Connaissez-vous la customisation ? Il ne s'agit pas de simple tuning, mais de la construction d'une nouvelle voiture, totalement unique et, souvent, en un seul exemplaire. Les « Custom projects » sont rares en Russie. Surtout à une échelle telle que ce ZiL Revolution. Ce qui est particulièrement remarquable, c'est que cette voiture - puisqu'il faut la ranger maintenant dans cette catégorie - a été construite par trois frères passionnés.
Vous avez devant vous un pick-up basé sur un camion ZiL-130. C’est du moins ce que l'on imagine lorsqu’on voit pour la première fois ce véhicule. En effet, quelle que soit l’angle sous lequel on le regarde, il s'agit bien d'un pick-up et il ressemble beaucoup au plus célèbre des camions ZiL !
Mais si l'on observe la voiture de plus près, sous le capot ou sur les suspensions, on voit marqué... Mercedes. Oui, oui. Il semblerait que cette voiture à l'allure si soviétique ait une base allemande. Et il ne s'agit pas du tout d’un camion : la base est une Mercedes-Benz Classe S type W220.
Trois frères, Ayub, Dzhabrail et Khamzat, ont décidé de prendre séparément une cabine de ZiL-130 et une voiture dont l'état extérieur n'était pas idéal, mais qui avait un bon moteur. Ils ont envisagé les BMW E34, E39, Mercedes W140 et d'autres voitures encore, mais ils n’ont pas pu trouver la base idéale. La W220 a été choisie par hasard... Un jour, en parcourant à nouveau les petites annonces, Dzhabrail est tombé sur ce premier choix : une carrosserie en état moyen, mais avec un excellent moteur et une bonne boîte de vitesses. La Mercedes a coûté 85,000 roubles. Il ne restait plus qu'à combiner les deux achats en un seul. Beau et spectaculaire. Ils avaient sous la main une disqueuse, un poste de soudure, un jeu de clés et l’incroyable envie de créer quelque chose d'unique.
Ils ont commencé par couper tout ce qui gênait. C'est-à-dire presque tout. En fait, il ne restait que la partie inférieure de la carrosserie avec les éléments de suspension, le moteur et la transmission. Sur cette carcasse, les gars ont installé la cabine de ZiL. Bien entendu, ils n’ont pas réussi à faire ce qui était prévu la première fois. Aucun d’entre eux n'a fait de calculs complexes. Ils ont procédé par essais et appris de leurs erreurs : ils ont posé la cabine, regardé ce qui les gênait, l'ont enlevée, l'ont sciée, l'ont remise en place. Et ainsi de suite jusqu'au résultat voulu.
Lorsque la cabine a pris sa position définitive, il est apparu qu'elle était un peu haute. Après tout, elle a été conçue à l'origine pour un camion. Les frères n'ont pas désespéré et ont décidé d'abaisser le toit ou, comme on dit, de le top-chopper. De huit centimètres pour être précis. En outre, ils ont dû modifier les ailes avant, de manière à ce que les roues de la voiture de tourisme s'y intègrent parfaitement. Enfin, la calandre a été légèrement modifiée, plutôt pour le style.
La partie arrière de la carrosserie du ZiL Revolution est entièrement originale. Ils n’ont tout simplement pas pu trouver de donneurs appropriés, et ont donc tout créé de A à Z. Ils voulaient reproduire le style de la carrosserie du légendaire pick-up américain Chevrolet C10, et cela a fonctionné ! Cette benne est très fonctionnelle. Il y a des banquettes des deux côtés, le sol est recouvert d'un revêtement en caoutchouc et six personnes peuvent facilement s'y installer. Cet espace peut être utilisé pour le transport de marchandises. La voiture est entièrement peinte en bleu métallisé et son aspect est très impressionnant.
