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J’ai lu beaucoup de choses sur le passé et l’avenir d’AvtoVAZ sur fond de la situation actuelle. Lada va devoir se passer de tout ce qui est « étranger », en particulier l’électronique, et surtout se passer de Renault. La Lada va donc une fois de plus devenir une « voiture du peuple » et ce dans tous les sens du terme.

Voyons tout d’abord où en est AvtoVAZ après 30 ans de « percées » afin de savoir si Lada reviendra à ses origines en reprenant la production des modèles dits « Classiques ». AvtoVAZ va passer à des exigences de sécurité moins élevées, en l’absence de composants électroniques étrangers. Elles n’auront plus d’airbags, d’ABS, d’ESP. Certains s’en réjouissent : « Je vais acheter une voiture sans ABS, c’est même mieux. N’importe quel acheteur normal achètera une voiture sans ces aides électroniques, elles ne sont pas nécessaires ».

Cependant, je pense qu’un homme normal prendra soin de lui-même et de son entourage et n’économisera pas sur sa sécurité en achetant intentionnellement une voiture [devenue] dangereuse. C’est certainement notre mentalité : plus simple signifie moins cher ; moins cher signifie plus accessible. C’est logique, mais quand on sait à quel point tous ces « appareils électroniques inutiles » affectent la sécurité routière et réduisent le nombre d’accidents, on ne voudra pas acheter une voiture sans ces systèmes… et je ne parle même pas de l’absence d’airbags qui, soit dit en passant, ont été installé dès les années 1990 sur les « Deviatka » (VAZ-2109) exportées.

L’absence d’électronique, outre l’ABS et d’autres systèmes, va également entraîner une augmentation des émissions polluantes, puisqu’elle signifie un retour à la norme Euro-2. Ces dernières années, les législateurs russes ont aspiré à des normes écologiques, en introduisant de nouvelles lois et en évoquant sérieusement l’interdiction des transports « non écologiques ». Mais maintenant, ils sont prêts à desserrer la vis. Par conséquent, AvtoVAZ va commencer à produire des voitures se conformant à la norme environnementale Euro-2 adoptée en… 1995.

Il y a certes un avantage : la voiture roule mieux avec la norme Euro-2. Mais tout ce qui a été fait depuis des années dans le domaine de l’écologie et des économies d’énergie peut simplement être mis à la poubelle. Par conséquent, nous achèterons de nouveau des vieilles voitures, même si cela sera dans un « nouvel emballage ».

Tout cela se produit sur le fond des évènements récents. Les technologies vont reculer de près de 30 ans. Cependant, quelque chose a changé. Pour certains conducteurs les Lada, et en premier lieu la Lada Vesta, sont des voitures confortables, bien meilleures que les modèles des années 1990 et 2000. Mais il n’est pas nécessaire de comparer la Vesta aux « Deviatka » et aux « Classiques ». La Vesta est vraiment plus confortable que les autres modèles Lada. Ce n’est certainement pas son mérite, mais celui de Renault sur la plateforme duquel elle est fabriquée, tout comme la XRAY.

Où en sommes-nous en fin de compte ? Tout seul et sans aide extérieure, AvtoVAZ ne peut plus produire indéfiniment que la Lada Granta, la Niva - trois portes et la VAZ-2123 (ou Chevy Niva), produite depuis 20 ans sans changements majeurs et modernisée récemment, non sans l'aide des collègues étrangers. Malheureusement, AvtoVAZ ne possède pas dans ses cartons ses propres développements qui pourraient être produit en série et seraient au moins un peu modernes...

C’est pourquoi, dans un avenir très proche, la Lada Granta sera la voiture la plus russe du marché, assemblée par le biais d'une « substitution » complète de ses composants d'importation. D’autres « versions spéciales », c’est -à-dire des modèles simplifiés avec un minimum d'extras et d'électronique, seront lancées à partir de juin de cette année.

Si l'on ajoute à cela la volonté de Renault de quitter le marché russe et de vendre sa participation dans AvtoVAZ, il est clair que cela n'améliorera pas la production. Lada devra chercher un autre « patron », ou continuera à reculer de plus en plus.

Malgré ce qui précède, on ne peut pas dire aveuglément que « tout seul AvtoVAZ ne peut rien faire » ou qu'elle est « une industrie arriérée qui ne peut rien faire par elle-même ». Heureusement, ce n'est pas le cas. Mais le problème est précisément l’absence d’une coopération à grande échelle qui permet de se développer, apporte une certaine croissance technologique et permet d’accroitre la production.

Dans la situation économique difficile, dans laquelle AvtoVAZ s’est finalement toujours trouvé, il est difficile de se maintenir à flot sans développements modernes et d'importantes injections financières. Naturellement, la coopération avec Renault a donné un avantage énorme à l’entreprise. Sans les Français, la Lada Vesta aurait eu du mal à faire son apparition, et cette réussite qu’est la plateforme B0 de la Logan n’aurait jamais fait son apparition à Togliatti.

Il est toutefois regrettable de constater que même les fruits de cette coopération de très longue date, qui ont donné un énorme coup de fouet à AvtoVAZ, seront désormais tout simplement mis en veilleuse. Et à certains égards, cela ramènera le monde de l'automobile russe à ce qu'il était il y a 30 ans, où il était tout à fait normal de produire le même modèle pendant des décennies : « Les gens l'achètent et ne se plaignent pas ». Personne ne souhaite une telle issue même si elle est peu probable. Personne ne fabriquera de « nouvelles Classiques » - les chaînes de production fonctionnent depuis longtemps avec des technologies beaucoup plus « fraîches », produisant des voitures d'un autre acabit.

Il y aura certainement d'autres entreprises automobiles qui seront heureuses de coopérer avec Lada, et je veux croire que beaucoup d'autres modèles bon marché et pas seulement seront produits, peut-être même sous le patronage d'un autre constructeur. Que ce soit des Chinois ou des Coréens n'est pas si important. Il est important pour AvtoVAZ de maintenir la production dans le pays et de ne pas laisser un constructeur automobile aussi important s'effondrer tout simplement, comme Moskvich et GAZ (avec la Volga) ont depuis longtemps subi le même sort.

Naturellement, les entreprises trouvent toujours un moyen de se développer et un grand constructeur comme AvtoVAZ devrait certainement trouver un moyen de sortir de cette situation - le reste n'est qu'une question de temps. En outre, je suis certain que ce recul technologique n'est qu'une mesure temporaire qui finira par prendre fin. Et le départ de Renault est une excellente excuse pour AvtoVAZ pour trouver un partenaire qui puisse rendre les Lada encore meilleures et plus modernes.

Lu sur : https://zen.yandex.ru/media/garagebatya/k-chemu-prishel-avtovaz-spustia-30-let-i-chto-s-nim-stanet-posle-uhoda-renault-iz-rossii-62496bc4b2889642720c5376
Adaptation VG