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Comme vous le savez, la décision d'organiser la production automobile à l'Usine de construction mécanique d'Ijevsk a été prise par les hauts responsables du Ministère de l'Industrie de défense en 1965 : ils ont décidé d'y faire assembler des Moskvitch. Malgré tout, un véritable bureau d'études a été établi chez Izhmach dès la première année de la branche automobile.

Une jeune équipe d'ingénieurs s'est réunie en sein, sous la direction de N. Slessarenko, qui rêvait de construire à terme une voiture totalement originale à Ijevsk. De leur propre initiative, sans aucune instruction des instances dirigeantes, ils ont commencé à développer un véhicule tout-terrain à quatre roues motrices en 1969. L'équipe d'Ijevsk a été aidée par ses collègues de l’Institut NAMI dans l'élaboration de la carrosserie et l'aménagement du futur véhicule. Pour 1971, le personnel de l'institut moscovite a élaboré le cahier des charges et le projet technique et toute la documentation a été préparée pour construire un premier prototype.

Dans les murs de l’Institut NAMI, le projet d'un véhicule tout-terrain pour Izhmach était désigné sous le code NAMI-0162. Mais un véhicule complet avec cet indice n'a jamais été produit : la construction s'est limitée à une maquette taille réelle. Le concepteur principal de cette NAMI-0162 était V. Mironov, et l'équipe de développement se composait de A. Rach et F. Khaidoukov.

L’article montre l'un des premiers croquis exploratoires réalisés par le styliste V. Eltechev. Il montre la future NAMI-0162 en deux versions : un véhicule tout-terrain à quatre places avec une carrosserie ouverte et un véhicule simplifié à six places sans portes latérales et des strapontins longitudinaux à l'arrière. Mais finalement, c'est une autre variante qui a été retenue pour le projet : une carrosserie fermée, capable d'offrir un habitacle confortable pour 4-5 personnes avec quelques bagages.

Ses formes extérieures étaient restées délibérément anguleuses avec des solutions minimalistes visant à rendre la production moins coûteuse (pare-brise plat, fenêtres coulissantes) mais certains choix n'auraient probablement pas suscité l'enthousiasme du responsable des fabrications (l’énorme capot de forme complexe nécessitait un profond emboutissage). Sur la base de ce croquis, avec quelques simplifications et modifications, une maquette grandeur nature de la NAMI-0162 a été réalisée à Moscou. Elle figure sur la série de photos accompagnant l’article.

Comme on peut le voir, les phares ont été empruntés à la Moskvitch-412. Et les feux arrière bicolores, contrairement au croquis du styliste, n'ont pas été fabriqués en partant de zéro, mais viennent tout simplement d’une ZAZ-966.

Les poignées extérieures et intérieures des portières de la NAMI-0162 ont été prises sur une Jigouli. Pour le reste, l'intérieur était défini pour être uniformisé au maximum avec les Moskvitch produites à Ijevsk. On reconnait donc la colonne de direction avec le commutateur d'allumage, les compteurs, les interrupteurs et le siège conducteur (le siège avant passager est totalement absent sur la maquette).

Derrière la banquette arrière on trouvait aussi un coffre généreux, auquel on accédait par une double porte avec un volet supérieur sur charnière et une porte inférieure battante. Bien entendu, la banquette pouvait être repliée : dans ce cas, en plus de deux personnes, la NAMI-0162 pouvait embarquer jusqu'à 250 kg de marchandises. Le poids à vide était estimé à 1,130/1,180 kg.

Mécaniquement, le tout-terrain devait utiliser un moteur UZAM-412 modifié (avec un système de refroidissement à circuit fermé et un carburateur horizontal Solex) et une transmission originale conçue à Ijevsk par A. Kondrachkine. Elle se composait d'une boîte de vitesses à 4 rapports, unifiée dans certains détails avec la boîte de vitesses de série Moskvitch et d'une boîte de transfert, qui permettait d’enclencher le pont arrière et la gamme de vitesses courte avec un rapport de 5.1 avec un seul levier. De son côté, le carter du pont avant, monté sous le quatrième cylindre du moteur, était directement relié à la boîte de transfert. Ainsi, en règle générale la NAMI-0162 était une traction avant, comme les tout-terrains fabriqués chez LuAZ.

La maquette construite à Moscou n'avait pas de suspension, mais le projet prévoyait qu’elle soit totalement indépendante avec des jambes de force McPherson à l'avant et des barres de torsion à l'arrière. Les jantes originales de taille 6.45-13 avec des pneus classiques complétaient le tableau. Une fois prêtes, la documentation technique et la maquette de la NAMI-0162 ont été envoyées au client, c’est à dire à Ijevsk.

Alors que Moscou travaillait sur l'aspect extérieur du futur véhicule tout-terrain, Izhmach n'avait pas perdu de temps et avait construit en 1970 son propre prototype roulant de véhicule tout-terrain afin de tester en conditions réelles sa transmission expérimentale. En termes de dimensions globales et de capacité, la carrosserie entièrement métallique de ce prototype correspondait à la NAMI-0162, mais l’extérieur n'était pas aussi travaillé et son aspect faisait plutôt amateur. La photo de cette voiture, contrairement à celle de la maquette de la NAMI-0162 est beaucoup plus connue.

On considère que la désignation IZH-5 a été donnée à ce véhicule tout-terrain. Pourtant certains vétérans d'Izhmach affirment que ce nom n’a jamais été utilisé et que la voiture était appelée IZH-4x4. Quoiqu’il en soit, la maquette de la NAMI-0162 n’était plus d'aucune utilité pour Izhmach car après avoir testé avec succès de nouveaux éléments sur le prototype IZH-5, une nouvelle carrosserie a été dessinée et, en 1972, on a construit deux prototypes de véhicules tout-terrain IZH-14 très modernes et attrayants. Mais c'est une autre histoire...

Lu sur : https://dzen.ru/media/mmariya/kak-mog-vygliadet-vnedorojnik-marki-ij-5dc35376e3062c00b1505728
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #NAMI, #NAMI-0162, #IZH, #IZH-5, #Prototype