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Dans la République Populaire de Pologne (PRL), les heureux et fiers propriétaires de Malcuh étaient principalement gênés par son minuscule coffre à bagages de seulement 125 litres. Il est donc légitime de se demander comment les Polonais réussissaient à caser toute une famille et leurs bagages pour prendre la route des vacances. Pour cela ils avaient de nombreuses astuces !

Peu de chance de dépasser d’autres voitures, fuites d’huile généralisées, rouille sur la carrosserie et bruit énorme à l’intérieur. Ce ne sont là que quelques inconvénients de la Maluch. Malgré cela, au début des années 2000, pas moins de 2,4 millions de Polski-Fiat 126p avaient été vendues en Pologne.

Dans la PRL, une règle en vigueur était que plus il était difficile d’obtenir quelque chose et plus on la voulait. Pour acheter une voiture à cette époque, il fallait non seulement avoir de l’argent (25 mois de salaire moyen !), mais aussi avoir un talon d’achat et ensuite être très chanceux au tirage au sort car c’est ainsi qu’était déterminée la liste d’attente pour l’obtenir... Une fois que vous aviez réussi à acheter la Maluch tant attendue, il fallait résoudre la question suivante : comment loger une famille polonaise de taille 2+2 pour les vacances ? Aujourd’hui, cela semblerait peine perdue.

Dans le livre « Au paradis en Maluch. Dans quoi et comment on voyageait durant la PRL » écrit par Kazimierz Kunicki et Tomasz Lawecki, on trouve un récit assez détaillé des aventures d’un couple du nom de Pyrkow :

« Chaque espace libre, chaque recoin de la voiture devait être utilisé. Une table et des chaises de camping, une tente, un sac avec les draps entrelacés de matelas, de sacs de couchage et de serviettes, dans un sac en aluminium imperméable étaient placés sur la galerie de toit. Tout était attaché le plus à plat possible, car la Maluch était trop petite pour un empilement en hauteur ».

Les réserves de nourriture pouvaient être logées dans le coffre avant mais cela nécessitait également des talents de stratège. Comme nous le lisons plus loin dans ce livre, il fallait tout faire rentrer pièce par pièce : « Des boîtes de jambon et de goulasch, un thermos rempli de beurre, des conserves de rôti de porc ou de veau en gelée, de la saucisse sèche, des œufs recouverts de saindoux emballés individuellement dans du papier, des paquets de fromage blanc et jaune, des sachets de thé et de café instantané, des douceurs (des pains d’épices et un autre gâteau typique appelé « mazurek bakaliowe »), du sucre et du sel et du pain pour la route ».

Si quelqu’un pensait que mettre les bagages à l’intérieur de la voiture est dangereux parce que les objets posent un risque supplémentaire en cas d’accident, il n'aurait pas été content du voyage. Les Pyrkow avaient bourré l’arrière de la Maluch de vêtements, de couvertures, d’assiettes et de couverts, et peut-être même d’un appareil photo. Pour des raisons de sécurité, la bouteille de gaz et la trousse à outils étaient arrimés au mieux. Cette dernière était plus que nécessaire afin de réparer soi-même la petite Fiat en cas d’urgence. Et quand les touristes partaient à l’étranger (par exemple en Bulgarie), ils emportaient souvent des marchandises avec eux pour les échanger ou les vendre ce qui augmentait le nombre de choses à loger dans la voiture.

Encore aujourd’hui, quand on voit la taille de la Maluch, il est difficile de croire qu’une caravane lui était dédiée. C’était pourtant le cas ! La firme Niewiadow a fabriqué le modèle N126 qui était à l’origine conçu comme « l’extension » de la PF 126p. Le problème était que… la Maluch ne pouvait pas supporter de poids supplémentaire.

Wojciech Przylipiak dans son livre « Temps libre dans la PRL » raconte une anecdote qu’il a entendue dans un camping à cette époque. L’un des vacanciers a voulu impressionner les autres et, en tractant sa caravane, a essayé de grimper au sommet d’une butte avec sa voiture. La Maluch n’a pas du tout pu faire face à la tâche. Et ce fut assez spectaculaire puisque le moteur et le pare-chocs arrière ont été arrachés de la voiture. Tout cela parce que, selon l’auteur du livre, la caravane elle-même pesait environ 300 kg et que la voiture n’avait que 23 chevaux. Si en plus, vous chargiez de bagages la Niewiadow, il était facile de provoquer un tel désastre.

Aujourd’hui, selon de nombreux journalistes automobiles, dans les rues, la PF 126P n’est pas seulement un spectacle exotique mais aussi une réelle menace. Cet avis n’est pas étonnant car les routes regorgent de modèles avec une accélération puissante, bien au-delà des capacités de la Maluch. Cependant, chez beaucoup d’entre nous, la vue d’une Maluch suscite toujours de la nostalgie tout comme la vue d’une vieille caravane. Et si aujourd’hui ces dernières ne servent plus pour partir en vacances, on peut parfois commander dans ces food-trucks improvisés de délicieuses zapiekanka !

Lu sur : https://turystyka.wp.pl/ile-mozna-bylo-zmiescic-do-malucha-tak-sie-jezdzilo-na-wakacje-fiatem-126p-6576373259852416a
Adaptation VG

Tag(s) : #Polski-Fiat, #126p, #Maluch, #Anecdote, #Ambiance, #Pologne