Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

On a tous conduit la Skoda Favorit. Pourtant, de temps en temps, on se retrouve au volant d’une version que l’on ne croise pas à tous les coins de rue. Cette fois, je vais profiter du vent dans mes cheveux à bord d’une intéressante MTX Roadster.

La Skoda Favorit est une voiture sur laquelle tout le monde à un avis. Et, certainement beaucoup de ces avis sont négatifs. Pourtant, aujourd’hui, il n’est pas question d’une Favorit ordinaire, mais de l’une de ses versions les plus intéressantes : la MTX Roadster fabriquée chez Metalex. Elle a été imaginée par Petr Bold, le dirigeant de cette société. Dieu merci pour avoir eu cette idée. Le projet a ensuite été dirigé par Ivan Solfronk. Ce type de carrosserie n’était pas vraiment une nouveauté pour Metalex puisque la société avait déjà vendu un cabriolet Skoda Rapid. La MTX Roadster a fêté en 2021 son 30ème anniversaire. Quelle est précisément son histoire ?

Les formes agréables et amusantes imaginées par Marc Deschamps du studio Bertone (même si le célèbre designer a dû faire de nombreux compromis, le plus célèbre étant l’histoire des phares avant) ont été encore améliorées dans le cas du Roadster par le maître Vaclav Kral. Il a rejeté l’idée originale de conserver la carrosserie à quatre portes et cinq places (à noter que plus tard, la MTX Cabrio basée sur la Felicia avait quatre portes et quatre places) et a conçu un roadster à deux places et deux portes. La voiture n’est identique que jusqu’au pilier A et au bas des portières avant (celles-ci auraient dû être rallongées mais cela n’était pas possible), suivis de côtés redessinés sans portes arrière et d’un panneau de coffre au spoiler caractéristique. Le kit carrosserie est aussi très chouette avec une calandre différente (ici on trouve toutefois une calandre encore différente incluant des phares additionnels), des pare-chocs et des bas de caisse spécifiques. Metalex a également inclus des jantes 14 pouces en standard. Il n’a fallu que cinq mois pour construire le prototype présenté en 1990. Plus tard, Metalex a utilisé certaines pièces de la Felicia, comme les répétiteurs de clignotants et les rétroviseurs.

Bien sûr, la MTX Roadster était lourdement renforcée et on trouvait d’énormes arceaux de sécurité derrière les sièges avant, semblables à ceux que Metalex montait sur ses voitures de course. Des ceintures de sécurité y étaient également attachées. Avec ses renforts, la MTX Roadster pesait 45 kg de plus qu’une Skoda Favorit standard. Mais une grande partie des éléments de carrosserie était en fibre de verre. Il est intéressant de noter que ces kilos supplémentaires ne se font pas sentir au volant. La MTX Roadster se conduit toujours comme une Favorit, mais elle est encore plus bruyante. Et vous pouvez entendre les mêmes sons, comme le clic typique du relais de clignotants. Bien entendu, la position derrière le volant est également identique (le seul réglage consiste à déplacer le siège et à régler l'inclinaison du dossier), de sorte que tout le monde n'y sera pas complètement à l'aise. La visibilité vers l'extérieur est également excellente, grâce à la finesse des montants de pare-brise.

La MTX Roadster n'est qu'une deux places. A l'avant l'habitacle est spacieux et anguleux et les garnitures noires sont celles pratiquement inchangées de la version restylée (les premiers modèles avaient encore l'intérieur marron de la version LS). Le seul changement est l'absence d’encadrement de vitres et l’apparition d’un renfort supplémentaire. Cependant, il ne s’agit pas d’un réel déflecteur car les vitres latérales n’ont pas été découpées et s’abaissent sous ce renfort. Les vitres électriques, dont les interrupteurs se trouvent sur le tableau de bord (les trous de manivelles sont conservés) et le système de verrouillage central sont également présents. Les sièges proviennent de la version haut de gamme GLX. Le petit volant sport rend la conduite un peu difficile sans direction assistée. La capote manuelle en toile noire est assez simple à utiliser, elle se replie assez rapidement et se cache sous une housse en similicuir avec des boutons-pression. À l'arrière, sous le nouveau couvercle redessiné, on trouve un coffre de 420 litres, soit 20 litres de plus que le break Forman.

Metalex n'a pas fait de grands efforts sur le plan technique, si bien que la voiture conserve l’architecture du moteur tout à l'avant, ainsi que le quatre cylindres en ligne original à huit soupapes monté transversalement, associé à une boîte de vitesses manuelle à cinq rapports (pour cette dernière, la course du levier est très longue). À l'époque, il s'agissait d'une nouveauté absolue pour Skoda, qui s'alignait une fois de plus sur la tendance mondiale du segment. Heureusement, Skoda n'a pas utilisé le moteur de la Skoda 120 à l'époque, mais a développé les groupes motopropulseurs 135 et 136. Ici, il s’agit du type 136, mais déjà dans la version B améliorée, montée à partir de 1992, avec injection monopoint Bosch Mono Motronic et pot catalytique, et développant 68 ch et un couple de 100 Nm. La vitesse maximale est de 145 km/h. Metalex a équipé la voiture d’un silencieux et d'une sortie sport pour accentuer le caractère unique de la voiture.

