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Une agence de voyages de Bucarest organise des visites de la capitale à bord de Dacia 1310. Cette visite est destinée en premier lieu aux nostalgiques du communisme qui veulent découvrir ou se souvenir de l’époque où la Roumanie était dirigée par Nicolae Ceausescu.

« Découvrez Bucarest au volant de la voiture du Camarade », voilà comment on pourrait traduire le slogan publicitaire de Red Patrol, cette agence qui offre aux touristes étrangers ou aux locaux une balade au volant ou sur la banquette arrière d'une Dacia 1310.

On peut choisir entre deux Dacia 1310 entièrement restaurées et en parfait état de fonctionnement. A leur bord, vous pourrez admirer certains bâtiments historiques qui rappellent le communisme roumain, comme l’ancien siège du Comité central du Parti Communiste, la Maison du peuple, la Casa Scinteii (devenue maison de la Presse Libre en 1989), etc…

Chaque visite dure 2 heures et demie et vous pouvez donc soit conduire la Dacia, soit disposer d’un chauffeur et en être passager. Dans les deux cas, vous serez assisté par un guide anglophone et jusqu’à 3 personnes pourront être du voyage. Il vous en coûtera 190 euros si vous conduisez et 230 euros avec chauffeur. Les visites sont organisées de jour comme de nuit selon les mêmes modalités et les mêmes tarifs.

Serban Cornaciu a eu l’idée d’organiser ce type de visites en Roumanie après s’être rendu dans plusieurs pays d’Europe de l’Est et avoir constaté que la nostalgie du communisme n’est pas un phénomène purement roumain.

« Ces dernières années, il y a eu un courant très fort à Berlin, appelé l’Östalgie. Il y a aussi là-bas un musée de l’ancienne République Démocratique Allemande, véritable musée d’anthropologie. Berlin est l’un de ces lieux communistes que l’on peut visiter en Trabant, mais si vous allez en Pologne, à Varsovie ou à Cracovie, vous pourrez faire aussi des visites en Trabant ou en Polonez. On trouve aussi le même genre de circuit touristique à Budapest, qui inclut également un repas digne de l’époque communiste, et toujours en Trabant puisque la Hongrie n’avait pas de marque de voiture locale. La dernière ville qui propose des visites « communistes » est Sofia. Alors si c’est possible chez eux, pourquoi ne le serait-ce pas chez nous ? » raconte le fondateur de Red Patrol au site Economica.net.

Serban Cornaciu possède une agence de voyage et il a réussi à mettre sur pieds, ou plutôt sur roues, ce business apparemment rentable : « Les touristes recherchent ce type de circuits nostalgiques. C’est une affaire de plaisir. Le communisme, c’est une période de 42 ans que vous ne pouvez pas éluder, et de ce point de vue, il est bon d’en parler. En Roumanie, il manque un musée du Communisme ».

La Trabant aurait été une bonne option pour visiter Bucarest, mais la voiture est déjà presque un cliché pour les étrangers assure Serban Cornaciu : « Nous avons également examiné l’Aro militaire pour faire un safari urbain, mais ce sont des voitures difficiles à trouver et à restaurer. Restaient donc deux modèles : la Dacia ou l’Oltcit. Pour l’Olcit on ne trouve plus de pièces, mais il y a toujours de la disponibilité pour la Dacia. Et c’est comme ça que nous avons commencé à chercher nos voitures en novembre 2017 ».

Ces deux Dacia sont loin d’être ridicules. Des sommes considérables ont été investies pour les remettre à neuf et elles sont tellement spéciales que leurs propriétaires leur ont donné des petits noms. La première, Malvina, est une Dacia 1310 fabriquée en 1984 et la seconde, appelée Domnica, est une Dacia 1310 de 1989, qui devait être exportée au Canada. « Elle a raté son bateau et maintenant elle nous sert à visiter la ville ». En septembre, Red Patrol complètera sa « flotte » avec une autre Dacia, Letitia, un modèle fabriqué en 1978. Elle est actuellement en cours de restauration à Alba.

Il n’a pas été facile pour Serban Cornaciu de trouver des Dacia en bon état de marche. Mais il a été encore plus difficile de trouver des spécialistes de Dacia. Malvina et Domnica ont été restaurées dans un garage de la marque et par une équipe de tuners. « Vous pouvez acheter une Dacia à 1,500 lei mais avec moins de 3,000 euros vous ne pouvez pas la remettre sur roues. Dans nos voitures, l’investissement dépasse les 10,000 euros » raconte-t-il.

Red Patrol est probablement la seule société à proposer ce type de visites dans le pays. Elle ne fait pas l’éloge du communisme. C’est juste une entreprise rentable basée sur un courant social qui se manifeste actuellement dans la société roumaine. Les premiers circuits ont eut lieu le 17 juillet dernier. C’est surtout la nuit qu’ils ont lieu, peut-être parce que l’été les journées sont très chaudes. Les voitures n’ont pas la climatisation mais elles sont équipées de ventilateurs électriques pour rentre l’air plus respirable dans les habitacles aux heures où il faut le plus chaud !

Vous pourrez réserver vos billets directement sur le site de Red Patrol.

Lu sur :
https://playtech.ro/2018/dacia-1300-bucuresti-turisti-comunism/
Voir : https://redpatrol.ro/
Adaptation VG

Tag(s) : #Dacia, #Roumanie, #Ambiance, #Tourisme