![[SkK] FSO vs Alfa Romeo 75.](https://image.over-blog.com/6TAKuGr_P5_SxPbE9pm-QtXVzSs=/filters:no_upscale()/image%2F0782406%2F20140304%2Fob_79402a_120.jpg)
Roues arrière motrices, design et base technique italiennes. En leur temps elles étaient des voitures modernes, ce qui se faisait de mieux des deux côtés du rideau de fer. L'Alfa Romeo avait pour elle les aspects techniques, la Polonez les aspects pratiques.
La FSO Polonez est l’une des rares voitures socialistes qui n’a jamais été dépassée. Lors de son lancement en 1978 elle semblait moderne et pas seulement dans les pays de l’Est. Sa carrosserie avait été dessinée par les Italiens, une chose finalement très courante de l’autre côté du rideau de fer.
La Polonez avait une carrosserie cinq portes à hayon très pratique. A la fin des années 70 c’était une caractéristique peu commune chez une voiture socialiste. En outre elle était assez spacieuse et bien équipée. Son équipement de base comprenait par exemple un volant réglable, des appuie-tête aux places avant et une lunette arrière dégivrante avec lave-glace électrique. Des équipements que les propriétaires de Skoda ne pouvaient que rêver.
L’Alfa Romeo 75 était une berline classique. Elle avait été dévoilée en 1985, 75 ans après la fondation de la célèbre marque italienne. C’est pour cela quelque portait ce nom. La forme dynamique de l’Alfa Romeo trahissait ses ambitions sportives. C’est la dernière voiture « à l’ancienne » de la marque, une propulsion avec une répartition des masses idéale. Le moteur était situé à l’avant et l’ensemble boîte de vitesses/pont à l’arrière selon le principe « Transaxle ». On lui devait la grande maniabilité de la voiture mais aussi ses problèmes de maintenance. Pour réduire les masses non-suspendues, les freins arrières étaient accolés à la boîtes de vitesse, conséquence de quoi ils pouvaient facilement surchauffer.
Son homologue polonaise n’avaient pas d’ambitions sportives. La Polonez était également une propulsion mais c’était probablement dû à son obsolescence technique plus qu'à l’envie d’offrir à ses conducteurs des caractéristiques de conduite plus agréable. Sous sa carrosserie moderne se cachait une Fiat 125P. La Polonez devait lui succéder. Le châssis avec son essieu rigide et ressorts à lames offrait beaucoup moins d’adhérence dans les courbes que l’Alfa Romeo et sa moderne suspension indépendante aux quatre roues conçue pour une conduite sportive. Par contre, les propriétaires de Polonez louaient ses freins à disques précis et puissants sur toutes les roues.
Au cours de sa carrière, la Polonez a connu diverses versions de de son moteur à quatre cylindres, allant de 1,3 à 1,5 litre et développant de 60 ch à 82 ch, couplé à une boîte de vitesses à quatre rapports. Chez FSO, on en a dérivé un moteur 2 litres de 112 ch avec une boîte cinq vitesses. Il y a également eu une centaine d’exemplaires d’un modèle équipé d’un moteur 2 l diesel d’origine italienne ainsi que trois cent coupés trois portes. Dans les années 80, la Polonez aurait dû recevoir des moteurs Fiat plus modernes, mais FSO n’avait plus d’argent pour en acquérir la licence de fabrication.
Pour un constructeur automobile socialiste on peut dire que l’offre était très généreuse. Mais cela n'est rien comparé à l’italienne. Alfa Romeo a toujours proposé une large gamme de motorisations. Le moteur 1600 cm3 de base affichait 110 ch, le 1800 cm3 120 ch et le deux litres 128 ch. On pouvait aussi commander un six cylindre de 2,5 litres développant 156 ch ou une version sportive avec un moteur 1800 suralimenté de 155 ch équipée d’un différentiel à glissement limité. Le haut de gamme était constitué d’un moteur 3 litres de 188 ch. Les conducteurs économes pouvaient choisir entre deux moteurs turbodiesel (2,0 et 2,4 litres) et le marché italien a également eu le droit à une version propulsée par un moteur à essence deux litres turbo.
La « 75 » est finalement la dernière « vraie Alfa » à propulsion arrière. En 1992, elle a été remplacée par la 155 construite sur une plateforme modifiée de Fiat Tipo à traction avant. Pour les fans de la marque ce fut une grosse déception. La carrière de la Polonez a été beaucoup plus longue. Elle a survécu à la chute du régime socialiste et en 1991, a été lancée la Caro, une version améliorée, qui a fait le bonheur de nombreux automobilistes recherchant une voiture peu chère. Elle a également servi de base à une version utilitaire très appréciée des nouveaux entrepreneurs des pays de l'Est. La Polonez a donc survécu jusqu’en 2002. C’est un beau succès pour une voiture introduite en 1978. Mais cela n’est pas forcément comparable puisque dans les pays occidentaux les différents modèles étaient remplacés beaucoup plus rapidement que dans les pays socialistes à la production monolithique.
Lu sur : www.tyden.cz/rubriky/auta/historie/socialismus-kontra-kapitalismus/fso-polonez-kontra-alfa-romeo-75_115348.html
Adaptation VG