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Il y a un demi-siècle, les voitures étaient déshabillées en quelques minutes, la nuit dans les cours d’immeubles. C’est pourquoi leurs propriétaires avaient créé des dispositifs antivols astucieux. En fait, à l’époque, il était très difficile d’acheter la moindre pièce détachée pour sa voiture.

Tous les propriétaires de Jigouli le savaient. Ils cachaient les balais d’essuie-glaces sous le siège conducteur. Et le matin, ils oubliaient de les remettre en place. C’est pourquoi, on pouvait souvent voir des rayures semi-circulaires caractéristiques sur le pare-brises des VAZ. Des dispositifs spéciaux avec des roulettes sont même apparus sur le marché : on les fixait aux bras d’essuie-glaces, de manière à ce qu’en l’absence de balais, le métal ne touche pas le verre.

De toute manière, les bras d’essuie-glaces étaient également volés. Les conducteurs renforçaient leur fixation de manière à ce que la tête de vis soit inaccessible lors du stationnement. Ensuite la procédure était toujours la même : mettre le contact, démarrer les essuie-glaces, puis couper le contact en laissant les essuie-glaces en position verticale,

Les voleurs, plutôt pressés, arrachaient sauvagement les rétroviseurs extérieurs en estropiant les ailes des Jigoulis (puis sur les modèles ultérieurs - les portières). Et les réparations de carrosserie étaient plutôt coûteuses. Avec le temps, des supports détachables qui permettaient au conducteur d’enlever et de remettre le rétroviseur, sont apparus dans le commerce. Mais, nombreux étaient ceux qui préféraient conduire sans !

Au début, les enjoliveurs de roues étaient faiblement fixés, de sortes qu’ils étaient toujours en train de disparaître. Jusqu’à ce qu’on se mettent à faire des dispositifs « secrets » : d’abord artisanaux, ensuite fabriqués par l’usine. L’avantage était double : un enjoliveur sécurisé rendait impossible l’accès aux quatre écrous de roue. A l’époque, rester sans roues signifiait rester sans voiture : il était presque impossible d’en acheter des nouvelles. On pouvait les trouver au marché noir ou elles étaient très demandées car, si on pouvait acheter des pneus neufs, c’était uniquement sur file d’attente. Et il y en avait pour un an ou deux...

Les batteries étaient également vendues uniquement en s’inscrivant sur une liste d’attente et avec un certificat attestant que l'ancienne batterie avait été recyclée ! Et vous ne pouviez acheter une nouvelle batterie que dans la région où vous aviez remis l'ancienne. Par exemple, un magasin à Moscou refusait un certificat émis dans une autre région. Et comme souvent on ignorait où se procurer le fameux certificat, de nombreuses personnes préféraient simplement acheter au marché noir une batterie volée.

Les pare-brises disparaissaient aussi en série. Ils n’étaient pas collés sur les Jigoulis comme aujourd'hui et il était donc facilement d’en démonter une douzaine dans la nuit dans une cour obscure. De temps en temps, on en parlait dans les journaux : les vitres de vingt voitures ont été volées dans ce quartier… Un dispositif antivol ressemblant à une grosse punaise pouvait être utilisé : on le collait par l’extérieur dans le joint et la pointe était pliée à l’intérieur de la voiture interdisant tout démontage.

On volait bien sûr également l’essence. Les voitures les plus vulnérables étaient les Jigouli car leur bouchon de réservoir n’était pas verrouillable. Ce n’est que plus tard que l’on a commencé à vendre pour les VAZ des bouchons de réservoir de carburant avec verrouillage par clé. Vider le réservoir d’une Moskvitch était plus difficile : pour atteindre le goulot du réservoir d’essence, il fallait ouvrir le couvercle du coffre et rabattre la plaque d’immatriculation. La trappe à carburant de la GAZ-24 était même verrouillée. De plus, le col du réservoir était doté d’un grille métallique intégrée, qui rendait impossible l’introduction d’un tuyau à l’intérieur pour pomper l’essence. Tous les réservoirs, cependant, avaient un bouchon de vidange sur le fond et l’essence était souvent vidangée par ce biais.

Rien n’était non plus à l’abri à l’intérieur de l’habitacle. Les éléments inhabituels, tels que les appuie-têtes ou les rétroviseurs panoramiques, remportaient un succès particulier. Les radios et les magnétophones, qui étaient rares à l’époque, étaient souvent volés. Dans le coffre, la roue de secours était enchaînée et cadenassée par de nombreux propriétaires.

Une anecdote raconte qu’il y a quarante ans, une Jigouli accidentée sur le bord de la Moskova, a vu son moteur… disparaître ! Bien sûr, on ne volait pas des moteurs tous les jours - ils étaient généralement emportés avec la voiture elle-même. Les Volga étaient particulièrement appréciées. Leur revente dans les régions du sud du pays rapportait jusqu’à 1,000% de profit. Dans les films de l'époque, le vol d’une Volga était souvent au centre de l’intrigue. Cependant, les petits voleurs n'étaient pas intéressés par les pièces détachées des Volga, car il y en avait trop peu entre les mains des particuliers…

Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/929398-avtovory-sssr-chto-snimali-s-m/
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #Ambiance, #URSS