L'histoire de cette Pobeda qui se trouve désormais dans le garage d'un californien pourrait être le thème principal d'un roman d'espionnage. En URSS cette voiture était la fierté de l'industrie automobile et le rêve de beaucoup de gens.
Et cette Pobeda a été importée illégalement aux USA, en traversant le rideau de fer, franchissant l'océan et à l'insu des douanes américaines. Elle y a ensuite fait fureur en faisant sensation dans plusieurs garages. Puis elle est tombée entre les mains d'un particulier.
Maxime Myrmyr a vu pour la première fois la voiture de ses rêves lorsqu'il était encore enfant. Une Pobeda à l'état quasi d'épave se trouvait dans la cour voisine. Maxime Myrmyr raconte : "Je me souviens que les enfants de l'autre côté de la rue jouaient dedans sans autorisation. C'était une Pobeda de couleur bleue. C'est un souvenir de mon enfance". Les années ont passé. Les parents de Maxime Myrmyr ont déménagé et ont quitté la Moldavie pour la Californie. Ici on ne croise ni voitures russes récentes, ni voitures soviétiques.
Mais plus tard Maxime Myrmyr a quand même commencer à chercher. "Je l'ai récupérée dans l'Ohio, mais elle avait été trouvée dans le Michigan. Quand je suis arrivé, j'ai vu qu'on la sortait d'une grange avec un tracteur". On traînait hors d'une grange la fierté de l'industrie automobile soviétique ! La première Pobeda a été produite en 1946. La Seconde Guerre Mondiale venait de s'achever et l'Union Soviétique présentait au monde sa dernière voiture. Les Américains étaient choqués d'apprendre que les Soviétiques venait de lancer une nouvelle berline confortable.
Voilà comment cette Pobeda est arrivée en Amérique. Elle venait d'Helsinki où elle servait de taxi. En faisant une fausse déclaration douanière un homme d'affaire d'origine russe, Stanley Slotkine, l'a exportée illégalement. Par le biais d'un dessous de table, ou en échange de sa Jaguar toute neuve, une voiture soviétique était embarquée pour la première fois sur un navire prenant la direction des côtes californiennes !
De nombreux journaux automobile ont parlé de ce miracle technologique. Elle a été montrée lors de salon et faisait l'admiration de tous. Bien sûr la comparaison avec les voitures américaines était inévitable. On a écrit que les Russes avaient copié la Ford, la Jeep, la Plymouth mais c'était malgré tout une voiture différente. Bien que lourde, elle était spacieuse, bien que peu rapide, elle était fiable et surtout peu coûteuse. Maxime Myrmyr ajoute : "Les Américains ont écrit que si cette voiture était lancée officiellement ici, elle pourrait y rencontrer le succès car à qualités similaires elle était moins chère".
Mais le lobby américain de l'automobile n'a pas ouvert le marché à la Pobeda... et les autorités ont même refusé d'immatriculer celle-ci. Jusqu'en 1963 elle a été conservée dans un musée, puis a été rachetée par un particulier. Elle a changé six ou sept fois de propriétaire, a pris la poussière pendant des années dans des garages ou des granges mais elle n'a jamais été emmenée à la casse. "Techniquement, elle est en bon état, même si elle est un peu rouillée, mais seulement à l'extérieur. Elle n'est pas pourrie et son compteur n'indique que 7000 kilomètres" indique Maxime Myrmyr.
Pour l'instant il n'est pas possible de rouler dans la première voiture soviétique importée en Amérique. Il faut la pousser à la main. Mais ce n'est pas grave. Et même s'il faudra redoubler d'effort pour la remettre en état, Maxime Myrmyr est confiant. Il faut changer l'intérieur, rénover le moteur et le châssis, mais des amateurs de Pobeda en Russie ont déjà promis de l'aider et il ne devrait pas avoir de problèmes avec les pièces de rechange !
Lu sur : http://www.1tv.ru/news/world/169132
Adaptation VG