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Dès sa création, l'Union Soviétique a acheté des véhicules de marques étrangères. Il s'agissait principalement d'autobus et de camions. La plupart des livraisons ont eu lieu entre 1960 et 1980, et pas seulement en provenance des pays socialistes, mais aussi… de pays capitalistes. Za Roulem évoque six marques étrangères particulièrement appréciées en URSS.
Skoda : la star du cinéma soviétique. Les tracteurs routiers tchèques constituaient le rêve des camionneurs soviétique : un moteur diesel puissant et une cabine spacieuse et chauffée avec une couchette. Ce camion se caractérisait par sa fiabilité et était un concurrent sérieux des MAZ et des KamAZ.
Aujourd'hui encore, de nombreuses personnes se souviennent chaleureusement des Skoda 706, qui ont commencé à être livrés activement dans les années 1960. Le plus souvent, ils étaient utilisés avec des semi-remorques frigorifiques de marque Alka, puis Orlican. Ces camions étaient équipés d'un moteur diesel 6 cylindres en ligne d'une capacité de 11,9 litres et d'une puissance de 180 ch. A partir de 1969, après sa modernisation, cette puissance est passée à 210 ch.
Il y avait beaucoup de tracteurs tchèques en URSS. On peut même les voir dans divers films. Par exemple, ils apparaissent dans la célèbre comédie de 1967, « La Prisonnière du Caucase », dans la scène du réfrigérateur, ainsi que dans le film « Gonka S Presledovaniem», sorti en 1979.
Au début des années 1970, des tracteurs neufs portant les logo Skoda et LIAZ ont commencé à être importés en URSS. Ces véhicules n'avaient rien à voir avec la marque de bus soviétique. Le nom LIAZ provient de Liberecke Automobilove Zavody, un conglomérat regroupant plusieurs usines de la région de Liberec, en Moravie. Ces véhicules étaient équipés de moteurs de 270, 300 et même 310 ch, c'est-à-dire qu'ils étaient plus puissants que les KamAZ et les MAZ.
Les LIAZ tchèques ont également été filmés au cinéma, par exemple dans le film « Trois sur la route » (1983).
Tatra : le camion-benne capable de rouler même sans roue avant. La célèbre marque tchécoslovaque Tatra produisait un camion que l'on rencontrait fréquemment en Union Soviétique. Il était équipé d'un moteur refroidi par air, de sorte que les conducteurs n'avaient pas besoin de réchauffer le système en hiver.
Grâce à sa suspension indépendante, les camions Tatra se caractérisaient par une excellente capacité de franchissement. Les conducteurs de ces camions affirmaient qu’ils étaient capables de rouler même sans une des roues avant !
Le Tatra 138, puis le Tatra 148 ont été livrés en masse à l'URSS. Il y avait également des camions à plate-forme ridelles et des tracteurs routiers. Ils étaient toutefois beaucoup plus rares que les camions à benne de catégorie similaire, tels que les KrAZ, avec une capacité de charge de 12,5 à 15 tonnes. Le moteur V8 tchèque, d'une cylindrée de 11,8 litres, développait initialement 180 ch, puis 212 ch. Nombre de ces camions ont été exploités dans les conditions difficiles de la Sibérie.
En 1978, la première d'un film soviéto-tchèque intitulé « La route » a eu lieu, dans lequel les camions Tatra rivalisaient avec les camions KrAZ.
Les camions à benne de même conception, mais équipés de la nouvelle cabine Tatra 815 et dont la production a débuté en 1983, sont peu nombreux en URSS. Néanmoins, ces camions ont également contribué à la construction du socialisme.
Volvo : le tracteur des chauffeurs aristocratiques. Dans les années 1970, les relations avec l'Occident capitaliste se sont légèrement améliorées et le commerce international a commencé à se développer plus activement. Sovtransavto, spécialisée dans le transport international de marchandises, commence à acheter des camions occidentaux plus puissants et plus fiables. Elle choisit notamment des camions suédois Volvo, et plus précisément des F89-32 6×2 et 6×4 à trois essieux.
Les tracteurs suédois pouvaient tracter des semi-remorques jusqu'à 30 tonnes à des vitesses allant jusqu'à 108 km/h. Les camions KamAZ de l'époque pouvaient transporter un maximum de 26 tonnes. En outre, les Volvo se caractérisaient par leur confort et leur fiabilité. Les chauffeurs de ces camions étaient perçus comme faisant partie de l’élite.
Mercedes-Benz : le tracteur de luxe. A l'époque, à Moscou, les Mercedes-Benz 2232S à trois essieux étaient considérés comme des tracteurs prestigieux. Le premier lot de cent de ces véhicules est arrivé en Union Soviétique en 1975. Le moteur V10 de 16 litres développait 320 ch. Plus tard, les chauffeurs soviétiques ont fait la connaissance du Mercedes-Benz 1735 à deux essieux, équipé d'un moteur de 366 ch. Les conducteurs de l'époque ne tarissaient pas d'éloges sur les Mercedes : confort et fiabilité !
