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Roumanie : des projets secrets datant de Ceaucescu.

Par le passé, en Roumanie, être ingénieur automobile était un grand honneur. Et ceux qui travaillait dans les services de recherche et de développement des constructeurs roumains ne chômaient pas. Entre 1975 et 1989, ils ont ainsi travaillé sur de nombreux projets. En voici quelques-uns qui auraient eu leur place dans un musée et dont il ne reste souvent que quelques informations et photos.

1) Une Dacia 1310 avec un V6 roumain :
A la fin des années 70 Dacia a commencé à flirter avec la haute performance. Si l’on se souvient sans mal du projet Brasovia, matérialisé plus tard sous la forme de la Dacia Sport, il faut aussi citer les projets de l’Institut de Recherche et de Développement en Automobile (ICPAT) de Brasov qui travaillait sur des moteurs puissants. L’un d’entre eux était un moteur V6 de 1950 cm3 qui reprenait un certain nombre de pièces du 1300 cm3 standard comme les bielles, le vilebrequin et les coussinets et empruntait par exemple son volant-moteur à une ARO. Il développait 90 ch (soit 36 ch de plus que le bloc de base) et était à cette époque le moteur le plus puissant de Roumanie. Une dizaine de moteurs au total ont été fabriqués pour être montés sur divers prototypes Dacia mais aussi sur un prototype d’ARO 10 développé pour l’export. De nos jours, on peut voir un de ces moteurs ICPAT 195-V6 à l’Université de Transylvanie.

2) Une ARO blindée pour Ceausescu :
Nicolae Ceausescu avait comme obsession d’avoir la meilleure voiture possible à la fois pour sa sécurité que pour son confort personnel. Il avait fait commander à l’ARO de Campulung une flotte de six Aro 304 et 306, certains ayant un empattement rallongé, un toit ouvrant ou étant carrément décapotable pour pouvoir saluer la foule plus facilement. L’usine ARO, à son apogée, a même reçu une commande encore plus spéciale de la part de l'Etat roumain : trois véhicules blindés. Selon la Securitate, ils devaient servir lors de visites officielles dans certains pays africains où les risques d’attentats étaient élevés. Un seul a finalement été fabriqué. Il pesait plus de 3 tonnes avec des vitres pare-balles et un moteur V8 de Chevrolet. Il n’a jamais été utilisé à l’étranger mais seulement en Roumanie, par exemple lors de la visite du Président américain Richard Nixon. L’Américain avait choisi de voyager dans une limousine Mercedes et l’ARO blindée a été utilisée pour véhiculer les journalistes étrangers qui l’accompagnaient.

3) La Dacia 1300 Diplomat. Une voiture avec 6 portes et 8 places :
Il s’agit d’une voiture fantomatique dont il n’existe que très peu de documents. Elle aurait été produite à seulement deux exemplaires mais on n'en connait aucune photo. La Dacia Diplomat a été fabriquée en 1979 et est basée sur la Dacia 1300. Elle avait 6 portes et 8 places et s’inspirait des Pullman allemands. L’aspect le plus intéressant, selon les rumeurs qui courent à propos de cette voiture, est qu’elle avait un moteur 4 cylindres Ford monté longitudinalement et entraînant les roues arrière ! A l’intérieur, les sièges et les banquettes étaient recouverts de cuir marron et l’on pouvait installer une capote en toile. Cette Dacia Diplomat n’avait pas été réalisée par quelqu’un dans son garage mais bien par l’usine de Pitesti et pouvait être commandée par le Comité Central. Il se dit que les deux voitures ont été offertes à Ceaucescu et un autre président durant un voyage officiel.

