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A la fin des années 1980, AZLK a commencé à travailler sur une nouvelle berline basée sur le modèle 2141. Ce projet portait le nom de 2142 ou « berline courte ». C’est sur cette base qu’a ensuite été créé la 2142R rallongée baptisée « Kniaz Vladimir » ainsi que sa version luxueuse et totalement exotique « Ivan Kalita ».

Dans les années 1990, l’AZLK était déjà dans une situation difficile mais ses ingénieurs n’avaient pas perdu espoir. Jusqu’à la fin ils ont essayé de développer quelque chose de nouveau. en vue de sauver l’usine. Au début de sa conception, il était supposé que la 2142R complèterait la gamme 2141 à carrosserie hatchback et que tous les modèles seraient équipés de moteurs fabriqués par Moskvitch lui-même. Mais l’usine de moteurs n’a jamais été lancée : en raison de l’inflation galopante, les prêts contractés pour la nouvelle usine avaient mis en péril l’entreprise, en cette période trouble, l’équipement déjà acheté a été transporté par camions de nuit à l’extérieur de l’usine... C’est pourquoi, les voitures produites à cette époque ont finalement été équipées d’un moteur Renault.

La 2142R avait un cycle de fabrication complexe : la carrosserie devait être rallongée au centre et pour la fabriquer, il fallait deux carrosseries. Le processus était artisanal et complètement dépassé : la carrosserie était sciée en deux, la partie centrale réalisée découpée sur une seconde caisse (et le reste de la carrosserie ne servait ensuite à rien) et les trois parties étaient ensuite soudées ensemble. La sécurité ? On n’y pensait guère dans cette usine au bord de la faillite. Dans de nombreux bâtiments de l’usine moscovite, il n’y avait même pas de chauffage.

La « Kniaz Vladimir » se positionnait comme une voiture destinée aux gens de statut intermédiaire mais son prix élevé effrayait finalement les clients potentiels et le marché avait déjà été envahi de voitures étrangères, beaucoup plus fiables et plus faciles à entretenir. C’est pourquoi seulement 1,500 exemplaires ont été produits (et la version courte 2142 n’a jamais atteint le stade de la série...).

La nouvelle direction de l’usine avait aussi un plan pour convertir l’usine et passer de la production de masse voitures « économiques » à la production à petite échelle de berlines plus exclusives. Elle avait bien compris qu’elle ne pouvait pas rivaliser avec Lada et l’enjeu était de développer une berline représentative. GAZ était déjà fermement installé dans cette catégorie avec la Volga mais le gouvernement de Moscou étant le principal actionnaire d’AZLK, on pouvait par conséquent légitimement compter sur une commande de la capitale pour des voitures de marque Moskvitch.

La « Ivan Kalita » était en fait une version encore rallongée de la berline « Kniaz Vladimir ». Là aussi, la transformation était manuelle. Le premier exemplaire a été présenté en 1998 lors du Salon de Moscou et beaucoup se souviennent de sa qualité de fabrication déplorable et de l’écartement important entre les différents éléments de carrosserie. L’empattement avait été rallongé de 20 cm en faisant une voiture énorme : sa longueur était de 4910 mm !

Des modifications majeures avaient été apportées à l’intérieur : tableau de bord spécifique en bois, climatisation, profusion de cuir, autoradio CD. Tout ceci était déjà disponible sur la version de base. Toutes les voitures étaient équipées d’un moteur Renault 2 litres 16 soupapes de 113 ou 140 chevaux couplé à une boîte de vitesses à cinq rapports. Une version à quatre roues motrices était également proposée. Elle se distinguait aussi par la présence d’un réfrigérateur pour les passagers arrière.

Contrairement aux attentes, sa qualité de construction, la fabrication artisanale faisant que les voitures différaient les unes des autres et le prix ont déçu. La « Ivan Kalita » était trois fois plus chère que la « Kniaz Vladimir », l’équivalent de 30 mille dollars ! En conséquence, elle n’était fabriquée que sur commande et dans la plupart des cas, il s’agissait d’un « cadeau » destiné à une personne importante. L’usine n’a tiré aucun bénéfice de ces voitures, le gouvernement de Moscou a bien pris livraison de véhicules de pré-série mais n’a jamais ensuite commandé une seule « Ivan Kalita ».

La Mairie s’est ensuite débarrassée des premières voitures dès qu’elle en a eu l’occasion même s'il se dit que Iouri Loujkov a effectué quelques visites en ville à bord d'une « Ivan Kalita ».

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Adaptation VG