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Il s'est passé beaucoup de choses intéressantes et inhabituelles en URSS pendant les Jeux Olympiques organisés à Moscou en 1980. Le monde de l'automobile soviétique a également été transformé pendant un certain temps.

Pour moi, comme probablement pour beaucoup de ceux qui ont passé le milieu de l'été 1980 à Moscou, les Jeux Olympiques sont avant tout... Michka l’ourson, la mascotte visible partout et sous toutes ses formes : sur les T-shirts et les sacs, sur la porcelaine et dans les vitrines des magasins. Ce sont aussi des rames de métro et des rues à moitié vides - les enfants avaient été envoyés dans des camps de pionniers pour la durée des Jeux, beaucoup d'adultes - en vacances et les voyages d'affaires dans la capitale avaient été annulés.

Des avenues moscovites presque sans voitures, avec la voie de gauche marquée des symboles olympiques - on supposait que personne n’était autoriser à y circuler. Et ce miracle complet : de l'eau minérale, que des vendeuses polies (!) sortaient d'un bac en plastique rempli de glace (!) sur le trottoir de la rue Gorki !

Les Jeux Olympiques, ce sont aussi des voitures aux couleurs vives fabriquées spécialement pour, comme on l'écrivait à l'époque, « la fête de la paix et du sport ».

De nombreuses voitures étrangères circulaient déjà à Moscou, dont beaucoup avaient été achetées spécialement pour les Jeux olympiques. On pense tout d'abord aux Mercedes-Benz de la police et grandes ambulances de la même marque. Les bus hongrois Ikarus sont presque devenus communs. Mais ce sont bien sûr les voitures originaires de l’Union qui ont porté le plus gros du fardeau olympique.

La tâche la plus honorable était d'escorter la flamme olympique. Cette mission a été confiée aux Volga GAZ-24 et aux « Rafik ». Ces véhicules arboraient une couleur inhabituelle : le bas était blanc et le haut était doré. Ils avaient aussi des plaques d’immatriculation spéciales terminant par OLM. Mais le plus important, c'est que ces véhicules avaient été adaptés pour conduire lentement et sur longue distance : les rapports de pont avaient été modifiés, des radiateurs plus grands installés, la pédale d’accélérateur pouvait se bloquer. Certaines Volga étaient équipées de gyrophares, comme sur les voitures de police.

Le RAF-2907 (version spéciale du modèle 2203) voyait son aménagement intérieur modifié en vue de sa mission principale : le transport des torches de réserve en cas de circonstances imprévues. Cinq véhicules de ce type ont été fabriqués en Lettonie.

Au tout début des années 1980, des Volgas olympiques ont figuré parmi les voitures organisatrices du rallye « Rousskaïa Zima », puis on a perdu leur trace avec le temps.

Selon les statistiques officielles, plus de 8,000 véhicules, dont près de 5,500 autobus ont servi dans la capitale moscovite pour les Jeux Olympiques. Il s'agissait principalement d'Ikarus hongrois et de LAZ soviétiques. On les remarquait pour leur propreté et leur bon entretien, ce qui est inhabituel à Moscou. Non moins habituel était l'énorme LAZ-699R « Tourist-2 » de couleur vert vif et blanc. Cet autocar à 41 places avec un moteur essence ZiL-375 de 180 chevaux, avait été lancé en 1979. Dans Moscou, ce long autobus avait l'air frais et élégant.

Mais si le 699 était un modèle de série, le LAZ-52551, qui a également participé à l'escorte de la flamme olympique, avait été fabriqué sur la base du prototype de la série 5255 avec une nouvelle carrosserie. Les premiers véhicules de ce type sont apparus en 1978. En 1980, cet autobus était peut-être encore plus beau que les autobus hongrois. Une deuxième version - le LAZ-52551, conçue comme un « autobus salon », se présentait comme une version avec une finition améliorée et des sièges placés différemment. Ce type de véhicule a été utilisé au centre de presse des Jeux Olympiques.

Les modestes autobus de l'Usine de Pavlovsk ont joué un rôle beaucoup moins important. Mais cette entreprise s’est également distinguée par des véhicules portant les symboles olympiques. Une petite série de PAZ-672OuM (pour « améliorés pour Moscou ») a été envoyé dans la capitale. Cette version avait un intérieur amélioré, en particulier avec des mains courantes souples, a été développée en 1978.

Il y eut même un PAZ-3201OuM - une version à traction intégrale avec deux portes pour les passagers et des garnitures améliorées. L'usine de Pavlovsk a également créé le PAZ-672TL - un laboratoire médical mobile avec deux portes battantes et l'équipement approprié.

L'une des principales fiertés de l'industrie automobile olympique soviétique était un véhicule spécialement développé pour le transport de chevaux sur un châssis à trois essieux ZiL-133G1. Ce véhicule avait été créé par l'usine de Choumerlia dans la république de Tchouvachie. Il était conçu pour transporter cinq chevaux et 450 kg de fourrage. En outre, au milieu du véhicule, il y avait un compartiment pour deux accompagnateurs avec des couchages. Il s'agit probablement du premier modèle de ce type en URSS.