4) Une Mini roumaine et modulaire :
La Dacia Mini est un projet passionnant qui n’a malheureusement jamais vu le jour. Dans les années 80, avant le lancement de la Dacia 500 Lastun, l’usine de Mioveni avait envisagé de faire quelque chose qui serait unique au monde, un véhicule modulaire de petite taille avec 4 places pouvant être commandé en diverses versions. L’objectif était de construire un véhicule à la demande qui pouvait ensuite être remodifié en fonction des besoins. La plateforme de Dacia 1310 raccourcie pouvait facilement servir de base à un berline deux portes, un cabriolet ou un break. Après avoir passé commande, la plateforme était modifiée selon le choix du client et la voiture fabriquée dans les six mois. Ce projet n’a finalement pas vu le jour en raison apparemment de son prix excessif qui aurait rendu impossible sa vente aux étudiants, sa cible principale.

5) La Dacia 1310 TS de 1981 et son moteur de 150 ch :
En 1981, Dacia s’exportait déjà dans de nombreux pays, y compris en Afrique, en Amérique du Sud, en Allemagne, au Japon et en Grande-Bretagne. Lors de la Foire Internationale de Bucarest de 1980, Dacia a présenté le modèle 1310 TS, une voiture de luxe destinée à être exportée avec un toit recouvert de vinyle, des baguettes chromées, un intérieur en vinyle marron, une radio à 2 haut-parleurs, des sièges avec appuie-têtes et un système de refroidissement avec un ventilateur électrique. Elle était produite en petite quantité et destinée en totalité à l’export, ce qui n’a pas empêché Nicolae Ceausescu d’en commander une. Avant de circuler en Dacia 2000, il a donc longtemps utilisé un modèle de ce type, lequel avait toutefois été modifié par les ingénieurs de Renault en France. Ils avaient installé sous le capot un moteur de Renault 12 Gordini de 125 ch poussé a plus de 150 ch pour cette version « présidentielle ».

6) La Dacia 1000 Compact avec un moteur 3 cylindres :
Un autre projet n’a jamais dépassé le stade du prototype, la Dacia 1000. Elle portait ce nom parce ce qu’elle avait un moteur 3 cylindres de 960 cm3 et 40 ch spécialement conçu pour consommer très peu. Elle été basée sur une Dacia 1310 raccourcie qui avait la particularité de cacher son petit moteur et le réservoir d’essence sous le capot. Le moteur était couplé à une transmission manuelle à 4 vitesses. La Dacia 1000 pouvait atteindre la vitesse maxi de 110 km/h. Au total, Pitesti a fabriqué 12 prototypes qui ont finalement été utilisés en interne pour transporter le personnel et des pièces entre les différents départements de l’usine. Il n’en resterait qu’un seul à l’abandon et sans moteur.

7) Le pilote automatique sur la Dacia 1300 :
Saviez-vous que depuis les années 70, il existait une option pilote automatique sur la Dacia 1300 ? On parlait de « stabilisateur de vitesse » et c’était un dispositif vendu après coup en accessoirie. Il existait un catalogue de pièces et d’accessoires pour la gamme Dacia, à savoir pour les modèles 1100 et 1300, où l’on trouvait portes-ski, portes-vélo, jantes alliage, pneus hiver, crochets de remorquage, enjoliveur d’échappement, accoudoirs, phares additionnels ou antibrouillards. Les plus intéressants étaient le réfrigérateur Fram, conçu spécialement pour la galerie de la Dacia 1300, et le régulateur de vitesse. Il s’agissait d’un système mécanique avec un câble descendant le long du volant et relié à la pédale d’accélérateur. Le conducteur, sur route, pouvait conduire sans avoir à poser le pied sur l’accélérateur, la vitesse pouvait être augmentée ou diminuée en tournant une molette. Lorsque l’on freinait, le système se déconnectait et arrêtait de maintenir le régime moteur.

