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La voiture préférée des chauffeurs de taxi de province, des retraités, des propriétaires de datchas et des nouveaux permis : c'est ainsi que l'on voyait la Dacia Logan. Une berline franco-roumaine sans prétention, dont l'atout majeur est son prix bas, sa fiabilité et son entretien abordable. De manière générale, « dynamisme », « excitation » et « plaisir de conduire » sont pour elle des concepts d'un autre univers. Cependant, les héroïnes de l'article d'aujourd'hui le prouvent : la Logan peut être transformée en un véritable générateur d'adrénaline !
Dacia Logan S2000 : Au milieu des années 2000, alors que la production de la Logan venait de commencer, le département Renault Sport Technologies s'est attelé à la tâche afin de préparer la berline pour participer à des rallyes. Pas dans une classe économique pour les débutants, mais dans la catégorie Super 2000. La Logan S2000 reçoit donc un moteur atmosphérique de deux litres développant environ 270 ch, une transmission intégrale Sadev avec boîte séquentielle à 6 rapports et des suspensions entièrement redessinées avec de jambes de force McPherson sur des faux châssis originaux à l'avant et à l'arrière.
A bord de ces voitures, les rallymens ont dû se battre avec des rivaux pilotant des véhicules similaires d'autres constructeurs - Fiat Grande Punto S2000, Ford Fiesta S2000, Peugeot 207 S2000, Skoda Fabia S2000. Ces voitures pouvaient remporter la victoire au classement absolu dans les championnats nationaux, dans le prestigieux championnat du monde Intercontinental Rally Challenge ou dans la deuxième division du championnat du monde WRC. En 2005, la Dacia Logan S2000 a passé une série de tests, dans les mains du célèbre pilote de rallye français Simon Jean-Joseph. Mais... « en haut-lieux » il a été décidé chez Renault que la marque Dacia n'avait pas besoin du rallye et a cessé de financer le projet - l'homologation de la Logan S2000 n'a pas été délivrée et la production n'a pas été lancée. Du projet, il ne reste que quelques photos des essais...
Dacia Logan RS 2.0 : Ce n'est pas un secret que la Logan a été créée comme une sorte de mécano, en utilisant le maximum de pièces d'autres modèles du groupe Renault. Le concessionnaire Patrick Kirfel, situé à Adenau en Allemagne, en a tiré le meilleur parti et prépare depuis de nombreuses années des Dacia de course pour le Nürburgring. Il a pris une Logan de course ordinaire, préparée pour les coupes du constructeur - une voiture simple pour les débutants avec un modeste moteur 1.6 et un arceau de sécurité Wiechers boulonné dans l’habitacle.... Et il a monté le moteur d'une Renault Clio Cup mono-coupe qui avait été détruite dans un accident.
Et c'est déjà quelque chose de sérieux : un moteur « atmosphérique » de deux litres d'une puissance d'environ deux cents chevaux, associé à une boîte séquentielle Sadev avec autobloquant. Il a ajouté des freins de qualité : à l'avant, des étriers monoblocs à quatre pistons provenant du catalogue Renault Sport, à l'arrière, au lieu de tambours, des freins à disques provenant d'un modèle de série de la gamme Renault. Ainsi gréée, la voiture est capable de passer la boucle nord du Nürburgring en environ 8,5 minutes ! Extérieurement, elle est restée pratiquement standard : de la Logan habituelle, elle ne diffère que par sa suspension rabaissée et des roues ATS de 16 pouces et les verrouillages de capot.
Cette Logan pourrait encore faire des tours sur le Nordschleife, mais sa biographie a connu un rebondissement : la voiture a été achetée par Pavel Firmaniouk, un pilote moscovite qui l'a modifiée pour participer à des rallyes. C’était en 2008 mais, en raison de changements dans la réglementation, la carrière de la voiture en rallye n'a duré qu'un an. On ne sait pas où elle se trouve aujourd'hui.
Dacia Logan 2.0 Turbo : Les Dacia sont à la Roumanie ce que les Lada sont à la Russie. Dans leur pays d'origine, elles sont soumises aux modifications les plus exotiques. Jetez un coup d'œil à ce qui a été fait à cette modeste Logan en 2017 ! Le projet commun de Vector Custom & Service de Bacau et Cyclone Motorsport de Brasov a commencé comme une blague, mais à la fin ils ont construit un véhicule sérieux.
