Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les voitures des membres du pouvoir soviétiques étaient souvent surnommées « Chlenovoz ». Voici un article qui retrace en sept anecdotes passionnantes l’histoire des voitures de l’élite soviétiques, les fameuses ZiS et ZiL.

1. D’où vient le nom de « Chlenovoz » ?
Les Russes se sont toujours distingués par leur sens de l’humour et leur langage pointu. A l’époque de Brejnev, les limousines ZiL étaient principalement destinées aux membres du Politburo du Comité central du PCUS. C’est pour cette raison que le peuple qualifiait les voitures gouvernementales de « Chlenovoz ». On ne sait pas qui a été le premier à le donner aux ZiL du pouvoir soviétique mais ce nom bien senti est resté et toutes les limousines soviétiques ultérieures sont devenues des « Chlenovoz » !

2. Les Soviétiques avaient leur fierté !
A partir du modèle ZiL-111G, les voitures du gouvernement étaient équipées de phares fabriqués à l’étranger. Ils étaient fournis par General Electric, Bosch ou Cibie. Mais l’utilisation de pièces d’origine occidentale posait idéologiquement problème car il s’agissait des voitures des dirigeants soviétiques ! Une parade avait été trouvée : dans les archives du constructeur, on a retrouvé une recommandation pour la suppression du logo de l’entreprise américaine General Electric apparaissant sous la forme des lettres G et E sur la surface du verre du phare. Le document donnait des instructions claires : quel type de pâtes abrasives choisir et dans quel ordre les utiliser pour effacer complètement le logo bourgeois.

3. Si vous n’aviez pas l’oreille musicale, vous ne deviez pas vous approcher de la ZiS !
Dans la ZiS d’après-guerre du camarade Staline, même le klaxon était particulier : trois tons fusionnaient en un accord harmonieux. Mais ce qui est intéressant est que des spécialistes, à l’oreille musicale, étaient responsable de la précision de ce son ! En plus de la tonalité, le volume était également ajusté. A une distance d’un mètre, le sonomètre devait enregistrer exactement 110 décibels.

4. Blindée ? Essayons sur les ingénieurs !
En 1942, un déserteur a ouvert le feu sur la voiture de Staline avec un fusil. Après cet incident, des véhicules blindés ont été développés de toute urgence pour les plus hauts dirigeants du pays. Ainsi, une variante de ZIS-110 avec un blindage caché a fait son apparition - la ZIS-115, liée aussi à une anecdote intéressante. Staline a trouvé un moyen très fiable pour vérifier le travail de ceux qui avaient développé la voiture : il a ordonné que les ingénieurs s’installent dans la voiture et que l’on tire dessus. Cette histoire n’est toutefois pas confirmée et divise encore aujourd’hui les historiens.

5. Allez les princes, direct dans la boue !
Les Russes n’ont pas seulement été les premiers à voler dans l’espace. C’est également en URSS qu’on a imaginé pour la première fois au monde de construire une limousine avec une transmission à quatre roues motrices. Les premières expériences en ce sens ont été menées dès l'époque de Staline mais les prototypes construits n’ont jamais été essayés par le premier personnage de l’Etat. C'est sous Khrouchtchev, dont on connaissait le goût pour les visites d’inspection de kolkhozes et sovkhozes, qu'est apparue la ZiS-110P à transmission intégrale. Elle existait en deux versions : carrosserie ouverte de type phaeton et fermée de type limousine.

6. Héritage automobile.
En plus du siège de dirigeant du pays, chaque nouveau chef de l’Etat soviétique héritait de la voiture de son prédécesseur. Ainsi, Gorbatchev a récupéré de Tchernenko la limousine ZiL-41045 avec un système de contrôle automatique de la température intérieure. Il était possible de réguler l’intensité du chauffage et de la climatisation : il s’agissait presque d’une climatisation automatique moderne ! Un jour d’été, cette ZiL a servi à Raïssa Maximovna. Il y avait de la poussière sur les routes, les vitres n’étaient pas ouvertes et le conducteur a activé la climatisation pour le confort de son illustre passagère. Il y a eu un dysfonctionnement : il a instantanément fait chaud dans l'habitacle, comme dans un sauna ! Et toutes les tentatives du conducteur pour réduire la chaleur en mode manuel se sont terminées avec le système commençant à émettre de puissantes émissions d’air glacé. En conséquence, à son retour, Raïssa Maximovna est immédiatement allée se faire examiner pour suspicion de pneumonie et on a décidé de ne plus expérimenter la climatisation automatique.

7. Le siège de Likhatchev.
Voici une autre histoire curieuse associé à Ivan Likhatchev, le directeur de l’usine ZiS dans les années 1930. Les créateurs de la ZiS-101 travaillaient en 1936 sur la conception du siège avant et n’ont jamais réussi à faire approuver leurs idées. Exigeant, le patron n’était jamais satisfait. Il s’installait au volant de la ZiS-101, se tortillait sur le siège puis montant dans la Packard à côté, se balançait sur les ressorts étrangers avant de donner ses conclusions : « Cela n’est pas mal mais c’est plus confortable dans la Packard. Continuez à travailler ! »

Face à lui, on restait perplexe : il semble que tout avait été exactement copié. Quelle était la différence ? Mais on reprenait le travail. Likhatchev revenait, essayait un autre modèle de siège, puis remontait dans la voiture américaine : « C’est tout autre chose ! La douceur et l’élasticité sont parfaites. Travaillez, camarades, travaillez… ». Et ainsi de suite.

Les concepteurs étaient désespérés et ont décidé de vérifier à quel point le directeur était capable de « déterminer de la qualité » des fauteuils. Ils ont démonté les sièges des ZiS et Packard puis les ont simplement changés de place. Heureusement les dimensions étaient identiques au millimètre.

« Et maintenant Ivan Alexeïevitch ? » tandis que les sourires se cachaient. Il effectua à nouveau ses tests bien connus à bord de la ZiS puis de la Packard. « Pas mal, camarades, pas mal… Mais vous n’êtes pas à la hauteur des Américains ». Les concepteurs lui ont fait part de leur farce. Likhatchev a ri, a félicité ses subordonnés pour leur ingéniosité et leur a ordonné de ne pas intervertir les sièges. « Demain, vient Akopov » (le commissaire au peuple pour la construction mécanique de l’URSS).

Le lendemain, Likhatchev rencontre l’invité de marque. Les ouvriers sont réunis : « Voyez, Stepan Akopovitch, ce siège a été fait pour la nouvelle voiture soviétique. Aimeriez-vous le comparer avec l’américain ? ». Akopov monte dans la ZiS puis dans la Packard. Il fronce les sourcils : « Ce n’est pas si mal. Et on s’en moque si dans l’américaine ils sont plus confortables… ». En réponse, le commissaire du peuple entendra les rires amicaux de Likhatchev et du personnel de Zis rassemblé…

Lu sur : https://zen.yandex.ru/media/nmarkov/interesnoe-o-chlenovozah-5ea9a82e6c197b5e73e5846e
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #ZiS, #ZiL, #Anecdote, #Top, #Personnalités