Mais c'est sans aucun doute l'Usine d'autobus de Riga (RAF) qui a été la plus chargée avant les Jeux Olympiques. En effet, c’était la seule usine en URSS à fabriquer des véhicules de cette catégorie (si l'on excepte les UAZ plus spécifiques). RAF a donc dû créer une douzaine de versions spéciales sur la base du RAF-2203.

Le RAF-2907 susmentionné était l'une des versions les plus simples. On trouvait aussi une variante destinée au Comité des sports de l'URSS - le RAF-2908 avec un aménagement intérieur spécial. Le véhicule dédié aux juges était plus compliqué. Le RAF-2911 était un minibus à essence avec des portes battantes à l’arrière, un siège avec une table à l’intérieur pour que le juge puisse s'installer et un tableau lumineux sur le toit. D'après les souvenirs des créateurs des voitures olympiques, les principaux problèmes venaient de ce tableau d'affichage, qui refusait constamment de fonctionner comme il le devait.

Également pour les juges, le RAF-2910 était électrique. Les batteries se trouvaient dans la partie arrière de la cabine, le moteur électrique développait 10 kW (environ 14 ch) et la vitesse maximale était de 40 km/h. Six bus électriques de ce type étaient destinés à accompagner les épreuves du marathon et de la marche.

RAF a également fabriqué 10 véhicules de contrôle médical RAF-2913. Et aussi 90 camionnettes RAF-2909. Elles étaient conçues pour accompagner les courses cyclistes. Les vélos étaient montés à l'arrière et le matériel nécessaire était placé dans l’habitacle tronqué. Au début, une banquette arrière à trois places était placée directement à l’extérieur. Puis, une décision plus rationnelle et plus sûre a été prise : réaliser une fourgonnette double cabine avec une deuxième porte à droite pour les passagers arrière.

Autre création importante de l’Usine d’autobus de Riga : les trains routiers destinés à desservir le village olympique situé au sud-ouest de Moscou. L'usine avait de l'expérience dans la création d’ensembles de ce type. Après tout, elle en avait fabriqué dès les années 1960 sur la base du RAF-977. De tels trains étaient notamment exploités au VDNKh pour le plus grand plaisir des enfants. La version basée sur le RAF-2203 a été testée en 1979 lors de la Spartakiade des peuples de l'URSS, qui était une répétition générale des Jeux olympiques.

Les RAF-3407-9225-9226 (un véhicule tracteur et deux remorques) recevaient un moteur dégonflé et des freins pneumatiques sur l'essieu arrière du tracteur et des remorques. Ces trains routiers inhabituels ont fonctionné encore longtemps après les Jeux Olympiques, et l'un d'entre eux est conservé jusqu'à aujourd'hui à Riga.

... L'ours olympique s'est envolé, les larmes des plus sentimentaux se sont taries. Les bidons d'eau minérale froide ont été retirés des rues et les vendeuses sont redevenues antipathiques. Les voitures olympiques ont progressivement disparu des rues.

Cependant, quelques « Rafik » ont miraculeusement survécu. Outre la version destinée à accompagner la flamme olympique et le train routier, qui se trouvent aujourd'hui en Lettonie, le musée polytechnique de Moscou abrite l'une des fourgonnettes électriques de Riga. Ces véhicules sont des témoignages rares de cette époque lointaine. Tout comme les ours souriants, conservés sous une forme ou une autre dans des familles particulièrement conservatrices....

Légende des photos :

  • Le cortège de l’escorte de la flamme olympique, comprenant des Volgas spéciales, remonte la rue Gorki.
  • Une réplique moderne et bien réalisée de la Volga GAZ-24 olympique.
  • Ce RAF-2907 de l'escorte de la flamme olympique est aujourd'hui conservé au Musée de l'automobile de Riga.
  • Le LAZ-699R « Tourist-2 » olympique.
  • Sur le chemin menant à Moscou, la flamme olympique a également été accompagnée par le LAZ-52551.
  • L’autobus LAZ-5255 était utilisé au centre de presse des Jeux olympiques de 80.
  • Un PAZ-672OuM avec les symboles olympiques.
  • Le PAZ-3210uM à traction intégrale avec deux portes pour les passagers.
  • Laboratoire médical PAZ-672TL.
  • Fourgon pour le transport de chevaux sur châssis ZIL-133G1.
  • La voiture pour les juges, le RAF-2911.
  • Le RAF-2909 était équipé d'une marche permettant de grimper dans la benne et d'une bâche de protection.
  • Les trains routiers RAF-3407-9225-9226 desservaient le village olympique.

Lu sur : https://auto.mail.ru/article/59258-mishka-na-kolesah-ili-mashinyi-olimpiadyi-80/
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #RAF, #GAZ, #Volga, #LAZ, #PAZ, #J.O., #Ambiance