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À l'époque communiste, le simple fait d'avoir une voiture était quelque chose de spécial. Mais cela ne s'arrêtait pas là. Les conducteurs souhaitaient équiper les voitures qu'ils avaient durement acquises de gadgets décoratifs, mais aussi fonctionnels. Une sorte de tuning pour l'époque. Aujourd'hui, ces accessoires suscitent beaucoup d'intérêt et atteignent des prix étonnamment élevés. En voici quelques exemples.

L'hebdomadaire Motor existe depuis plus de soixante-dix ans. Une longue période au cours de laquelle l'automobile s'est transformée au point d'en devenir méconnaissable. Il est intéressant de signaler que les automobilistes ont peut-être un peu moins changé. Car beaucoup voulaient, et veulent encore aujourd'hui, que leur voiture soit différente des autres !

C'est là que les accessoires entrent en jeu. Les produits du marché secondaire - comme on dirait aujourd'hui - étaient également disponibles à l'époque communiste. Ils étaient fabriqués à la fois par de grandes usines d'État et par de petits artisans. Il y avait des modes périodiques, de sorte que certains accessoires se retrouvaient dans les rues encore plus souvent que les produits standard.

La nostalgie de tous les gadgets de l'ère communiste est encore très répandue. En connait déjà les prix des voitures d'occasion : les Maluchs, les Duzy Fiat ou les Polonez qui, il y a encore peu, n’avaient aucune valeur se vendent aujourd'hui pour des dizaines de milliers de zlotys... Les prix des accessoires ont également augmenté, rendant les voitures encore plus proches de cette époque révolue où elles valaient une fortune. Voici quelques exemples.

Fiat 126p : petite voiture et gros gadget.
La Maluch a récemment fêté ses cinquante ans, mais l'engouement pour cette voiture est toujours aussi fort en Pologne. Ces premières présentations publiques ont attiré les foules et un système de prépaiement a été immédiatement mis en place pour que le « Polonais moyen » puisse enfin passer de sa bicyclette, de sa mobylette ou de sa moto à un véhicule modérément moderne - pour l'époque.

Elle a suscité le désir, a été la vedette de films, a conduit des familles en vacances - c’était tout simplement un gros gadget ! C'est le modèle le plus associé à la PRL (la République Populaire de Pologne). Mais on se souvient aussi des Warszawa, des Syrena, des Duzy Fiat et des Polonez.

En matière de prix, La Maluch était tellement recherchée qu'un exemplaire neuf pouvait être revendue au double de son « ticket d’entrée ».

Le pommeau de levier de vitesse en ambre :  un souffle de luxe.
Il est difficile de trouver un élément de décoration intérieure plus caractéristique de cette époque que ce pommeau de levier de vitesse. Il se présentait sous différentes formes : généralement, une miniature de vieille voiture était moulée dans un plastique transparent imitant l'ambre, mais il y avait aussi des images de femmes, l’emblème de la marque, etc.  

Ces pommeaux de levier de vitesses n'étaient pas bon marché. Et aujourd’hui, s'ils sont en bon état, ils coûtent encore de 200 à 300 zlotys. Et il est encore possible d'acheter des originaux.

Un meilleur refroidissement.
Si la Maluch était en soit un gadget, cela n'a pas empêché la création d'accessoires lui étant destinés. L'un d'entre eux était une pièce métallique qui permettait d’entrouvrir légèrement le capot du moteur en roulant, afin de protéger le moteur de la surchauffe.

Mais pour être honnête, les PF 126p n'avaient généralement pas de problème de surchauffe dans le climat polonais. Après tout, elles avaient été conçues à l'origine pour le soleil de l'Italie.

Le « kit » de la plage arrière : le chien qui hoche la tête et la trousse de premiers secours.
Dans les années 1970 et 1980, les voitures étaient souvent dotées d'un chien qui hoche la tête. Il est ensuite passé de mode, mais aujourd'hui, un tel jouet permet de retrouver l'ambiance de la PRL. Les fans de Mercedes peuvent même commander le chien emblématique de la marque. Il coûte 35 euros.

À propos, il convient de noter l'autocollant CPN (Centrala Przemyslu Naftowego, le prédécesseur de l'actuel Orlen)  visible sur la photo de l'article. Il est l'un des logos les plus réussis de la PRL. Il a été conçu par Ryszard Bojar, Jerzy Slowinkowski et Stefan Solik en 1967. Il représente une pompe à essence, créé en combinant les lettres C et P, ainsi que le N en négatif.

Bavettes : un gadget ?
Les bavettes, autrement dit les gardes-boue, sont théoriquement obligatoires sur certaines voitures neuves aujourd'hui (bien qu'expliquer la réglementation sur ce point soit si compliquée que cela ne vaut même pas la peine). Dans la pratique, les voitures sont homologuées sans celles-ci, mais... à l'époque communiste, elles étaient largement utilisées. L'idée était de protéger votre voiture ainsi que les autres voitures de la saleté soulevée par les roues.

