A l’époque soviétique, la marque ZiL était associée soit à des camions produits en masse pour l’économie nationale soit aux énormes limousines gouvernementales. Les « Tchlenovozy » (que l’on peut traduire par « Transport des membres du Parti ») coûtaient une somme colossale à l'URSS, mais il était hors de question de les produire en grande série ou de les vendre à des particuliers. Et il n’était pas agréables aux hautes personnalités d’en prendre le volant, tant la place conducteur était modeste et peu confortable comparée au luxe du compartiment arrière séparé par une cloison.
Il y eu toutefois dans les années 70 une tentative de faire une voiture « premium », comme on dirait aujourd’hui. C’est à cette époque qu’est apparue une berline unique, la ZiL-117, officiellement désignée comme une berline dynamique, rapide et maniable. Officieusement, c’est Leonid Brejnev en personne – un passionné de voitures puissantes et rapides – qui avait donné le feu vert à ce projet.
La collection personnelle du Secrétaire Général comptait les meilleures représentantes de l’industrie automobile mondiale : Cadillac, Rolls-Royce, Mercedes-Benz et, rarement, le chef du Parti prenait le volant de la limousine « courte » de production nationale, qui par ses caractéristiques étaient largement dépassée par la production « capitaliste ».
La ZiL-117 a été fabriquée à la main entre 1971 et 1977. Durant cette période moins de 50 voitures ont été assemblées. Par son dessin, cette berline élégante et rapide, se distinguait de la lourde et maladroite ZiL-114 sur laquelle elle était basée. Mais le terme « compact » est à relativiser : malgré son empattement court, cette berline quatre portes faisaient encore 5,725 m de long (contre 6305 mm pour la ZiL-114) et plus de 2 m de large (2,068 m pour être précis). La ZiL-117 se distinguait également par sa partie avant originale avec une calandre légèrement différente. Le côté « moins statutaire » de cette nouveauté était également souligné par une palette de couleurs où, outre le noir strict et formel, on trouvait un bleu foncé et un rouge cerise.
Un puissant moteur essence de 7 litres de cylindrée et 300 ch se cachait sous le capot. Le bloc cylindres était en aluminium, l’alimentation se faisait par le biais d’un carburateur quatre corps, l’allumage était transistorisé et les poussoirs hydrauliques des soupapes ne nécessitaient pas d’entretien. Il offrait à cette lourde berline (2880 kg en ordre de marche) des performances intéressantes : plus de 200 km/h en pointe et le 0 à 100 km/h en 13 secondes. La transmission était une simple boîte automatique à 3 rapports avec sélecteur au volant, dans le plus pure style américain.
La ZiL-117 avait un châssis séparé et une suspension indépendante à l’avant (barres de torsion) et à l’arrière (ressorts à lames longitudinaux). Cette berline était l’une des rares voitures soviétiques avec des freins à disque aux quatre roues avec amplificateur et circuits séparés.
L’intérieur était très luxueux. A la différence de la limousine et ses sièges en velours, ceux de la berline était recouverts de cuir. Le tableau de bord et la console centrale recevaient des inserts en bois véritable. L’équipement de série incluait la direction assistée, les vitres et réglages de sièges avant électriques, le verrouillage centralisé, la climatisation et même une colonne de direction télescopique facilitant l’accès et la sortie du conducteur.
La ZiL-117 n’a jamais fait partie des cortèges officiels. La plupart de ces voitures ont été utilisés par des membres suppléants du Bureau Politique du Comité Central du PCUS, des membres du Gouvernement de l’URSS et, dans les dernières années du « règne » de Brejnev, par les assistants du Secrétaire Général.
Ses concurrentes « occidentales » : Mercedes-Benz 600, Rolls-Royce Silver Shadow, Cadillac Fleetwood Seventy-Five (*).
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Lu sur : http://www.motori.ua/media/motori_articles/ZiL_117_nash_otvet_shestisotomu/
Adaptation VG