Ikarus : les premiers bus « accordéon ». Les autobus hongrois Ikarus sont devenus de véritables amis pour le peuple soviétique. Au total, plus de 150,000 exemplaires de différents modèles ont été livrés à l'URSS ! L'Ikarus circulait dans les grandes et les petites villes, et presque tous les habitants de l'Union Soviétique ont voyagé au moins une fois dans cet autobus. Les touristes étaient transportés dans des bus interurbains spacieux et confortables, fabriqués en Hongrie et dotés d'une suspension souple.
Le premier autobus hongrois en URSS a été le célèbre Ikarus 55, appelé par les Soviétiques Ikarus Lux. Il s'agissait du premier autobus à moteur arrière, doté d'un moteur de 145 ch et d'une cylindrée de 8,28 litres. Son design inhabituel pour l'époque, avec la partie arrière du moteur en saillie, et ses sièges confortables, rappelant ceux des avions, ont laissé une impression durable sur les passagers. Les chauffeurs louaient le confort de conduite et l’excellente dynamique.
C'est grâce à l'Ikarus 180 que les citoyens soviétiques ont vu pour la première fois un « accordéon ». Les livraisons en URSS ont commencé en 1966. À l'époque, il y avait également les modèles de la série 280. À l'époque, l'Union Soviétique ne produisait pas d'autobus longs même si à Moscou, il était possible de voir des trolleybus articulés produits par l'usine SVARZ. Cependant, ils étaient très peu nombreux.
L’autobus urbain Ikarus 280, officiellement conçu pour 168 passagers transportait souvent près du double de personnes aux heures de pointe. En hiver, il faisait frais dans ces bus, car malgré l'efficacité du chauffage hongrois, les chauffeurs économisaient du carburant. En outre, ces poêles étaient discrètement retirés des bus et transportés dans des garages privés, dont les propriétaires s'occupaient illégalement de la réparation de voitures. Si ces poêles consommaient autant de carburant que l'Ikarus, on les prenait car ils chauffaient parfaitement.
Les Ikarus sont vraiment considérés comme un moyen de transport domestique. Plusieurs usines en URSS ont non seulement appris à réviser ces autobus, mais aussi à les assembler à partir de kits et à produire des pièces détachées. En outre, à Moscou, on a produit des trolleybus sur leur base.
Magirus-Deutz : le salut de l'entreprise ouest-allemande. Dans les années 1970, l'Union Soviétique manquait non seulement de tracteurs routiers, mais aussi de camions-benne. Cette pénurie s'est particulièrement faite sentir lorsque les grands travaux de construction des champs pétrolifères en Sibérie occidentale et du BAM ont commencé. Grâce aux importantes commandes de l'URSS que l'une des plus anciennes entreprises ouest-allemandes, Magirus-Deutz, qui a ensuite été intégrée au groupe IVECO, a évité la faillite.
Les conducteurs soviétiques appréciaient les camions allemands à capot conventionnel, au design angulaire et aux moteurs diesel refroidis par air pour leur fiabilité, leur commodité, leur système de chauffage efficace et leur facilité d'utilisation.
Des châssis, des camions à plateau et des tracteurs ont été livrés à l’URSS. Cependant, le plus grand nombre des importations était constitué de camions-benne - à deux et trois essieux, équipés de moteurs V10 d'une puissance de 248 et 310 ch. Les modèles Magirus-Deutz 380-30 à trois essieux et à transmission intégrale, équipés d'un moteur de 306 ch et d'un réducteur, ont été utilisés en plus petit nombre.
Magirus-Deutz a gagné le respect non seulement des chauffeurs, mais aussi des dirigeants de l'industrie automobile soviétique. Au Kazakhstan, dans la ville de Kostanaï, la construction d'une usine de production de moteurs à combustion interne refroidis par air sous licence Magirus-Deutz a même commencé. Cependant, l'usine n'a pas perduré avec l’indépendance du Kazakhstan.
Ces camions à benne populaires en URSS, qui portent aujourd'hui la marque IVECO, ont été brièvement assemblés en Russie dans le cadre de la coentreprise IVECO-UralAZ. Toutefois, il ne s'agit plus d'importations, mais de production soviétique.
Légende des photos :
- Skoda 706 MTTN avec une semi-remorque Alka.
- Tracteur LIAZ 110 avec une semi-remorque.
- Le Tatra 148 était le camion-benne le plus importé d'URSS.
- Le dernier camion-benne tchèque en URSS était le Tatra 815.
- Les Volvo F89-32 de Sovtransavto.
- Mercedes-Benz 2232S à trois essieux.
- Ikarus 55 Lux.
- Ikarus 180.
- Un Ikarus 250 interurbain.
- Magirus-Deutz série 290 avec moteur de 310 ch.
Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/965856-6-inomarok-v-sssr/ (sur 2 pages)
Adaptation VG