La voiture a été soumise à des modifications simples mais radicales. Le moteur 1.6 standard a été remplacé par un moteur turbo de deux litres provenant de la Renault Mégane RS, développant la puissance d'environ 230 ch. Le radiateur a été déplacé dans le coffre, afin de décharger un peu l'essieu avant et d'améliorer le refroidissement de l'intercooler. Toutes les parties amovibles de la carrosserie ont été remplacées par des éléments en plastique et le tout a été renforcé par un arceau de sécurité soudée à la géométrie compliquée.
Les passages de roues ont été élargis pour accueillir de larges jantes chaussées de pneus slicks, un aileron a été installé à l'arrière ainsi qu’un diffuseur sous le pare-chocs. À l'intérieur, les conditions sont spartiates : même le tableau de bord a été supprimé pour réduire le poids. En revanche, on a installé un pédalier OBP, déplacé le réservoir d'essence à la place de la banquette arrière. Et, bien sûr, la voiture est peinte dans un jaune métallisé des plus spectaculaires !
Dacia Logan 2.0 : Trois ans plus tard, l'équipe de Cyclone Motorsport, en collaboration avec les gars de Vector Custom & Service, a construit une autre Logan pour Ion Cosmin, un pilote participant au championnat roumain de course de côte. La berline est presque identique à leur première Logan en termes de puissance, mais vous pourrez voir que ce projet est beaucoup plus sérieux.
Le moteur utilisé cette fois-ci est un F4R atmosphérique de deux litres issu de la Renault Clio RS. Par rapport au moteur standard, il a été suralimenté : le moteur a une admission à quatre papillons, des arbres à cames « diaboliques », un échappement peaufiné, et développe environ 220 ch. Le tout fonctionne sous le contrôle d’un calculateur Syvecs S7i. La boîte de vitesses est une Sadev SDTSA séquentielle à six rapports provenant de la Renault Clio Cup de circuit. La suspension a conservé l'architecture précédente - McPherson à l'avant, faux châssis renforcé standard et bras de leviers, poutre semi-rigide à l'arrière. Mais les voies ont été considérablement élargies, à l'avant on a installé des supports supérieurs réglables sur joints sphériques et sur la poutre arrière on a ajouté une paire d'entretoises de renfort.
Les amortisseurs sont des Intrax, avec trois réglages de rigidité. Comme il s'agit d'une voiture de course sur asphalte, les freins utilisés sont très puissants - à l'avant, on trouve des étriers monoblocs à huit pistons K-Sport et des disques composites ventilés d'un diamètre de 356 mm, à l'arrière - des mécanismes AP Racing du catalogue Renault Sport. Les passages de roues à l'avant et à l'arrière sont élargis - les ailes, les portes et les pare-chocs d'origine sont fabriqués spécialement pour cette voiture en fibre de verre.
Dacia Logan 1.6 Turbo : Nous avons découvert cette Logan par hasard sur les réseaux sociaux. Le travail d'un passionné roumain inconnu, du nom de Valentin, force le respect. Il a décidé d'opter pour une solution relativement économique et, au lieu de remplacer le moteur par un deux litres, il a conservé le moteur standard.
Mais le moteur K4M de 1,6 litre a subi de sérieuses modifications : la culasse standard à 16 soupapes a été remplacée par une culasse plus perfectionnée provenant de la Renault Twingo RS, un turbo Garrett GT25, un récepteur d'admission Dbilas Dynamic, une pompe à carburant plus puissante, des pistons forgés et une unité de contrôle Megasquirt ont été installés. Le moteur développe désormais 313 chevaux et 370 Nm avec une pression de suralimentation de 1,65 bar !
La garde au sol est réduite de 50 mm grâce à des ressorts courts H&R, les amortisseurs de série ont cédé la place à des jambes de force Bilstein B8. Et les freins avant sont empruntés à la Peugeot 406 V6 - des étriers à quatre pistons Brembo, et les disques de 280 millimètres proviennent de la Renault Mégane de deuxième génération.
