... C'est ce que voudrait obtenir en justice un habitant de Kiev.
Vladimir Bogaïtchuk a décidé de rebondir sur le sentiment de conscience nationale et par la même d'améliorer sa propre situation économique. Ce conducteur a mené une action en justice contre ZAZ car le constructeur refusait de traduire le manuel d'utilisation et le carnet d'entretien de sa Tavria du russe vers la langue nationale, l'ukrainien. Il a estimé le dommage moral et financier causé par la nécessité de faire traduire ces documents de manière indépendante à 250000 Hyrvnia (soit 46000 $).
Cela fait déjà un an que dure cette histoire. Au début il avait fait une demande de traduction aux dirigeants de l'usine. Il a reçu une lettre de refus pour la raison suivante : les informations techniques sont complexes à traduire dans la langue ukrainienne.
Alors Bogaïtchuk a porté l'affaire en justice en se référant à un article de la Constitution Ukrainienne et aux articles des lois "Sur la langue" et "Sur la protection des droits des consommateurs". Ainsi il a affirmé que "La direction de l'usine l'a humilié moralement comme citoyen et comme personne, et l'a lésé du droit garanti par l'Etat sur l'honneur et la dignité". Cependant la cour a déclaré qu' "à une personne normale l'ukrainien technique est incompréhensible".
Les juristes pensent qu'une décision de justice en faveur du consommateur pourrait faire jurisprudence, en affirmant que ZAZ en tant qu'entreprise nationale, doit founir, même partiellement, des documents sur ses produits dans la langue officielle. De leur côté les linguistes sont unanimes : la législation ukrainienne en matière de langue officielle est imparfaite, c'est pourquoi l'usine pourrait trouver une lacune dans la loi et remporter le procès.
Vladimir Bogaïtchuk pense que le jugement sera en sa faveur. Les juristes et les linguistes espèrent que l'obstination de ce patriote fera avancer la débat sur la politique en matière de langue nationale.
Lu sur : lien obsolète
Adaptation VG