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Il y a un demi-siècle, la première VAZ-2101 de série sortait des chaînes de montage de l’Usine Automobile de la Volga. On pense généralement qu'à l'époque, la tôle était plus épaisse et les moteurs plus fiables... Est-ce vrai ? À l'occasion du 50ème anniversaire de la Jigouli, le portail AvtoVzgliad a testé une VAZ-2101 unique : une voiture produite au cours de l'été 1970 !

Que représentait la « Kopeïka » pour un Soviétique il y a un demi-siècle ? La chronologie est très importante dans cette question. La VAZ-2101 est apparue officiellement sur la chaîne de montage de l'Usine Automobile de la Volga le 19 avril 1970, mais pendant plusieurs mois, les voitures n'ont été expédiées que « pour un usage officiel ». À l'automne, les premières voitures ont été mises sur le marché. Comparez maintenant les dates : ce n’est qu’au printemps 1970 que l'Usine Automobile de Gorki a arrêté la production de la Volga GAZ-21 !

Cependant, la principale concurrente de la « Kopeïka » n'était pas la Volga, mais la Moskvitch. Sur le convoyeur se trouvaient alors deux modèles : la Moskvitch-408 était déjà produite depuis 6 ans, et la Moskvitch-412, 3 ans. Il est vrai qu'avant la sortie de la Jigouli, les deux berlines avaient été modernisées : feux arrière horizontaux, sièges avant séparés... Mais les voitures d'Ijevsk et de Moscou étaient fabriquées selon les anciens canons du design.

En termes de style, la Jigouli est une voiture de nouvelle génération : large, avec un capot court et une grande surface vitrée. Une autre particularité de cette berline est le minimum de « bruits visuels », sur lesquels l'œil peut buter. La Moskvitch a une face avant disparate, littéralement moulée dans de nombreux détails. La « Yedinichka » a l'air solide, homogène....

À propos du surnom « Kopeïka », celui-ci n'a pris racine que dans les années 1980. Avant cela, la voiture s'appelait « Yedinichka ». Ou, plus respectueusement, « le premier modèle ».

La même intégrité et la même homogénéité se retrouvent à l'intérieur. Imaginez : il y a un demi-siècle, la voiture n'avait que trois boutons sur le tableau de bord. Cependant, sur les tous premiers modèles, il y avait un quatrième bouton « secret » - une membrane, sur laquelle le conducteur devait appuyer pour asperger le pare-brise d’eau (« on se frappaient le front au pare-brise », se souviendront les anciens en plaisantant). La pompe électrique n'a pas été installée tout de suite et, au lieu du réservoir de lave-glace habituel, il y avait une « bouillotte » en caoutchouc.

Mais l'intérieur ne mérite pas que des éloges... Car l'ergonomie est loin d'être idéale, pour ne pas dire plus. Qui se souvient de la position de conduite « classique », plus connue sous le nom de « pieds aux oreilles » ? Dans la première Jigouli, cet inconvénient est démultiplié par des sièges franchement ratés : sans appuie-tête, avec un dossier incroyablement court et une assise absolument plate - il s'agit d'un fauteuil, pas d'un siège de voiture !

La liste des inconvénients se poursuit avec un volant à jante fine et des pédales très rapprochées. Il n'y a rien à faire avec les pédales, mais on pouvait recouvrir le volant d'un tressage fait maison. Malgré tout l'intérieur de la « Yedinichka » a fait des ravages ! « Rien ne cliquette, ne grince et ne tombe », disait rêveusement tout automobiliste soviétique à propos des voitures étrangères.

En quoi d'autre le premier modèle était-il loué ? Pour l’efficacité du chauffage, pour les beaux compteurs, pour la banquette arrière à trois places (et si l'on avance et on déplie les sièges, on obtient deux places de couchage.) Le coffre était particulièrement apprécié. Il est parfaitement agencé. Dans l'aile droite se trouve le réservoir d'essence, dans l'aile gauche la roue de secours. Il est toutefois déconseillé de surcharger la Jigouli : la poupe, littéralement, peut s'affaisser.

Il est inutile de rappeler que la VAZ-2101 est une copie sous licence de la Fiat 124. Mais pour que la Fiat devienne une Jigouli, plus de 800 modifications ont dû être apportées à sa conception, y compris un moteur fondamentalement différent.

Sous le capot se trouve un moteur atmosphérique 4 cylindres à huit soupapes d'une cylindrée de 1,2 litre. Il est d'ailleurs doté d'un arbre à cames en tête, ce qui a fait l'objet d'une négociation séparée entre les Soviétiques et les Italiens. Il fait une puissance modeste, mais il ne faut pas oublier que la voiture pèse moins d'une tonne. Par conséquent, en termes de rapport poids/puissance, la « Yedinichka » ne se situe qu'à 10 % derrière la Renault Logan, bien plus moderne !

