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Le GAZ-53 n'est pas le véhicule le plus légendaire de l'URSS. Mais si l'on regarde comment il a influencé la vie de l'Union et son économie, il figure au moins parmi les dix premiers.

Pendant plusieurs décennies, ce camions a été un élément familier des paysages soviétiques. Tant dans les villes que dans les campagnes. De nombreuses personnes ont travaillé avec le GAZ-53, ont appris à conduire avec, l'ont utilisé pour livrer des marchandises au magasin voisin, transporter des meubles dans un nouvel appartement et enlever les ordures dans les cours.

L’histoire a commencé en 1961 avec un modèle de transition, le GAZ-53F. L'usine avait conçu une nouvelle cabine, mais le nouveau V8 n'était pas encore prêt. Il y a donc eu une première version avec un six cylindres en ligne de 82 chevaux, comme sur le GAZ-51. D'ailleurs, cette cabine a fini par être installée sur un châssis équipé exclusivement d'un moteur six cylindres. Ce modèle, le GAZ-52, a été produit jusqu'en 1989.

En 1964, le GAZ-53 - nouveau à la fois dans sa forme et dans son contenu - est entrée en production. Son moteur V8 était une variante du moteur qui équipait déjà la Tchaïka GAZ-13 depuis 1959. Pour l'époque, ce moteur était très moderne, entièrement en aluminium. Sa cylindrée était de 4,25 litres et sa puissance de 115 chevaux. Cela n’était pas beaucoup, même alors. Mais, la puissance n’était pas le paramètre principal. Ceux qui l'utilisait dans ces années-là, les exploitants, surtout à la campagne, attachaient beaucoup plus d’importance à ce que le taux de compression soit de 6,7, ce qui signifie qu'il était possible de remplir le réservoir avec presque tout ce qui était répertorié comme de l'essence.

Une autre innovation très importante du GAZ-53 concernait les freins. Si le système de freinage, comme sur le GAZ-51, était resté hydraulique, on disposait d’un servofrein hydraulique à dépression, et même plus tard - de deux, un dans chaque circuit.

Par rapport au GAZ-51, la charge utile du GAZ-53 augmentait considérablement : au lieu de 2,500 kg, elle passait à 4,000 kg, et plus tard à 4,500 kg. Les concepteurs avaient parfaitement compris qu'il serait parfois chargé selon le principe du « autant qu'il peut l'être ». Et le camion devrait rouler, y compris là où les camions à simple essieu moteur n'ont pas leur place. En général, le châssis du GAZ-53, comme celui de tous les camions soviétiques, était conçu avec une marge de sécurité. Il y avait des amortisseurs télescopiques à l'avant, mais à l'arrière, comme sur le GAZ-51, il n'y avait pas d'amortisseurs. Des ressorts à lames supplémentaires avaient été installés à la place de ces amortisseurs.

Le GAZ-53 a été produit en de nombreuses versions, notamment des châssis pour véhicules spéciaux, des bus et, bien sûr, des camions à benne basculante. Sur la base du GAZ-53-12, produit depuis 1983, on a fabriqué le châssis GAZ-53-14, et les usines de Saransk et de Frounze (aujourd’hui Bichkek) ont produit des camions-bennes sur ce châssis : le modèle habituel, avec l'indice 3507, et le modèle 3508 à double articulation. Ces camions étaient destinés à l'agriculture, ils n'étaient pas utilisés dans la construction. C'est pourquoi on les croisait rarement dans les villes.

Dans la cabine du camion illustrant l’article, on trouve des sièges et un volant provenant d'une Volga. Il ne s'agit cependant pas d'un véhicule de musée, mais d'un camion servant encore aujourd’hui. Cela peut paraître bizarre mais des camions transformés de la sorte étaient utilisés dans les kolkhozes et on ne voyait rien de répréhensible à cela à l'époque. Du moins, on ne le disait pas à haute voix. Les chauffeurs soviétiques, dans la mesure de leurs possibilités, essayaient toujours de faciliter leur travail, de décorer et d'améliorer quelque chose. Et il y avait beaucoup à améliorer dans les voitures soviétiques, surtout dans les camions !

La cabine du GAZ-53 avait bien sûr beaucoup évolué par rapport à celle du GAZ-51. Elle était plus spacieuse et plus confortable, et la visibilité était bien meilleure. Outre un pare-brise panoramique à l'américaine, on trouvait des rétroviseurs tout à fait corrects.

Mais il n'y avait pas d'excès, évidemment. Parmi les commodités supplémentaires : une boîte à gants et un compartiment pour mettre des papiers sur la paroi arrière de l'habitacle. Au plancher, outre les leviers standard de la boîte de vitesses et du frein de parking, il y avait un levier pour la benne basculante à entraînement hydraulique.

Conduire un camion dans ces années-là était un travail sérieux et responsable. La pédale d'embrayage n'était pas facile à manipuler. Il n'y avait pas de direction assistée. Mais il n'y avait pas de fuite et, à la campagne, c'était parfois plus important qu'un volant facile à manier.

La boîte de vitesses état à quatre rapports. Les troisième et quatrième rapports étaient synchronisés. Mais les instructions recommandaient de les passer sans se presser - avec un léger retard et, lors des accélérations - avec un double débrayage.

Les freins à deux amplificateurs étaient nettement plus efficaces que sur le GAZ-51. Bien sûr, le GAZ-53 se conduisait plus joyeusement. Le poids, bien sûr, était plus important, mais il faisait 115 chevaux, et non 75 ch. Et le V8 était plus joyeux.

Comme vous le savez, tout se comprend par comparaison. Pour nous, gâtés par la vie moderne, le GAZ-53 est une chose, mais pour ceux qui s’y sont mis au volant depuis le GAZ-51, le ZiL-164, ou même le ZiS-5, c'en est une autre.

Bien sûr, dans les années 1980 et 1990, le GAZ-53 avait un aspect et procurait des sensations différentes de celles qu’il procurait dans les années 1960 lorsqu'il est apparu. Le temps a passé et ce camion n'a pratiquement pas changé. Même la transformation de son habitacle. À bien des égards, il ce type de modification était tout simplement nécessaire pour le confort de son conducteur. Mais cela ne s'appliquait pas seulement au GAZ-53.

Aujourd'hui, même ceux qui connaissent ce camion depuis des décennies le regardent d'un œil différent. Mais à l'époque, eux et le GAZ-53 étaient beaucoup plus jeunes !

Légende des photos :

• Une caractéristique importante du GAZ-53 était la présence de deux servofreins hydrauliques à dépression.
• La benne du camion agricole sur châssis GAZ-53-14 était hydraulique.
• Peu confortables, les cabines de ces camions ont été améliorées par de nombreux conducteurs, dans la mesure de leurs possibilités.

Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/960597-nastoyashchij-kolkhoznik-chem-byl/
Adaptation VG