sovietauto.fr

Une fois n'est pas coutume, les journalistes automobile d'un pays ayant une industrie bien développée n'ont pas fait de mauvaise blagues sur les voitures russes. On se souvient des moqueries de Top Gear ou d'Auto Motor und Sport du genre : "dans les virages la Kalina se comporte comme si elle avait bu trop de vodka". Il y a suffisamment d'exemples... Le journal Autozeitung a essayé la Lada Priora. Et là, pas de moquerie... (nota : traduit ici du russe, on retrouve cet essai en allemand sur le site d'Autozeitung).

Il y a des fabricants qui offrent à leurs clients un choix de modèle encore plus restreint que Lada. La compagnie russe propose en Allemagne deux modèles en trois variantes de carrosseries : berline, break et hatchback. De plus on trouve dans l'arsenal russe le 4x4 Niva, qui semble être aussi inébranlable que Keith Richards chez les Rolling Stones. Même une guerre nucléaire n'aurait aucun effet sur elle. Il faudrait toutefois rappeler que le faible nombre de modèles n'a pas empêché Porsche d'avoir du succès pendant de longues années.

Les voitures russes sont parfaites pour ceux qui vivent avec le principe : "c'est bon d'être radin". Pour 9,990 euros vous pouvez vous offrir la version haut de gamme du break Priora. Son coffre peut recevoir  444 litres et en rabattant le dossier de sa banquette moelleuse comme un matelas en plumes, le volume passe à 1020 litres. De plus la hauteur de seuil de chargement est pratique et on note l'absence de rebord de coffre.

Avec un prix si faible il ne faudrait pas prétendre à une qualité de finition extraordinaire. Avec une Lada il faut s'attendre à un sieste dans un château médiéval plutôt qu'une nuit dans un hôtel cinq étoiles. L'habitacle offre la même impression spartiate que le design extérieur. Au moins, à l'avance vous savez à quoi vous attendre. Mais il y a une surprise. Pour ce prix la Lada offre un moteur relativement puissant. Un 1,6 litre de 98ch. A haut régime il hurle, mais il offre de bonnes performances à cette voiture de 1105 kg. Assis dans un grand fauteuil, vous devrez d'abord trouver la minuscule pédale d'accélérateur. Les 100km/h sont atteints en 10,6 secondes et la vitesse maximale annoncée par le fabricant a été largement dépassée... si on en croit le compteur de vitesse.

En augmentant le rythme on déchante rapidement. Dans les virages pris à vitesse élevée, la voiture est très sous-vireuse. Mais la direction peu précise ne donne pas envie au conducteur de se retrouver dans de telles situations. Mieux vaut rouler calmement ce qui permet aussi de réduire le bruit à l'intérieur de l'habitacle. Cela ne vous garantira toutefois pas d'être en sécurité car les tests de freinage à 100km/h ont donné des résultats étonnants. Si lors du premier freinage nous avons réussi à nous arrêter en 41 mètres, ce chiffre a été porté à 63 mètres à la quatrième mesure.

En matière de sécurité, la Lada ne peut rivaliser avec des voitures d'occasion européennes et japonaises avec ses deux airbags et l'ABS. Le problème c'est qu'il y a d'autres voitures sur la route et il faut parfois être amené à faire des manoeuvres d'urgence. Et là, il faut remettre en cause la tenue de route de la Priora. Sa suspension est beaucoup trop molle. Cela améliore le confort, mais lors d'un brusque  changement de voie à 70km/h vous pourrez terminer dans le fossé. Notre test de l'élan (manœuvre d'évitement et retour dans sa voie de circulation) a montré que le conducteur risque de connaître le même sort que Sebastian Vettel lors de son dépassement de Jenson Button à Spa et détruire sa voiture...

Au volant de Lada Priora on ne se sent pas en sécurité. Le test de freinage a réduit à néant toute la sympathie que nous pouvions avoir pour cette voiture. Dans aucune autre voiture moderne, on ne se sent aussi dépendant d'un ange gardien. Lada devrait monter en série un Saint-Christophe au tableau de bord...

Lu sur : http://steer.ru/archives/2011/03/14/014109.php
L'essai original : http://www.autozeitung.de/auto-einzeltest/lada-priora-kombi-im-test
Adaptation VG