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Au début de l’année le célèbre utilitaire d’Oulianovsk, qui entrera bientôt dans sa septième décennie, a de nouveau été modernisé. Za Roulem a pu tester les charmes rétro de ce nouveau « tétard ».
Nous avons l’habitude de voir le UAZ Patriot régulièrement modernisé mécaniquement ou esthétiquement. Et généralement on en parle. Mais quand il est question du vieux fourgon sans capot (vendu depuis plus de 60 ans !) les informations sont beaucoup plus prolixes. Peu de gens savent qu’au cours des dernières années les « Bukhanka » ont aussi également connu de sérieux changements : ils ont reçu la direction assistée, des freins avant à disque, une boîte manuelle à cinq rapports... Et les versions « passagers » du fourgon UAZ sont désormais toutes obligatoirement équipées de l’ABS.
Au début de l’année, le « Bukhanka » a donc de nouveau été remis à niveau. Je suis allé à Oulianovsk l’essayer. Dans l’avion, j’ai étudié la liste des modifications. A vrai dire, cette liste est très courte !
« Cela n’est pas vraiment une profonde modernisation » m’a répondu le responsable de l’ingéniérie de UAZ, Evgueniï Galkine qui s’attendait à la question. « Nos fourgons sans capot sont les véhicules utilitaires tout-terrains les plus abordables du marché et c’est pour cela qu’on les apprécie. Voyez les ventes de l’année dernière : elles se sont toutes effondrées sauf les nôtres ! Si nous mettions radicalement à jour notre modèle, son prix augmenterait significativement et nous perdrions notre principal avantage concurrentiel. C’est pourquoi nous avons décidé de ne l’améliorer que partiellement. Le principal grief des acheteurs tourne autour de son châssis fragile : les fissures ne sont pas rares surtout au niveau des points de fixation de la direction assistée ou de la carrosserie. Nous avons installé des renforts supplémentaires à ces endroits-clés et augmenté l’épaisseur de la traverse. Les plaintes devraient être réduites à néant. De plus, le châssis et la carrosserie sont désormais reliés par des silentblocs absorbant efficacement les vibrations. C’est d’ailleurs la meilleure manière d’identifier le « têtard » 2016 ».
Extérieurement, le nouveau modèle se distingue aussi par son pare-chocs avant modifié avec des éléments en plastique souple sur les bords. Cette modification sera probablement peu appréciée à la campagne. « Il s’agit d’exigences en matière de sécurité » indique Evgueniï Galkine en secouant les mains.
Les véhicules qui tombent de chaîne présentent encore des défauts peu encourageants. Mais les clients réguliers ferment généralement les yeux. Ils se plaignent en revanche régulièrement de la faible résistance à la corrosion mais c’est un problème qui devrait disparaître : depuis l’année dernière les carrosseries des « Bukhanka » passent en cataphorèse et sont peintes sur une ligne Eisenmann moderne.
L’intérieur aussi a été modifié. On y a installé de nouveaux sièges avec un nouveau décor de sellerie et des appuie-têtes intégrés. Ils sont enfin réglables en longueur - sur 150 mm : des générations de conducteurs en ont rêvé ! Avec un supplément de 5,000 roubles ils peuvent devenir chauffants ! Je ne serai pas surpris de voir aussi d’ici un à deux ans des sièges ventilés... Non je plaisante, mais voici ce que j’aimerai vraiment voir apparaître rapidement : des boules de leviers de transmission plus sympa ou un levier de frein qui ne sort plus à la verticale du plancher. Est-ce que ces deux modifications très simple seront introduites un jour ? Je n’en sais rien...
L’instrumentation primitive fait désormais partie du passé. Maintenant, on trouve au centre du tableau de bord (de la vieille école puisqu'il est toujours en métal), le compteur de vitesse avec un afficheur à cristaux liquides avec des informations secondaires. A côté du compteur on trouve une prise 12 volts et un emplacement pour l’autoradio. Au-dessus de ce dernier, on trouve un interrupteur de phares qui remplace l’antédiluvien commutateur coulissant.
A Oulianovsk on a décidé de ne pas s’arrêter là et on a également abandonné le vieux volant en bakélite pour le remplacer par un volant en plastique plus agréable. Sur la colonne de direction on trouve des commodos plus modernes. Avant, il n’y en avait qu’un qui ressemblait à celui d’un tracteur et qui dans sa manipulation exigeait d’énormes efforts. Les relais et fusibles ne jouent plus à cache-cache : ils sont rassemblés dans un seul bloc. Au final, les clients sans prétention seront heureux de ces petites choses qui rendent la voiture plus confortable.
Comme avant, au milieu de la cabine on trouve la capsule du compartiment moteur. Mais si auparavant elle était recouverte d’une fine couche de simili-cuir, elle est maintenant habillée de moquette qui isole mieux du bruit. Le ciel de toit est désormais réalisé dans un matériau piqué : le bruit va dans les trous et est atténué. Ça c’est la théorie, mais qu’en est-il réellement ? C’est ce que je vais vérifier en prenant le volant de cette version Fermer avec une cabine double.
Par habitude, j’ai enfoncé la clé dans la cloison avant et j’ai bien faille la rayer : la serrure ne se trouve plus au même endroit qu'avant. Elle se trouve désormais sur la colonne de direction. Quand on démarre le moteur, on entend à l’intérieur un léger bourdonnement velouté. En effet, c’est devenu plus calme !
« D’après nos mesures, le niveau sonore à l’intérieur a diminué de 5 à 10 décibels en fonction du mode de conduite. En 2016, nos moteurs sont passés à la norme Euro-5 et nous avons dû revoir la cartographie. Ils sont maintenant plus équilibrés et surtout consomment moins. Cela permet d’économiser environ un demi-litre aux 100 km. Pas mal, non ? ».
Par rapport à l’ancien Fermer, celui-ci démarre tranquillement, sans à-coups ou vibrations et prend facilement de la vitesse. L’embrayage est dur mais on peut s’y habituer, tout comme on s’habituera au grand débattement du levier de vitesses.
La souplesse et la capacité d’absorption de la suspension sont impressionnantes. Le Fermer transforme le moindre trou effrayant en bercement subtil. Voilà pourquoi on apprécie les UAZ dans les régions où les routes sont mauvaises. Et on les aime aussi pour leurs excellentes capacités de franchissement. Sur les pistes d’essai autour de l’usine j’ai bien essayé de planter ce Fermer. En vain. Il a surmonté tous les obstacles, même en restant en roues arrière motrices. Je n’ai eu besoin d’enclencher le train avant qu’à deux reprises et il n’a jamais été nécessaire de passer sur la gamme courte !
Pour ceux pour qui ces capacités en tout-terrain sont insuffisantes (on en trouve !), on proposera à partir de juillet une version avec blocage de différentiel arrière. Le rêve de toute jeeper puisqu’on promet des capacités de très haut-niveau. J’espère que cet été j’aurai l’occasion de trouver des obstacles dignes de lui.
Lu sur : http://www.zr.ru/content/articles/900656-obnovlennyj-uaz-390945-fermer/
Adaptation VG