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La comparaison habituelle, « père et fils ou « grand-père et petit-fils », ne conviendra pas à ces voitures. Il n’y a pas un si grand écart temporel entre les deux tout-terrains de Togliatti. Ce sont plutôt des frères. Le manque de budget de développement, typique de la fin des années 90, a conduit au fait qu’au lieu d’une deuxième génération à part entière de la Niva, nous avons reçu une première génération fortement modernisée avec en plus un logo différent sur le capot !

Officiellement, depuis 2004, elle s’appelle Lada 4x4 mais on continue encore de l’appeler tout simplement Niva. Parce que les subtilités juridiques et les droits d’auteurs sont loin de l’homme ordinaire. C’est d’autant plus vrai que les deux Niva ont le même châssis, la même transmission et quasiment le même moteur 1,7 litre. Elles ont été modernisées plus ou moins en même temps ou l’une après l’autre : les points de fixation de leur suspension arrière ont été changés, elles ont reçu des joints homocinétiques, une meilleure isolation phonique et vibratoire...

Mais malgré la communalité de la base et des améliorations apportées, il existe de nombreuses différences entre elles. Ainsi, la Chevrolet Niva a des supports moteur différents, un autre carter d’huile et un conduit d’admission spécifique. Le contrôle de la transmission n'est pas non plus le même : la Lada 4x4 dispose de trois leviers quand la « Chniva » n’en a que deux. C’est juste que dans l’originale, l’activation de la gamme courte et le blocage du différentiel inter-pont sont affectés à différents leviers alors que dans son successeur, ces fonctionnalités sont regroupées sur un seul levier.  

Les principales différences entre les deux « grands-pères » ne résident pas tant dans la technologie que dans les options de confort et de sécurité. Par exemple, la Lada 4x4 n’a toujours pas de prétensionneurs de ceinture de sécurité et la climatisation n‘est apparue dans la liste des options qu'en 2014 avec la sortie de la version Urban.

L’intérieur de la Lada 4x4 perd dramatiquement face à la Chevrolet Niva en termes de présentation et de confort. Premièrement, même après diverses remises à niveau, cela ressemble à l’intérieur sorti en 1977. Deuxièmement, c’est étroit et bruyant. Le « Chniva » n’est pas une Mercedes mais le restylage de 2009 de l’atelier Bertone a au moins rapproché son intérieur des normes adoptées dans les voitures low-cost : un volant à trois branches, des porte-gobelets, des sièges plus ou moins ergonomiques et plus récemment un système multimédia avec navigation. Bref, cet intérieur ne fait pas honte.

Les deux frères se distinguent fortement par leur nombre de versions, qu’elles soient d’usine ou non. La Chevrolet Niva est uniquement disponible en cinq portes alors que la Lada 4x4 est livrée avec trois ou cinq portes. Et aussi en version pick-up, fourgonnette ou snegoboltokhod. Et c’est sans compter les variantes dérivées, fabriquées ou non par des amateurs, comme des camping-cars. La Chevrolet Niva ne peut se vanter que de ses différentes finitions et séries limitées comme les Winter Edition ou SE qui se résument principalement par des pare-chocs spécifiques, une peinture spéciale, des roues ou un schnorkel.

Il faut aborder la question sous deux angles différents si l’on compare nos deux vieillards sur leurs capacités en tout-terrains :

• Les versions de série
• Les versions modifiées

En termes de franchissement, les deux véhicules de série sont plus ou moins identique, à la différence que la Lada 4x4 3 portes avec son empattement court (2,2 m) est plus mobile et plus flexible que la Chevrolet Niva est ses 2,47 m entre essieux. Mais les limites de leur transmission et de leur moteur sont proches.