8) Dacia MaxiBreak :
Si la voiture a de quoi faire sourire et semble réalisée par un amateur, c’est bien une Dacia ! Cette MaxiBreak a été fabriquée par l’usine. L’histoire de ce modèle né dans les années 80 est tout à fait intéressante. Initialement les premiers prototypes ont été utilisés par la Securitate. Ce n’est pas pour rien que la rehausse du toit était parsemée de trous qui permettaient de prendre discrètement des photos à distance avec des téléobjectifs. Par la suite, plusieurs de ces voitures ont servi d’ambulance ou ont été utilisées comme véhicule de dépannage par l’Automobile Club de Roumanie. Au total environ 80 Dacia MAxiBreak ont été réalisés et environ 5 d’entre eux ont survécu jusqu’à nos jours, aucun dans son état d’origine. Il faudrait peut-être en racheter un et le mettre dans un musée avant qu’il ne soit trop tard ?

9) Dacia 1100 SS. Pour la police :
Il existait deux versions spéciales de la Dacia 1100 (et la voiture qui figure en photo est une 1100 ordinaire). La 1100 S, pour Sport, dont environ 100 exemplaires ont été fabriqués et qui était utilisée par les pilotes de rallye et la police. Elle avait un moteur de 1,3 litre et des phares doubles à l’avant. Il y avait aussi une 1100 SS, pour Sport Special, laquelle n’a été produite qu’à seulement 5 exemplaires. Identique à la 1100 S, elle avait un moteur 1,6 litre de Renault 16 de 108 ch. Ces cinq voitures ont été fabriquées à la fin des années 70 uniquement pour escorter le cortège présidentiel. En Roumanie il ne reste qu’un exemplaire connu de 1100 Sport et aucun exemplaire de 1100 Sport Special. Un véritable trésor que personne n’a jamais pu trouver.

10) Dacia 1300 6x6 :
On a vu des Renault 5 à six roues ou des Mercedes-Benz AMG 6x6... La Roumanie aussi a eu un jour sa propre voiture à six roues motrices. Tout a commencé, sinon comment, sur un ordre de Ceausescu. Il avait l’habitude de chasser dans les plaines et les zones montagneuses à bord d’un camion russe. Mais il voulait une voiture roumaine et l’usine ARO de Campulung était prête à répondre au moindre de ses souhaits. La plateforme d’une ARO 240 a été rallongée avec un troisième essieu (les deux essieux arrière étant relié par un arbre de transmission long de 60 cm). Le moteur était un moteur Brasov de 2,5 litres et le réservoir faisait 100 litres. Initialement la carrosserie était celle d’un ARO mais son centre de gravité fut jugé trop élevé. La carrosserie a donc été remplacée par celle d’une Dacia 1300. Au total seulement trois véhicules de ce type ont été construits, tous peints dans le vert utilisé par l’armée roumaine. Il n’existe pas, semble-t-il de photos de ces Dacia 1300 6x6 et c’est pourquoi l’image reprend la Dacia Agro Turism réalisée par un agriculteur roumain.

11) Dacia 1310 M Hybrid :
En 1979, lorsque les ingénieurs roumains ont commencé à travailler sur le lancement d’un nouveau modèle appelé 1310, il ont également mis au point une version hybride... Elle a fait ses débuts en 1980 à la foire de Brasov et se voulait être une révolution technique. La Dacia 1310 M n’avait qu’un seul objectif : offrir la plus faible consommation possible. Pour cela elle était équipée de deux réservoirs : un d’essence, l’autre de méthanol. D’où son nom. L’essence et le méthanol se mélangeait dans le carburateur grâce à une pompe électrique. Le carburateur d’origine Carfil avait une chambre supplémentaire à niveau constant. C’était le seul changement sous le capot. Le moteur était le 1,3 litre standard et la consommation finale était assez réduite : à 80 km/h la Dacia 1310 M consommait 2,5 litres d’essence et 5,4 litres de méthanol aux 100 km. C’était sans doute une assez bonne idée pour l’époque de faire cette voiture hybride car le méthanol ne coûtait pas cher au contraire de l’essence...

Lu sur : http://www.4tuning.ro/istorie-auto/10-secrete-romanesti-din-domeniul-auto-in-vremea-comunismului-25601.html
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #Dacia, #Aro, #Prototype, #Top