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Le potentiel à l’exportation de la Volga GAZ-24 dont la production en série avait débuté en 1970, était limité par une gamme de moteurs extrêmement modeste. Seules des voitures équipées d'un 4 cylindres à carburateur de 2,5 litres avec deux gradations de puissance (85 ch pour l'essence A-76 et 95 ch pour l'essence AI-93) et d'une boîte de vitesses manuelle à 4 rapports étaient produites. Pour réussir à vendre la Volga à l'étranger, il fallait de la variété : on attendait des versions avec un moteur diesel, avec une transmission automatique ou avec un moteur à essence « plus chaud »...

En URSS, les, travaux sur un moteur diesel avec la cylindrée requise en étaient à leurs débuts (ils étaient menés par l'institut NAMI), et le sort du moteur à essence V6 chez GAZ n'était pas clair. L'usine a donc commencer à tester des moteurs importés. Dans la première moitié des années 1970, les blocs d'au moins six marques étrangères se sont retrouvés sous le capot de prototypes Volga. Le moteur diesel Peugeot Indenor français convenait parfaitement à la GAZ-24 : plus tard, l'usine a même participé à la production en petite série d’un modèle de ce type. Moins connues sont les tentatives d'adaptation du diesel britannique Rover, ainsi que des six cylindres à carburateur de Fiat, Ford, Mercedes-Benz et BMW. Sous le capot de la Volga, le cœur bavarois était comme un poisson dans l’eau.

Ce prototype à moteur BMW a été construit à Gorki en mai 1973. Il semble qu’il portait l’indice GAZ-24-98, même si aucun document ne le mentionne officiellement, comme par exemple le rapport des essais routiers établi en août 1973 figurant dans cet article. Celui-ci ne donne pas de détails sur l’apparence de la voiture et les archives de la marque ne comportent pas de photos de ce prototype. Il est probable que cette Volga n’a tout simplement pas été photographiée car, visuellement, elle ne présentait aucune différence avec ses « sœurs » produite en série. On sait seulement qu’à différentes époques, ce prototype à la carrosserie sombre a été vu avec des plaques d’immatriculation « 45-69 proba » et « 45-61 proba ». Mais revenons au moteur allemand.

Sur les photos où le filtre à air a été démonté on voit clairement les deux carburateurs, qui servent chacun trois cylindres. La cylindrée exacte de ce moteur est de 2,494 cm3 (ce n’est pas pour rien que la voiture sur laquelle il était installé portait le nom de BMW 2500). Ce moteur à faible course (86x76 mm) avait un taux de compression très élevé pour l’époque : 9,0. C’est pourquoi en URSS, il devait fonctionner à l’essence AI-98 car avec la AI-96 il souffrirait de détonations. Selon les spécifications, à 6,000 tr/min, la puissance était de 150 chevaux, ce qui signifie qu’avec la même cylindrée il était exactement 1,5 plus puissant que le ZMZ-24D monté d’origine sur la Volga.

BMW avait envoyé à Gorki un moteur complet avec l’embrayage. Mais pour l’installer dans la Volga, GAZ avait dû fabriquer un nouveau carter, un réservoir de pompe à huile et un carter d’embrayage, des adaptateurs pour les capteurs des instruments de bord et il avait fallu modifier les tubulures d’échappement, le radiateur, l’arbre d’entrée de la boîte de vitesse et de l’arbre de transmission. Quelques modifications mineures avaient également été nécessaires au niveau du compartiment moteur et du plancher. La bobine d’allumage était empruntée à la VAZ-2101.

Le poids de cette Volga équipée du moteur bavarois était de 1,556 kg, soit pratiquement 100 kg de plus que la GAZ-24 de série. Mais les performances étaient excellentes : cette Volga passait de 0 à 100 km/h en 13,5 secondes et sa vitesse de pointe égale à 167 km/h. Les consommations étaient plus ou moins équivalentes à celles de la Volga habituelle : par exemple, lors d’un essai comparatif dans les rues de Gorki, le modèle avec moteur BMW a consommé environ 11,6 l/100 km contre 11,0 l pour le modèle de série. Entre 30 et 50 km/h, la consommation de dépassait pas huit litres aux 100 km.

La Volga-BMW a fait montre de très bons résultats lors des tests d’émissions, répondant facilement aux exigences européennes (auxquelles les moteurs soviétiques se conformaient non sans difficulté). Un autre avantage était le niveau sonore dans l’habitacle très bas par rapport au modèle de série. A cet égard, il serait intéressant de savoir pourquoi le choix du fournisseur étranger pour un six cylindres s’est finalement porté sur Daimler-Benz, dont le bloc M-130 de 2,8 litres s’était révélé moins intéressant lors des essais. Mais aucun de ces moteurs n’a finalement pris place sous le capot d’une Volga de série.

Lu sur : https://zen.yandex.ru/media/mmariya/1973-god-opytnaia-volga-s-motorom-ot-bmw-2500-5f984de559810d5513082b33
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #GAZ, #GAZ-24, #Volga, #Prototype