En ce qui concerne les versions modifiées, le champ d’expérimentation est infini : une « Chniva » avec des pneus à crampons ira bien plus loin qu’une Lada 4x4 avec des pneus route standard. Une Lada Niva avec un schnorkel passera là où la Chevrolet Niva d’usine y restera. Et vice-versa : une « ChNiva » avec un treuil passera là où une Lada 4x4 strictement d’origine ne pourra même pas aller. Ce sont donc les équipements off-road montés après coup qui jouent un rôle clé et la liste des différences tend donc vers l’infini.

En termes d’entretien, il n’y a guère de différence non plus. A peu de choses près. Le prix de marché pour un pare-chocs avant de 4x4 Urban est de 6,990 roubles, celui de la « Chniva » est de 6,990 roubles ! Le pare-brise de la Lada vaut 2,450 roubles, celui de la Chevrolet entre 2,100 et 2,700 roubles. Le filtre à huile Bosch 318 roubles pour la Lada et 426 roubles pour la Niva. Un moteur complet, entre 66 et 93 mille roubles pour les deux. Dans la vie de tous les jours, posséder telle ou telle voiture vous coûtera la même chose. Mais si elles sont pleinement exploitées dans la taïga, il sera impossible de faire le calcul. Tout dépendra des conditions réelles d’utilisation.

L’entretien de la Lada 4x4 sera insignifiant mais plus cher si vous avez affaire à une voiture neuve ou encore sous garantie. Le calendrier d’entretien suppose en effet des visites plus fréquentes chez le concessionnaire : une fois tous les 10,000 km contre 15,000 km pour la Chevrolet. En conséquence, pendant les 3 premières années (ou les 30,000 premiers kilomètres), la Lada 4x4 nécessitera quatre visites d’entretien pour un coût de 28,600 roubles quand la Niva aura besoin de 3 visites et 22,100 roubles (ce sont les prix officiels dans le réseau Lada pour septembre 2020).

En seconde main, le choix est riche. La Niva originale existe depuis plus de 40 ans et la Niva de seconde génération depuis près de 20 ans. Si vous souhaitez les conduire tous les jours, vous devrez bien sûr examiner les propositions les plus récentes. Dans les annonces, toutes les versions sont représentées, même avec peu de kilomètres et un équipement très complet. Dans le cas de la Lada 4x4 cela sera la climatisation et pour la Chevrolet Niva, le système multimédia.

Si vous cherchez quelque chose d’exotique, vous pourrez trouver une Chevrolet Niva avant restyling avec le moteur 1,8 litre expérimental Opel de 122 ch. Aujourd’hui c’est presque une pièce de musée, le nombre d’offre dépasse à peine la dizaine mais cela vaut le coup : l’intérieur y est bien meilleur (avec des sièges de fabrication Opel) et une transmission du japonais Aisin. Et elle ne coûte pas cher : une rare Niva Fam1 se trouve aux alentours de 260 - 500 mille roubles avec un kilométrage conséquent, 200 à 300 mille km.

Bien sûr, on trouve des voitures plus « simples » avec le moteur 1,7 de Togliatti mais le choix devra être minutieux : il n’y a pas deux exemplaires identiques (il n’y en avait déjà pas lorsqu’ils ont quitté la chaîne de montage) !

Alors ? Laquelle acheter ? La Niva ou la Niva ?

La Lada 4x4 - la Niva traditionnelle - est une vraie voiture rétro. Avec tous les avantages et les inconvénients que cela représente. Elle ne répond en aucun cas aux exigences modernes de confort et de sécurité, mais c’est un classique, une icône. Pour certains c’est une image d’enfance comme l’horloge murale en forme de montre-bracelet ou le tapis avec des cerfs au mur. Et si le sentiment de nostalgie et d’amour pour les voitures classiques l’emportent alors c’est elle que vous devrez choisir. La Chevrolet Niva, n’est pas non plus une reine de beauté mais elle se comporte de la même manière dans la boue et se soucie - même si elle fait le minimum - de ses passagers et de son conducteur.

Bref… A vous de décider.

Lu sur : https://avtocod.ru/blog/post/dva-starika-sravnenie-shevrole-niva-i-lada-niva
Adaptation VG