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La jeunesse dorée apparaît régulièrement dans les rapports de police : tantôt des « street racers » s’affrontent sur les routes publiques, tantôt un « pilote » de supercar provoque un accident retentissant, ou encore autre chose - bref, les gosses de riches s’amusent comme ils peuvent. Et alors ? Avec une voiture pareille, pourquoi ne pas appuyer un peu sur l’accélérateur ! Mais comment c’était à l’époque de l’URSS ?

Il n’est pas exclu que parmi les propriétaires de voitures de luxe se trouvent réellement de jeunes talents. Tout est possible. Mais la grande majorité des « fils à papa » d’aujourd’hui sont les enfants de parents indécemment fortunés, pour qui la voiture est un cadeau, reçu, en quelque sorte, parce qu’ils sont nés du bon côté. Pensez-vous vraiment que Nikolaï Grigoriev, 24 ans, qui a provoqué un terrible accident sur la route de Minsk en 2016 au volant d’une Ferrari F430 Scuderia, s’est acheté cette voiture lui-même ? Pas du tout : la Ferrari appartenait à son père, un homme d’affaires moscovite prospère. Le fils à papa, au volant de la supercar paternelle, a fauché deux vies - et a sauvé la sienne en quittant le pays avec de faux papiers.

Le « street racer » Kazim Batyrov s’est rendu célèbre à 20 ans, lorsqu’il galopait à travers Moscou la nuit dans une Ferrari FF à 230 km/h. À qui appartenait la voiture ? A son père. Et qui est le père ? Nul autre qu’Achtar Batirov, propriétaire d’une grande entreprise avicole.

Mais les voitures italiennes ne sont pas les seules à plaire aux « fils à papa » moscovites. La technologie allemande leur convient tout autant pour leurs frasques prétentieuses. Particulièrement adapté à cet usage : le Gelandewagen (Mercedes Classe G), souvent cité dans les chroniques criminelles. Souvenons-nous de la célèbre course-poursuite de la police derrière la voiture de Rousslan Chamsouarov, fils du vice-président de Lukoïl, conduite par son ami Abdouvakhob Madzhidov (avec à bord la bien connue Mara Bagdassarian). Un autre gosse de riche au volant d’un « Gelik » a publié sur les réseaux une vidéo où il roule sur la voie centrale de la Nouvelle Arbat. Son collègue de Saint-Pétersbourg, lui, s’est vanté de descendre les marches de l’Ermitage à bord du même véhicule tout-terrain. Et ainsi de suite…

À propos de la fameuse Mara Bagdassarian: la célèbre « fille à papa » préfère les Mercedes. Même privée de permis, elle continuait à se pavaner dans la capitale au volant de sa Mercedes-AMG S63 Coupé.

Les frimeurs glamour ne dédaignent pas non plus d’autres voitures allemandes comme les BMW X5 et X6, ni les Porsche : en 2015, le jeune Djabrail Aioubov, 19 ans, a provoqué un carambolage en plein centre de Moscou au volant d’une Panamera.

Comme vous le voyez, la jeunesse dorée penche non seulement pour les voitures chères, mais aussi pour les voitures de sport - d’autant plus qu’aujourd’hui, le choix est vaste. Mais l’abondance de voitures étrangères n’a pas toujours existé dans le pays mais les « fils à papa » se portaient déjà très bien à l’époque soviétique.

Il est clair que les enfants de la nomenklatura de l’époque avaient bien plus de possibilités que les simples citoyens. En période de pénurie généralisée, toute voiture représentait un luxe inaccessible à la plupart des Soviétiques. Un jeune homme qui roulait dans sa propre voiture - qu’il s’agisse d’une Jigouli ou d’une Moskvitch (sans parler d’une Volga) ne pouvait être qu’un « fils à papa ». 

Bien sûr, il y avait aussi des voitures étrangères en Union Soviétique, mais elles étaient très peu nombreuses - elles étaient généralement rapportées de voyages lointains par des marins ou des diplomates. Néanmoins, le principal moyen de transport de ceux dont les parents avaient des relations restait des voitures soviétiques.

Il faut toutefois comprendre qu’autrefois, les conséquences pour la jeunesse dissipée de la nomenklatura étaient beaucoup plus graves que de nos jours, où l’élite comprend non seulement les représentants du pouvoir, mais surtout des personnes simplement indécemment riches qui ne risquent rien, sinon de perdre un peu d’argent. Et, hélas, cela en pousse beaucoup à se croire tout permis.

Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/912592-mazhry-dtp-zolotaya-molodezh-sssr/
Adaptation VG