Le président d’AvtoVAZ, Nicolas Maure, a accordé en juillet dernier au magazine Expert, une grande interview dans laquelle il explique ce qui se passe et va se passer avec le géant de l’automobile russe dans les années à venir.
Il donne les 5 raisons pour lesquelles il faut garder l'optimiste.
1. Lada ne deviendra pas un clone de Dacia.
Comme vous le savez, le plan Renaulution initié par le nouveau patron du groupe Renault, Luca de Meo, prévoit la création d’une business-unit « Dacia-Lada » distincte, qui aura en charge le segment low-cost. A cet égard, de nombreux experts sont inquiets de l’avenir des départements d’ingénierie de Lada : si les voitures du géant russe resteront construites à Togliatti, comme c’est le cas actuellement (il faut toutefois rappeler que la Largus et la Xray sont pour ainsi dire d’anciens modèles Dacia), l’entreprise n’aura plus besoin de ses propres ingénieurs. Nicolas Maure s’est empressé de rassurer les Russes : selon lui, le nombre d’ingénieurs ne sera pas réduit. De plus, l’accent dans les développements futurs sera mis sur Lada, dont les ingénieurs sont plus « compétitifs » que les homologues roumains. Il faut espérer qu’il ne s’agit pas de simples mots pour rassurer la population de Togliatti, car Nicolas Maure a dirigé auparavant Dacia.
2. Dacia ne fera pas son entrée sur le marché russe.
Les rumeurs à ce sont sujet sont apparues en lien avec la présence à Togliatti de Dacia Logan et Sandero de nouvelle génération camouflées, ainsi qu'un dépôt de brevet en Russie pour le design de ces modèles. En fait, les Dacia sont en train de subir divers tests et essais d’assemblage, car les nouvelles Lada seront basées sur la même plateforme CMF-B, bien que Lada travaillera leur design de manière indépendante. La gamme moteur sera également très différente et, à l’avenir, Nicolas Maure, n’exclut pas la possibilité d’utiliser des composants de VAZ dans l’usine roumaine. Toutefois, Renault ne croit pas qu’il faille copier la stratégie de ses concurrents, tels que Volkswagen et Hyundai-Kia, qui proposent les mêmes modèles économiques sous différentes marques.
3. Le prix des Lada neuves augmentera de manière modérée.
Malgré les annonces récentes visant à atteindre 1 à 1,2 million de roubles, la direction de l’entreprise n’a pas l’intention de renoncer à lancer des voitures plus abordables, même si selon Nicolas Maure la politique de prix est en cours de discussion. En ce qui concerne le prix plancher, le Français fait référence au marché européen, où il n’y a pas de voitures neuves à un prix inférieur à sept mille cinq cents euros, ce qui suscite une certaine inquiétude car on peut acheter aujourd’hui une Lada Granta pour l’équivalent de six mille euros. Mais Nicolas Maure admet qu’en Europe les exigences en matière de sécurité et d’environnement sont plus strictes, renchérissant inévitablement le prix des voitures. En Russie les voitures peuvent être moins chères.
4. La Niva demeurera dans les rangs.
Nicolas Maure estime que le tout-terrain Lada est le seul modèle original qui peut être exporté en Europe et qualifie le rachat des droits de l’ancien Chevy Niva à General Motors de grand succès. La production du modèle restylé, baptisé Niva Travel, a été déplacé sur la même ligne que celle où est assemblé le « vieux » Niva Legend, ce qui a suscité des rumeurs de ventes des anciennes installations de GM-AvtoVAZ. Mais Nicolas Maure les réfute : selon lui, l’usine est mise en sommeil pour l’instant et pourrait être utilisée pour fabriquer de nouveaux modèles à l’avenir. Il est possible qu’il s’agisse tout simplement de la mystérieuse Niva 3, qui serait un parent du nouveau Dacia Duster.
5. L’usine Renault de Moscou ne va pas être fermée.
Des suppositions à ce sujet sont apparues suite au rachat de l’usine GM-AvtoVAZ mais Nicolas Maure les réfute également : le site situé dans la capitale moscovite ne sera pas libéré pour construire des biens immobiliers coûteux, même si tout le monde le souhaite. Il continuera donc à produire des crossovers Duster, Kaptur et Arkana basés sur la plateforme B0 améliorée. Bien que cela ne soit pas directement lié à Lada, à Moscou, la Renaulution peut poursuivre sa propre voie.
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Adaptation VG