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La Giom, voiture de course tchécoslovaque unique en son genre, fabriquée sur la base de la Skoda 1000 MB, a disparu du regard du public pendant près de quarante ans. Aujourd’hui, elle réapparaît lors de courses de voitures anciennes et attire l’attention des visiteurs par sa carrosserie en forme de coin, sa puissance de 130 chevaux et sa vitesse pouvant atteindre 200 km/h. Vous trouverez dans notre article l’histoire de la naissance de cette voiture et de son retour sur les circuits.
Cette voiture construite à l’époque du socialisme en Tchécoslovaquie mérite assurément l’attention du grand public. Elle porte le nom de Giom. En regardant sa carrosserie profilée en coin, on ne devinerait jamais que son châssis provient d’une Skoda 1000 MB. Comme pour d’autres voitures construites à la main à l’époque, la raison de sa création était le sport automobile.
Pendant près de quarante ans, on n’a rien su du destin de la Giom 1. Ce n’est qu’à partir de 2018 qu’elle est réapparue pour participer à des courses voitures anciennes, par exemple lors de la Sosnova Classic, où on a eu la possibilité de l’examiner de près. Vous pouvez admirer la voiture sur les photos de la galerie qui illustre l’article.
C’est à Frantisek Nemec et un groupe de ses amis que l’on en doit la création. « Au début des années 1970, je travaillais comme outilleur dans l’entreprise Chirana, à Piestany en Slovaquie, et pendant mon temps libre je participais à des courses de karting. Mais je voulais changer de discipline et me lancer dans la course de côte », se souvient-il dans une interview pour Denik et Tipcars.
Il se procura donc un châssis de Skoda 1000 MB et décida de le transformer en une voiture de course unique. « Heureusement, j’ai reçu le soutien de la direction de Chirana, ce qui m’a permis d’utiliser les machines et outils nécessaires après les heures de travail », raconte-t-il.
À l’origine, en 1972, la voiture était équipée d’un moteur quatre cylindres d’un litre provenant de la marque Mlada Boleslav, mais celui-ci fut rapidement remplacé par un moteur Fiat 1,600 cm³. « Mon ami Ladislav Duboczi, un ancien coureur motocycliste, m’a aidé à le régler. Après un accident, il s’est retrouvé en fauteuil roulant, mais il a réussi à obtenir l’autorisation d’exercer une activité indépendante », se souvient Frantisek Nemec. « Il était extrêmement habile et méticuleux, et grâce à lui, j’ai obtenu de bons résultats en course », ajoute-t-il.
L’alimentation en carburant se faisait par le biais de deux carburateurs Weber, et la puissance atteignait 130 chevaux. Une boîte manuelle à cinq vitesses transmettait le couple aux roues arrière. Grâce à un poids total inférieur à 700 kilogrammes, la voiture pouvait atteindre une vitesse de 200 km/h. Ses bonnes qualités de conduite étaient également favorisées par la forme en coin de sa carrosserie très basse : la hauteur du toit par rapport au sol n’était que de 97 centimètres !
Parmi les curiosités historiques de la voiture figurent l’origine de son nom et sa couleur. « Le nom est l’abréviation de notre groupe d’amis de l’époque : nous nous appelions « Garage de 10 motards » (« Garaz 10 Motoristu » en tchèque) », explique Frantisek Nemec.
Et la couleur ? « Au départ, la voiture était blanche. Je voulais que les logos des sponsors ressortent bien dessus », raconte-t-il. Mais lorsqu’il voulut l’immatriculer, il dut repeindre la carrosserie dans une teinte plus voyante. « La police m’a dit qu’en cas d’accident sur la neige, une voiture aussi basse et blanche serait introuvable par les secouristes », dit-il en souriant.
En 1974, Frantisek Nemec vendit sa Giom. « L’acheteur était un dentiste. Mais il a émigré peu de temps après, et la voiture a complètement disparu », raconte-t-il. Ce n’est que dans la dernière décennie qu’elle fut retrouvée et restaurée par Jan Ondrejka. « Apparemment, ce n’était plus qu’une épave, sans moteur ni autres pièces. J’étais surtout désolé pour le moteur : j’aurais aimé le racheter », explique Frantisek Nemec. Aujourd’hui, la voiture possède le même type de moteur, mais sans les modifications effectuées à l’époque par Ladislav Duboczi, décédé entre-temps.
Lu sur : https://www.denik.cz/automagazin/giom-skoda-mb-veteran-zavody-352025.html
Adaptation VG