La fiche technique fait état d'une accélération de 22 secondes jusqu'à 100 km/h. En réalité, une berline en bon état met environ une demie-minute pour atteindre ce chiffre : vous n'aurez pas besoin de vous prendre pour un pilote en enchainant les rapports - la voiture est loin d’un foudre de guerre. Pour le rythme tranquille des années soixante-dix, c'est tout à fait suffisant, mais selon les normes modernes, la « Yedinichka » est une voiture lente. Toutefois, il convient de traiter les chiffres absolus avec précaution....

Après tout, les sentiments disent tout autre chose. Le moteur tourne allègrement jusqu'au régime maximal, les quatre vitesses s'enchaînent littéralement les unes après les autres, c'est pourquoi la voiture semble légère et rapide. La vitesse maximale est de 140 km/h. Selon les critères des conducteurs soviétiques, la Jigoulii était considérée comme le véhicule idéal pour avaler les kilomètres. Et voici pourquoi : cette famille dispose d'une suspension à ressorts souples et d'une très bonne isolation phonique !

L'essentiel était de ne pas s'endormir à son volant : comme le montreront plus tard les crash-tests, il vaut mieux ne pas avoir d'accident dans une « classique »... Mais à l'époque, c'est ce à quoi on pensait le moins. C'est pourquoi la trousse de secours et l'extincteur étaient dangereusement rangés sur la plage arrière...

Elle aurait dû avoir d'autres pneus, cependant, les fabricants de pneus soviétiques ont mis trop de temps à maîtriser les modèles radiaux, de sorte que la VAZ-2101 a reçu de bien dur pneus diagonaux I-151... Malgré cela, la berline se dirigeait très simplement et correctement - pas comme la Moskvitch ou la Volga. Et si vous le souhaitez, vous pouvez même vous déchaîner et faire le fou, le caractère enthousiaste de la gomme indigène ne fait que l'encourager. Avec ce volant lourd à la jante fine, on a envie de s'exclamer : « Ça sent le sport ici ! ».

Lorsque la suspension s'attaque joyeusement aux nids-de-poule... Les yeux s’embrument de peur, mais la voiture avance. Les crossovers actuels ne peuvent pas tous se vanter d'un tel comportement. Et sur les mauvais chemins, une Jigouli même chargée fera honte aux voitures surbaissées modernes. Ce n'est pas un hasard si la VAZ-2101 est considérée, à tous égards, comme la vraie première voiture soviétique.

Et pas seulement à cause de sa conception. Pour la Jigouli, l'industrie soviétique a dû mettre en place la production de nouvelles variétés d'essence et d’huile. Ce modèle a également introduit un concept d'antigel, qui pendant longtemps sera appelé Tosol (en référence à la marque déposée TOS - Technologies de Synthèse Organique, plus le suffixe -ol, pour désigner un alcool). Pour la première fois, il n'était pas nécessaire de vider l'eau du radiateur avant la nuit !

Bien sûr, avec le temps, on a oublié tout cela. Demandez à n'importe quel mécanicien de la vieille école, et il vous énumérera sans hésiter tous les inconvénients des « classiques ». Par exemple, les biellettes inférieures : si vous ne les surveillez pas, vous aurez l'occasion de voir comment une voiture peut être dépassée par sa roue avant ! Les propriétaires des premières « Kopeïka » étaient aussi irrités par les arbres à cames éphémères... On considérait comme un miracle quand il survivait à plus de 100,000 kilomètres.

Les premiers accrochages ont constitué un autre choc : il s'est avéré qu'il était impossible d'enlever les ailes de la voiture par ses propres moyens. Il fallait se rendre dans une station service de la marque. En URSS, il n'y avait peut-être pas de plus grande chance que d'avoir un ami ou un parent issu de cette sphère....

Dans les années 1990, tout a changé. Les Jigouli ont brusquement cessé d'être prestigieuses... Et les Lada à propulsion arrière sont devenues simplement des voitures. Il est donc doublement choquant que la « classique » ne soit toujours pas perçue comme un véhicule de collection. Pourtant, l'heure est venue ! Les membres du club Lada History ont été les premiers à s'en rendre compte. Si vous êtes l'heureux propriétaire d'une « Kopeïka » ou d'une « Trechka », rejoignez le club - en effet, il reste très peu de « classiques » en vie.

Lu sur : https://www.avtovzglyad.ru/avto/test/2020-09-09-kogda-zhiguli-byli-novymi-retrotest-kopejki-1970-goda/
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #VAZ, #2101, #Kopeïka, #Essai, #K-50 ans