'accidents mortels. Le projet de rallye 2108 n'a donc pas été plus loin.
Une voiture de sport plus sérieuse est née en 1986 à Vilnius, dans l'usine VFTS (la Fabrique de Moyens de Transports de Vilnius) dirigée par le célèbre pilote soviétique, plusieurs fois champion de rallye de l'URSS, Stasis Brundza.
La voiture a été baptisée Lada EVA (EVA signifiant Usine Automobile expérimentale de Vilnius). De la « Vosmerka », il ne restait que quelques pièces extérieures montées sur une châssis-cage avec deux faux châssis sur lesquels la mécanique était fixée. Le moteur était installé derrière les sièges.
Mais dans la version lituanienne, le moteur de 1,9 litre de cylindrée avec système d'injection et de suralimentation développait déjà 300 ch. Le 0 à 100 km/h s’effectuait en moins de 7 secondes.
La Lada EVA n'avait que deux roues arrière motrices et aurait donc pu théoriquement participer à des rallyes internationaux après l'annulation du Groupe B. Mais la situation en URSS à la fin des années 1980 n'était plus propice au développement de voitures pour s'aligner à l'étranger même si à Vilnius on projetait déjà une Lada EVA-S Proto - une voiture à propulsion intégrale avec un moteur porté à 350 ch !
La Lada Samara T3, beaucoup plus extrême, a été présentée en 1990 par Jean-Jacques Poch - l’importateur très prospère des voitures soviétiques en France. Cette voiture à transmission intégrale avait été développée par les Français en partant d’une mécanique de Porsche. Jean-Jacques Poch avait d'ailleurs « débauché » le célèbre pilote de rallye Jacky Ickx, qui avait de bons contacts avec les Allemands.
Quatre voitures ont été fabriquées en France : un prototype et trois voitures de course. Le moteur Porsche six cylindres d'une cylindrée de 3,6 litres développait environ 360 ch. La transmission à quatre roues motrices avec une boîte de vitesses à six rapports était reprise de la Porsche 911 Carrera 4, mais sans électronique. La conception de la transmission permettait de régler en continu la redistribution de la puissance entre les essieux avant et arrière.
La suspension avant de la Porsche 959 comportait deux amortisseurs pour chaque roue. À l'arrière, il y en avait trois. Extérieurement, la voiture, qui atteignait une vitesse de 197 km/h, ressemblait à une « Vosmerka ». Mais la carrosserie était constituée d’un châssis-cage avec des panneaux extérieurs en Kevlar.
La Lada Samara T3, pilotée par Jacky Ickx a fait ses débuts au Rallye Paris-Dakar 1990 et s'est classée septième. La même année, au Rallye de Tunisie, elle s'est classée seconde. Un an plus tard, l'équipage de Didier Oriol a remporté la cinquième place du Dakar.
La société soviétique Avtoexport, qui avait participé financièrement au projet du Français Poch, s'est bientôt retirée, mais les trois voitures sont restées en course pendant quelques années encore avant d’être rachetées par AvtoVAZ. Sur ces Samara à transmission intégrale, les pilotes d'usine ont participé avec succès à des rallyes marathons. Deux voitures d'origine française ont été conservées jusqu'à nos jours et se trouvent dans des musées.
Légende des photos :
- Une esquisse de la VAZ-29081 de compétition.
- L’architecture de la Lada Rally 4x4 ou VAZ-29084 à transmission intégrale.
- Lada EVA lituanienne avec un moteur d'une puissance d'environ 300 ch.
- La Lada EVA à moteur central était une propulsion.
- Il ne restait pas grand-chose de la « Vosmerka » standard dans la Lada EVA.
- La Lada Samara T3 était équipée d’une mécanique Porsche.
Lu sur : https://auto.mail.ru/article/91784-motor-v-baze-turbonadduv-44-samyie-byistryie-i-u/
Adaptation VG