La Tatra 87 est une voiture fascinante. Non seulement en raison de son apparence, mais aussi de sa technologie, de ses performances et d'une sorte d'aura qui l'entoure.
Vous vous souvenez certainement de l'histoire de cette limousine exceptionnellement rapide et confortable pour l'époque, mais qui pouvait « mordre » son conducteur. Selon la légende, la 87 était également appréciée des dirigeants nazis, qui ne savaient pas la conduire et avaient souvent des accidents avec. C'est pourquoi la Tatra 87 a été bannie des plus hautes sphères allemandes.
Les rumeurs concernant la tenue de doute particulière de la légende tchécoslovaque créée par l’ingénieur autrichien Hans Ledwinka ont également attiré l'attention de la compagnie d'assurance américaine Hagerty qui, en collaboration avec le célèbre Lane Motor Museum, a préparé un test pour voir comment la Tatra 87 se comporte réellement.
Ce test est d’ailleurs le premier volet d'une série sur le comportement réel de véhicules ayant une « mauvaise réputation » - outre la Tatra, Hagerty souhaite examiner les vieilles Porsche 911 Turbo et les Reliant à trois roues, par exemple. Quoi qu'il en soit, cette première tentative ne s'est pas très bien déroulée...
Sam Smith, qui s'est mis au volant de la Tatra 87 et qui a fait part de ses impressions dans un article détaillé sur Hagerty.com, a renvoyé la précieuse voiture de collection dans le décor... Dans son récit, Sam Smith raconte l'histoire de la Tatra et la personnalité de Hans Ledwinka et, bien sûr, parle de la 87 elle-même. Mais ce qui nous importe le plus, c'est le test de maniabilité. L'auteur de l’article et conducteur à la fois, ont conduit la voiture dans le trafic normal et sur une piste spécialement aménagée. Sam Smith a décrit ses impressions de manière détaillée, et nous allons essayer de les résumer.
Par exemple, il mentionne l'oscillation du train arrière lorsqu'un camion l'a dépassé, mais aussi le confort ou la légèreté de la direction. Il décrit également l'étrange façon dont la Tatra 87 peut glisser dans les virages. Il décrit la voiture comme étant relativement facile à conduire et à lire, mais il dit qu'il faut un peu de temps pour s'y habituer.
Le tournant de cet essai s'est produit après qu'une inspection de la voiture a révélé qu’un dérapage avait presque arraché les pneus arrière des roues. Les responsables du musée ont donc suggéré de surgonfler les roues arrière. Et la fois suivante où la Tatra 87 a essayé de changer de direction, elle s'est soudainement renversée sur le côté.
San Smith explique qu'il abordait le virage à une vitesse d'environ 32 km/h. Il s'agissait d'un virage à droite que la Tatra avait déjà pris plusieurs fois, à la même vitesse, avec le même angle au volant. Cette fois-ci, la limousine tchèque s'est soudainement retournée sur le côté. Vous pouvez voir les dégâts sur les photos, et vous trouverez d'autres images directement dans l'article original sur le site de la compagnie d'assurance.
Sam Smith a plusieurs explications pour cet accident, qui sont évidemment liées. Il cite même son accident comme un exemple parfait de la complexité de la conduite d'une voiture, qui dépend de nombreux détails.
Commençons par les pneus. La Tatra utilisée pour l'expérience roulait sur des pneus radiaux, qui étaient neufs, mais qui sont en même temps des reproductions de pneus français dont la conception remonte à plus de 50 ans. Smith décrit avec justesse que de tels pneus offrent une adhérence digne de ce qui se faisait au milieu du siècle dernier.
Mais la Tatra 87 a été construit à une autre époque, qui prévoyait l'utilisation de pneus diagonaux avec moins d'adhérence. Tant que les pneus radiaux étaient plus souples, l'adhérence était similaire à celle des pneus diagonaux, mais le fait de les gonfler a modifié considérablement leur comportement. Les pneus ont alors empêché la voiture de glisser.
San Smith mentionne également les voies étroites, le centre de gravité relativement élevé et, surtout, le châssis unique de la Tatra, dont les roues arrière sont suspendues de manière indépendante à des demi-essieux pendulaires. Cette conception fait que la suspension pousse essentiellement la roue arrière extérieure sous la voiture. Cela a également contribué au fait que l'arrière n'a pas dérapé. D'où la triste fin de ce test.
Quoi qu'il en soit, Sam Smith a admis que la façon dont il a conduit la Tatra 87 n'est pas la façon dont elle devrait être conduite. Et que la limousine tchèque est une voiture remarquable qui n'est pas si dangereuse, mais qui demande de l'attention et ne pardonne pas les erreurs. Dans l'ensemble, cependant, il affirme qu'il s'agit d'une admirable « œuvre de génie dans tous les sens du terme ».
Lu sur : https://www.auto.cz/americane-chteli-proverit-ovladatelnost-tatry-87-nedopadlo-to-dobre-138503
Adaptation VG