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Traction avant, carrosserie légère et surtout énorme coffre. Bien que ces deux breaks soient différents, ils ont quelque chose en commun. Et pas seulement leur origine allemande...

Comme la plupart des voitures disponibles sur les marchés du bloc de l’Est, la Wartburg 353 a été commercialisée durant de très longues années. Sa production a débuté en 1966 (elle utilisait le châssis de la 312, le modèle précédent). L’Audi 100 est venue au monde deux ans plus tard mais dans la seconde moitié des années quatre-vingt, le marque de Neckarsulm en était déjà à la troisième génération. La Wartburg d’Eisenach était à peu de choses près toujours la même.

Bien que la comparaison peut sembler suspecte, un médecin ordinaire, vivant dans ce qui était alors la Tchécoslovaquie, pouvait obtenir sa nouvelle Wartburg à peu près aussi vite que ses confrères vivant à l’ouest du rideau de fer. Mais il faut savoir que la Wartburg était vendue près de 70,000 couronnes quand son salaire dépassait à peine les 3,000 couronnes.

La Wartburg était particulièrement remarquable dans sa version break appellée Tourist. Nous seulement elle a été importée en Tchécoslovaquie jusqu’en 1985 en nombre suffisant, mais en plus elle offrait une très belle capacité de chargement. Son seuil de coffre bas et son hayon basculant vers le haut facilitait la manutention. L’espace pour les bagages était énorme et pouvait être augmenté en rabattant la banquette arrière. Il était alors possible de transporter des objets de près de deux mètre de long. Le rêve de tout propriétaire.

Côté pratique, l’Audi 100 Avant avait également beaucoup à offrir. Le hayon avait une forme non conventionnelle très inclinée mais il ouvrait un large accès au coffre. La troisième génération présentait en outre une carrosserie très légère avec un excellent coefficient aérodynamique de 0,30. L’Avant faisait environ 40 centimètres de plus que la Tourist mais ne pesait que quelques dizaines de kilos de plus qu’elle.

Audi a toujours ciblé le segment haut de gamme. Il serait donc absurde de comparer la qualité des matériaux de l’habitacle des deux voitures. En revanche, à l’extérieur, la Wartburg offrait de nombreux équipements que les conducteurs de voitures socialistes ne pouvaient que rêver. Les antibrouillards sous le pare-chocs avant sont apparus à la fin des années 70. Au début des années 80 elle a reçu des appuie-têtes avant. Sur le marché Est-allemand, Wartburg proposait aussi quelque chose qui pouvait surprendre même les propriétaires d’Audi 100 : on pouvait choisir d’avoir le levier de vitesses au volant ou au plancher.

La Wartburg 353 n’a connu qu’un seul moteur sous son capot : un trois cylindres deux temps de 1000 cm3 développant 45 ou 50 chevaux. Sa consommation était de près de 10 litres aux 100 km, mais il était fiable et facile à réparer ce qui compensait sa soif. Pire encore, ses freins étaient symboliques et le bruit dans l’habitacle au-dessus de 100 km/h insupportable.

Mais les médecins du monde socialiste avaient sans doute d’autres chats à fouetter que leurs collègues de l’Ouest et n'en n'avaient cure...

Lu sur : http://www.tyden.cz/rubriky/auta/historie/socialismus-kontra-kapitalismus/wartburg-353-tourist-kontra-audi-100-avant_108010.html
Adaptation VG