L'attitude à l'égard des breaks a toujours été particulière. Une voiture pratique pour le transport de marchandises et de passagers n'avait pas besoin de luxe et de fioritures stylistiques. C'était particulièrement vrai en URSS, où les acheteurs n'étaient pas gâtés par la variété de breaks. Mais, en 1984, l'apparition de la VAZ-2104 fut pour les automobilistes un événement important. Après tout, la VAZ-2102 était alors en production depuis plus de dix ans.
Le nouveau break, fabriqué sur la base de la VAZ-2105, semblait beaucoup plus frais et moderne que la « Dvoïka ». Le moteur de la « Chetverka » était plus puissant que celui de la « Piaterka » - il s’agissait d’un 1,3 litre de 69 chevaux. L'intérieur était également plus moderne et plus confortable que celui de la VAZ-2102.
D'une manière générale, la nouvelle voiture a suscité un grand intérêt auprès des acheteurs. Nombreux sont ceux qui rêvaient précisément d'un break. D'autant plus qu'à cette époque, les datchas soviétiques connaissaient un véritable boom. Et la « Chetverka » était une voiture idéale pour la datcha.
Outre la version de base dotée de l’habitacle de la berline VAZ-2105 et d'un moteur de 1,3 litre, plusieurs autres versions étaient proposées. En particulier, la VAZ-21041 avec un moteur de 1,2 litre de 64 chevaux. Cette version avait été créée pour l'exportation vers des pays où le système fiscal favorisait la demande de voitures équipées de moteurs de faible cylindrée.
Une VAZ-21043, dotée d'un moteur plus puissant de 1,5 litre développant 77 chevaux, a également été lancée. La version VAZ-21047, dotée du même moteur, recevait un intérieur aussi riche que celui de la VAZ-2107. Elle s'adressait en premier lieu aux acheteurs étrangers. Il existait également une version avec conduite à droite, la VAZ-21046.
Au début du siècle, l’histoire de la « Chetverka » a été marquée par le fait qu'elle est devenue la première voiture de série « soviétique » (bien qu'avec le préfixe « petite ») équipée d'un moteur diesel. La VAZ-21045 était équipée d'un moteur diesel atmosphérique, fabriqué sur la base du bloc-cylindres de la VAZ-2103, avec un maximum d'harmonisation avec les moteurs VAZ de série.
Le moteur VAZ-341 de 1,5 litre ne développait que 53 ch. Extérieurement, la « Chetverka » diesel ne se distinguait que par une plaque d'identification sur le couvercle du coffre et une sortie d'échappement coudée vers la droite et vers le bas. La voiture était également équipée des ressorts de suspension avant renforcés de la version à conduite à droite. Les voitures étaient assemblées en petit nombre dans un atelier séparé qui recevait les carrosseries complètes de la chaîne principale.
Les acheteurs se sont méfiés à juste titre de cette voiture diesel. Ce type de moteur ne leur était pas familier et les premières voitures présentaient des dysfonctionnements. La VAZ-21045 diesel a été achetée principalement par des représentants de petites entreprises. La voiture était très lente, mais très économique. De son côté, la version VAZ-21048 avec le turbodiesel VAZ-343 de 1,8 litre de cylindrée et d'une puissance de 75 ch n'a jamais quitté le stade des prototypes.
Comme d'autres Jigouli, les « Chetverka » ont été exportées dans de nombreux pays. La VAZ-2104 était une voiture spacieuse et relativement moderne pour un prix modique. C'est pourquoi, dans certains pays européens, les « Chetverka » ont été transformées en fourgonnettes. Mais les importateurs occidentaux ne s'occupaient guère de son apparence extérieure.
A l’exception des voitures canadiennes, qui ont été vendues dans la seconde moitié des années 1980 sous le nom de Lada Signet. Les Signet Wagon étaient équipées de jantes à la mode, des moulures étaient collées sur la carrosserie et certains véhicules étaient équipés de barres de toit. Une transmission automatique était même proposée en option. Les acheteurs soviétiques de ces années-là n'en rêvaient même pas.
Des modifications non moins exotiques ont été produites en Yougoslavie, où, à la fin des années 1980, on améliorait les voitures soviétiques. À partir des « Chetverka », on a construit une ambulance avec un porte-à-faux arrière allongé et même un corbillard.
Toutefois, extérieurement, la « Chetverka » n'a pas beaucoup changé au fil des ans. Mais les versions équipées des moteurs plus petits ont été retirées de la production au profit du moteur 1,5 litre de 77 ch. On a aussi arrêté de produire la version avec l’intérieur de la VAZ-2107 mais toutes les dernières « Chetverka » ont été équipées du tableau de bord de la « Semerka » et d'un nouveau volant commun à toutes les Jigouli.
Lorsque la production des breaks a été transférée à Ijevsk, on a commencé à monter des sièges provenant de la IZH-2126 Oda. Et les toutes dernières voitures ont reçu le capot, la calandre et des pare-chocs de VAZ-2107.
La VAZ-2104 a été produite jusqu'en 2012. Il a manqué deux ans pour célébrer le trentième anniversaire du modèle. Au total, environ 1,14 million de voitures ont été produites. La « Chetverka » est ainsi devenu le break, né en URSS, le plus ancien et le plus produit.
Légende des photos :
- Le break VAZ-2104 fut la grande nouveauté soviétique de l’année 1984.
- Comme tout break abordable, la VAZ-2104 a suscité un vif intérêt.
- La « Chetverka » recevait tous les éléments de l'intérieur de la VAZ-2105.
- On retrouvait l’intérieur de la « Semerka » sur la VAZ-21047, destinée principalement à l'exportation.
- La VAZ-21045 diesel ne différait extérieurement que par la plaque signalétique et la forme du pot d'échappement.
- Sous le capot de la VAZ-21045 se trouve un diesel atmosphérique VAZ-341 d'une puissance de 53 ch.
- La Lada Riva 1500 britannique avec une calandre spécifique et son volant à droite.
- La Lada Signet Wagon canadienne.
- Une ambulance yougoslave basée sur la VAZ-2104.
- Les toutes dernières « Chetverka » produites à Ijevsk avec des éléments de la « Semerka ».
Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/951239-gruzovik-dizel-avtomat-ta/
Adaptation VG