Aujourd'hui, il faut débourser au moins 100 zlotys pour un jeu de bavettes en bon état destiné aux voitures de la PRL. Et le choix n'est pas très large.

Les autoradios basiques… mais haut de gamme.
La photo qui illustre l’article montre un autoradio Unitra Diora Skald SMT 331, introduit en 1975. Il s'agissait à l’époque d'un modèle haut de gamme. La plupart des conducteurs devaient se contenter d'un simple autoradio - probablement un récepteur de la famille Safari, également fabriqués par Diora. Ils étaient apparus sur le marché en 1972 et ont subi de nombreuses modifications.

Il n'y aura pas de remise sur le prix. On trouve encore des radios de cette époque en état de marche, mais leur prix peut dépasser les 1,000 zlotys ! Malgré cela, il ne faut pas s'attendre à des miracles en termes de qualité sonore.

Embouts d'échappement : patte de chat.
Quelqu'un pense-t-il que le fait d'orner les voitures d'embouts d'échappement chromés est une idée récente ? Non, aucunement. Il fut un temps où les embouts de tuyaux en forme de pattes de chat étaient très populaires. On les trouvait le plus souvent sur des voitures plus anciennes telles que les Syrena, les Wartburg, les premières Duzy Fiat et les Maluch. Ils n'avaient aucune fonction pratique et n'affectaient pas le son produit par la voiture. Il s'agissait de simples décorations.

Aujourd'hui encore, il est possible d'acheter ce type de gadget sur les sites de ventes aux enchères sans trop de difficultés. Ceux en métal, chromés à l'extérieur, en bon état, coûtent environ 100 zlotys.

Les fanions accrochés au rétroviseur : tellement typiques.
La mode d'accrocher quelque chose au rétroviseur intérieur est toujours d'actualité. C’est ce qu’on accroche qui a changé. Aujourd'hui, il s'agit généralement d'un désodorisant, alors qu'auparavant, il était courant de voir des CD (dans les années 1990/2000), et pendant l'ère communiste, de nombreuses voitures arboraient des fanions commémoratifs ou d'anniversaire. Il s'agissait souvent de souvenirs de voyages.

Ils étaient particulièrement fréquents dans les camions et les autocars touristiques, dont les chauffeurs rappelaient ainsi aux gens les endroits qu'ils avaient visités. C'est le rôle que jouent aujourd'hui les magnets de réfrigérateur !

Halogènes : tuning optique.
Dans les années 1960/70/80, il n'existait pas beaucoup d'accessoires pour modifier l'apparence d'une voiture. L'éclairage additionnel, communément appelé halogène, était l'une des solutions les plus courantes. Il faut dire qu'aujourd'hui, il s'inscrit très bien dans l'esprit de cette époque ; ces feux s’accordent parfaitement à l'apparence de la plupart des véhicules fabriqués pendant l'ère communiste.

L'efficacité de ce type de phares comparée à la technologie d'aujourd'hui peut faire sourire, mais aujourd’hui ce plus qu’une question d’esthétique. Les phares additionnels de l'époque s’échangent à partir de 200 zlotys.

Compte-tours :
Contrôler le régime d'une Polski-Fiat 125p (voir la photo de l’article), d'une Polonez ou d'une Maluch n'était peut-être pas la tâche la plus importante pour un conducteur, mais équiper sa voiture d'un compte-tours était déjà un motif de fierté. C'était une touche sportive dans un intérieur douloureusement terne.

Un tachymètre original pour une voiture de la PRL coûte environ 100 à 200 zlotys.

Freins à disque : tranchants comme des rasoirs.
D'accord, les freins à disque ne sont pas un gadget, mais un autocollant avertissant les conducteurs à l'arrière que la voiture est équipée de freins extrêmement efficaces en est un. En effet, dans ce domaine, le fossé entre la Syrena et la Duzy Fiat est énorme.

Il valait mieux garder ses distances. Même si, selon les critères d'aujourd'hui, leur efficacité n’était pas insensée.

En résumé : Les gadgets originaux de l'époque ne sont plus fabriqués, et ceux que l’on trouve en vente atteignent des prix énormes. Les emblèmes de modèles ordinaires peuvent coûter quelques centaines de zlotys, tout comme les moulures de carrosserie décoratives, les enjoliveurs, etc. Mais cela a un charme indéniable, surtout pour ceux qui se souviennent de ces gadgets du passé. Et c'est bien de cela dont il s'agit lorsque l'on parle d'automobile classique. Leurs accessoires ont autant leur importance.

Lu sur : https://magazynauto.pl/porady/gadzety-z-prl-u-akcesoria-ktore-robily-wrazenie-w-poprzedniej-epoce-kazdy-chcial-takie-miec-w-swoim-aucie,aid,4016
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #Accessoire, #Ambiance, #Pologne