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Sur le marché tchécoslovaque très limité, la Trabant était la voiture la moins chère. En 1977, le modèle 601 S coûtait 36,500 couronnes, le break était trois mille couronnes plus cher et l'embrayage automatique Hycomat ajoutait mille couronnes de plus. A ce prix, la voiture en bakélite est devenue une légende et nombreux sont ceux qui s'en souviennent encore comme de leur première voiture.

Il y avait beaucoup de Trabant à vendre. Elle était achetée par des étudiants, des retraités, des musiciens et bien d'autres encore... Mais elle était aussi achetée par ceux qui voulaient préserver leur « bonne » voiture pendant l'hiver et l'enfermer dans le garage. Ces personnes achetaient une Trabant à l'automne et la revendaient au printemps.

Les gens la maudissaient souvent, mais en parlaient généralement avec affection, et même ceux qui n'en possédaient pas s'y intéressaient. Par exemple, cette anecdote amusante avec l'acteur Ludek Kopriva, que vous connaissez probablement pour son rôle du curé Otik dans la trilogie Slunce, seno, jahody (1984), m'est restée en mémoire. Il me demandait si régulièrement quelle voiture il devrait acheter que j'avais l'impression de participer à une sorte de concours de connaissances automobiles avec lui. Lorsque j'ai mentionné la Trabant, Ludek Kopriva a rayonné et m'a dit : « C'est ça ! Mon collègue Kemr l'a conduite l'autre jour et personne ne nous a dépassés dans la côte menant au théâtre. Sa voiture sentait très mauvais. C'est ce que je veux, personne ne m'enviera ». Mais une semaine plus tard, il est revenu et le quiz s'est répété...

La Trabant était également appréciée pour sa facilité d'entretien et de réparation. Certaines réparations pouvaient être effectuées en attendant que les barrières se relèvent aux passages à niveau. En fin de compte, le train était certainement plus en retard que vous à destination ! Si de nombreuses Trabant présentaient des défauts visuels avec des peintures craquelées et écaillées, la carrosserie en Duroplast présentait l'avantage de résister à la corrosion. Cependant, la rouille n'épargnait pas le châssis, bien au contraire. Chez un revendeur de voitures d’occasion, chaque personne intéressée demandait à quoi ressemblait « l’hirondelle » c’est à dire la traverse à la forme caractéristique située dans la partie avant du plancher. Il fallait savoir où taper sur la poutre ou où la piquer avec un tournevis, par exemple, et l'état de cette pièce influençait considérablement le prix de vente !

Je me souviens qu'une aspirante actrice anonyme avait acheté chez nous une Trabant break, en disant qu'elle ne s’intéressait pas aux oiseaux. La voiture devait servir à transporter des matériaux de construction pour la construction d'une maison. Une semaine plus tard, la dame en question revenait à la charge, affirmant que la voiture « ondulait » étrangement et donnait l'impression d'être une baignoire lorsqu'elle roulait sous la pluie. Il n'en fallait pas plus pour que l'avant de la Trabant se détache et abandonne le chargement et l’actrice au milieu du chantier ! Nous avons proposé à la cliente l'aide d'un carrossier sympathique et, dans une semaine, elle pourrait aller chercher les tuiles. Lorsque j'ai vu récemment une interview de cette actrice filmée devant une belle maison, je me suis souvenu de la Trabant qui avait contribué à sa construction !

Une de mes connaissances, passionnée de vol à voile, utilisait le moteur de la Trabant dans son ULM. Mais attention, il enlevait toujours le moteur de la voiture avec laquelle il venait d'arriver à l'aérodrome. En quelques minutes, le bruyant moteur à deux temps quittait la route pour rejoindre le ciel. Et je pense que la Trabant y a toute sa place. Je ne connais pas d'autre voiture dont les propriétaires se souviennent avec plus de nostalgie et à propos de laquelle circulent autant de blagues et d'histoires. C'est peut-être aussi parce que la Trabant est devenue l'un des symboles de la chute du communisme, et pas seulement en Tchécoslovaquie. En novembre 1989, elles étaient encore partout.

Dans les années 1950, la RDA manquait d'acier pour la production de voitures et les ingénieurs allemands ont cherché un moyen de le remplacer. Des déchets de fibres de coton provenant d'Union Soviétique et de la résine phénolique ont été utilisés pour fabriquer le Duroplast, qui a servi à mouler les parties extérieures de la carrosserie. Leur faible résistance était au moins en partie compensée par l'avantage d'un poids réduit - les premières Trabant pesaient un peu plus de 600 kilogrammes. Son prédécesseur, la P70, était basée sur le DKW F8, et c'est là que le Duroplast a été utilisé pour la première fois. En 1958, la Trabant P50 a été produite, suivie quatre ans plus tard par la P60, avec la même carrosserie et un moteur légèrement modifié.

Ce n'est qu'en 1964 que la carrosserie est redessinée, donnant naissance à la célèbre Trabant 601 (P601). Cette petite voiture à quatre places disposait d'un moteur bicylindre à deux temps, refroidi par air, de 26 ch. Elle était équipée d'une boîte de vitesses à quatre rapports avec roue libre, et d'un embrayage semi-automatique Hycomat en option. La Trabant 601 était disponible en version Standard, S et De Luxe et en deux carrosseries - Limousine et Universal (c’est-à-dire le break). Avec un poids de 615 kg, elle était capable de rouler à 105 kilomètres à l'heure.

L'un des principaux avantages de la Trabant était qu'elle était toujours facile et bon marché à réparer. L'intérêt qu'elle suscitait ne s'est pas démenti et les camarades de la RDA n'étaient pas pressés de la remplacer par un modèle plus récent. Bien qu'il y ait eu des prototypes d'un successeur dès les années 1960, la Trabant 601 est restée en production pendant près de 27 ans. Avec un total de 2,821,057 unités produites, elle a été un compagnon vraiment parfait même pour les habitants de la Tchécoslovaquie de l'époque.

Les Trabant sont encore relativement nombreuses sur le marché des véhicules d'occasion. Si vous souhaitez en acquérir une, pensez toujours à vérifier l'état de « l’hirondelle » et, d'une manière générale, le niveau de corrosion du châssis et des parties du plancher. Une voiture à 1,000 euros n'est pas une mince affaire, et vous pourriez facilement vous retrouver comme l'agent 007 à parcourir Paris avec seulement la moitié avant de la voiture (certes, il ne s'agissait pas d'une Trabant, mais d'une Renault 11 !). À partir de 3,500 euros, l'état d'une Trabant sera bien meilleur, mais vous pouvez également trouver des modèles entièrement restaurés pour, disons, 15,000 euros. À vous de voir. Attention au levier de vitesse au volant : il arrive souvent que l'on passe la marche arrière au lieu de la première. Tout est un peu différent lorsqu'on conduit une Trabant, après tout. Je pense que vous vous amuserez et qu'une Trabant ancienne peut être un bon compagnon.

Lu sur : https://www.autickar.cz/clanek/retro-okenko-petra-prikryla-trabant-byl-nejlevnejsi-auto-cssr-kupovali-ho-studenti-duchodci-i-umelci/
Adaptation VG

Tag(s) : #Trabant, #Anecdote, #Tchécoslovaquie