La voiture se distingue aussi par le fait qu’elle n'a pas d’assistance de direction (dont on n'a pas besoin en roulant de toute façon, mais qui serait utile ne serait-ce que pour se garer). Mais par son absence, la direction a une réponse agréable et vous pourriez dire la même chose de la façon dont le Roadster répond à la pression de l'accélérateur. En effet, la liaison entre la pédale d'accélérateur et le câble d'accélérateur fonctionne sans délai et entraîne volontiers le moteur dans les tours. Oui, il s'agit toujours d'artifices sachant que le moteur développe toujours la puissance d’origine, mais ils sont définitivement responsables du fait que la conduite de cette MTX Roadster n'est jamais ennuyeuse.

De plus, la voiture a un centre de gravité plus bas et un châssis légèrement plus rigide, ce qui lui permet de prendre moins de roulis dans les virages et de ne pas sous-virer de façon notable. Bien entendu, cela se traduit par un niveau de confort moindre sur les routes tchèques défoncées. Le châssis n'est pas une merveille technique, les roues avant à suspension indépendante étant complétées par un essieu arrière rigide. Les roues sont plus grandes, mais quand la route est bonne, cela n'a pas d'importance. Peut-être que j'affûterais seulement un peu les freins, mais pour une conduite calme, c'est suffisant. Cela ne rend pas la Metalex trop différente des voitures de production actuelle. Quant aux courants d'air, vous ne pourrez pas les éviter. A partir de 70km/h, le vent commence à souffler dans la voiture, et à des vitesses plus élevées, vous manquez cruellement d'une sorte de coupe-vent, que vous devrez peut-être bricoler.

Alors que la production de la Favorit a pris fin en 1994, Metalex a continué à produire des MTX Roadster jusqu'à récemment. Enfin presque puisqu’il s’agissait d’une édition spéciale limitée de cinq exemplaires, l'Edition 50, avec un équipement amélioré, pour célébrer le 50e anniversaire de la marque. La série originale a été plus nombreuse. Un total de 200 Roadster ont été fabriqués entre 1990 jusqu'à la fin de 1996. La plupart était destinée à l'exportation, tandis que certaines étaient vendus sous forme de kits à compléter chez soi. La voiture qui illustre l’article est le 167ème exemplaire fabriqué en 1996.

A l’époque une MTX Roadster neuve coûtait 298,000 couronnes (la Skoda Favorit LS coûtait un peu moins de 151,000 couronnes). Aujourd’hui le prix serait de 930,000 couronnes compte tenu de l’inflation. C’était beaucoup d’argent, mais cela ne représentait que 2/3 du prix d’une VW Golf Cabriolet. Aujourd’hui, les prix tournent autour de 600,000 couronnes pour des exemplaires peu utilisés, ce qui n’est pas exactement le moyen le moins cher de conduire avec les cheveux au vent. Mais cela nous rappelle l’époque où une entreprise tchèque pouvait découper le toit d'une voiture normale et vous la vendre, ce que je ne peux pas imaginer avec une Skoda Fabia ! Les anciens seront ravis de constater à quel point ils seront connectés à la voiture à chaque kilomètre parcouru et à quel point sa conduite est prévisible.

Bien sûr, la MTX Roadster a aussi quelques bizarreries. La corrosion ne lui échappe pas comme sur la Skoda Favorit originale. La voiture peut présenter des fuites d'huile moteur ou d'huile de boîte de vitesses (surtout autour du joint du carter) ainsi que du jeu dans les suspensions. Au moins, l'entretien de la voiture est très facile. Par contre, il semble que tous les exemplaires aient subi des modifications plus ou moins maîtrisées. Et le fait que la MTX Roadster ait été fabriquée à la main n'est certainement pas un compliment. La qualité de fabrication était inférieure à celle de la Favorit et les différences d’accostage au niveau de la carrosserie sont particulièrement visibles. Néanmoins, pour les amateurs et les fans de Skoda, la MTX Roadster a certainement du charme et je l'apprécie également.

Elle présente également un certain potentiel spéculatif, de sorte que je ne peux tout simplement pas lui donner de mauvaises notes. Après tout, je rêvais de la conduire quand j'étais enfant et ça ne me dérangerait pas d'avoir cette merveille pleine de courants d'air dans mon garage. C’est pourquoi j’ai de la sympathie pour ceux qui n'aiment pas du tout cette voiture.

Lu sur : https://www.garaz.cz/clanek/test-veteranu-mtx-roadster-21006765
Adaptation VG

(*) Voir : https://www.sovietauto.fr/quand-le-phare-de-la-favorit-posait-problème-à-bertone

Tag(s) : #Histoire, #Essai, #Metalex, #MTX, #Roadster, #Skoda, #Favorit