L'intérieur est également une combinaison de l'esprit de l'URSS et de style moderne. Les parties métalliques de l'intérieur sont peintes en marron métallisé et le seul élément qui rappelle la voiture donneuse est le tableau de bord. Il est parfaitement intégré dans le tableau de bord en métal du camion ZiL.
On ne se souvient de la Mercedes que lorsqu'on met le contact et que le tableau de bord s'illumine avec ses graphismes modernes habituels. Même le sélecteur de la boîte automatique prend la forme d'un levier classique. La banquette, comme sur le ZiL, est à trois places, mais elle est reprise d’une Gazelle moderne et recouverte de cuir marron.
Les roues de la voiture méritent une mention particulière. À première vue, il s'agit de jantes forgées coûteuses et très larges. Mais à la base ce ne sont rien d'autre que des flasques de jantes d’Opel ! Le train arrière, comme il se doit, est plus large que le train avant. Les roues sont montées sur des entretoises de moyeu de 7 cm de large chacune. Ces jantes sont peintes en deux couleurs - argent et bleu - et après tous ces travaux, elles font très bonne figure sur le pick-up.
Il est temps de parler de la partie mécanique. Tout provient de la Mercedes-Benz Classe S W220. Sous le capot, un moteur 8 cylindres M113 d'une cylindrée de 4,3 litres et développant 273 ch, associée à une vieille mais fiable boîte de vitesses automatique à cinq rapports. Il est difficile de dire si cet engin pèse plus lourd qu’il n’était précédemment, mais les accélérations sont très impressionnantes. Ce mastodonte passe de 0 à 100 km/h en 7 secondes et quelques ! Le système de refroidissement est resté standard, mais son emplacement a été légèrement modifié.
Les freins ne posent aucun problème : les freins Mercedes d'origine fonctionnent parfaitement. La suspension est également restée celle de la W220, à l'exception des jambes de force. Celles d’origine, pneumatiques, étaient déjà à l'agonie. Les réparer ou en acheter de nouvelles aurait été très coûteux. Ils ont donc adapté d’autres amortisseurs et ressorts, avec succès. La voiture s’avère très confortable et en même temps très maniable. C'est un énorme avantage d'utiliser la plate-forme complète du véhicule donneur.
En ce qui concerne la partie électrique, beaucoup de choses ont été enlevées car non nécessaire. Mais, par exemple, le régulateur de vitesse est toujours là et fonctionne correctement. Malheureusement, il a fallu renoncer à la climatisation, car l’ensemble du système ne trouvait pas de place dans l'habitacle du ZiL. Et s’il n’y a pas de « climatisation électronique », il y a une authentique trappe ZiL dans le toit !
Dans le même ordre d’idée, il a également fallu se passer du réservoir d'essence de la Mercedes. Dans la Classe S, il est placé verticalement derrière les sièges arrière. Dans la ZiL, il n'y avait aucun endroit où placer un réservoir de ce type. Il fallait donc un réservoir horizontal compact (plat et de faible hauteur) qui puisse être dissimulé sous le plancher. Ceux des Lada Priora et VAZ-2109 ne convenaient pas. Leurs réservoirs sont plats, mais ils sont trop gros. La solution a été trouvée sous la forme d'un réservoir de Volga. La pompe à essence, d'ailleurs, est de même origine - les deux pompes d'origine ont rapidement grillé, et celle que la Volga a fourni temporairement fonctionne toujours bien et remplit sa mission.
En résumé, nous ne pouvons dire qu'une chose : avec du désir, de l'idée et de la détermination, il est possible de créer de ses propres mains un véritable chef-d'œuvre et faire fureur. Les nombreux prix reçus par les 3 frères pour ce projet lors de toutes sortes d'expositions le confirment. D'ailleurs, cette ZiL Revolution est désormais en vente à Moscou. Les 3 frères sont prêts à se lancer dans un nouveau projet !
Lu sur : https://auto.mail.ru/article/78791-zil-130-s-nachinkoj-ot-mercedes-benz-s-klassa/
Adaptation VG