Dacia Logan S1600 : À l'époque où la toute première Logan a été lancée sur le marché, des compétitions mono-coupe ont été lancées dans toute l'Europe - courses sur circuit en Allemagne, rallyes en Russie, courses de rallycross en France. Cependant, des voitures d'entrée de gamme très simples et peu coûteuses étaient utilisées partout. Et l'appât pour les pilotes français était le prix principal : participation gratuite à la catégorie senior D1A pour le vainqueur de la Coupe Logan. Toujours sur Logan, mais avec une voiture préparée d'une toute autre manière. L'équipe Olyméca Sport s'est chargée de la création de la voiture en 2009, et elle a été construite selon tous les canons de la Division 1A.
Sous le capot, on trouve un 1.6 atmosphérique d’environ 230 ch et une boîte séquentielle Sadev à six rapports. La suspension est entièrement à rotule, avec des voies élargies. A l'avant - MacPherson avec bras triangulaires d'origine en tube rond, à l'arrière - une poutre semi-rigide soudée très simple et très solide. La carrosserie est renforcée par un arceau de sécurité soudé, mais la plupart des parties extérieures de la carrosserie sont en fibre de verre : il s'agit des ailes élargies, des pare-chocs, du capot, du couvercle du coffre et des portes (seule la porte du conducteur a été laissée en métal, comme l'exige le règlement). Le reste est également en ligne avec la concurrence : jantes de 17 pouces avec pneus slicks, freins puissants avec étriers monoblocs, amortisseurs réglables... A notre connaissance, cette Logan a participé au Championnat de France de rallycross pendant trois ans. L'un de ses pilotes, David Olivier, vainqueur de la Logan Cup 2009, est devenu vice-champion de la division D1A au volant de cette voiture.
Dacia Logan Supercar : Le nom de David Olivier et de l'équipe Olyméca Sport est associé à la voiture peut-être la plus impressionnante de notre sélection, la Logan à transmission intégrale du rallycross en Division 1. Une vraie supercar !
Elle a été reconstruite en 2015 à partir de la même Logan de la catégorie junior D1A, décrite plus haut. Le concept a été poussé au maximum, comme cela était accepté à l'époque : le moteur a été tourné longitudinalement pour installer une transmission intégrale - produite par la société française Sadev. La suspension est entièrement d'origine, avec des amortisseurs du spécialiste bien connu des milieux étroits, Evo.racing.
Mais le moteur a été choisi en opposition à ce qui se fait traditionnellement dans la catégorie : au lieu du moteur turbo habituel, les Français ont installé un V6 atmosphérique. L'idée était d'économiser de l'argent, car les moteurs non gonflés sont moins chers et plus faciles à entretenir que les moteurs turbocompressés. Ce moteur Nissan VQ35DE de 3,5 litres de cylindrée, utilisé sur les grosses Renault, a été poussé à 455 chevaux. Cependant, il était encore inférieur à ses concurrents en termes de puissance - il a donc été remplacé en 2017 par un moteur turbo de deux litres préparé par Renault avec une puissance de 540 chevaux !
David Olivier a piloté cette Logan pendant cinq saisons, réalisant régulièrement de bonnes performances dans cette discipline très compétitive. Mais la voiture n'a pas survécu jusqu'à aujourd'hui : elle a été démontée et ses composants ont été utilisés pour construire une Renault Clio de course.
Dacia Logan F2000 : La catégorie F2000 du championnat de France de rallye est une véritable aubaine pour ceux qui aiment construire quelque chose d'original. C'est ce qu'a fait Yvonick Andris, propriétaire d'un garage à Wittelsheim en Alsace.
Et les exigences techniques de cette catégorie permettent de faire les choses en grand ! En effet, sur la base de la Logan, le pilote français s'est construit une kit-car pour le rallye sur asphalte : avec une suspension à voie large sur bras tubulaires faits maison et des amortisseurs CCR Suspension avec chambres de compensation déportées, de gros freins AP Racing qui rentrent à peine dans les roues de 17 pouces et un spectaculaire kit-carrosserie avec des ailes larges et un grand aileron.
Le pilote a choisi de concourir dans la sous-catégorie 1600cm3 F2000/13. On trouve donc sous le capot un moteur K4M, qu'il a porté à 195 chevaux. Les amateurs de Renault rapides remarqueront un détail curieux : le collecteur d'admission est adapté du F4R deux litres de la toute première Clio RS. La boîte de vitesses est séquentielle.
Dacia Sandero R4 : Cousine de la Logan, voici une très intéressante Dacia Sandero de rallye, construite par l'équipe espagnole ASM Motorsport. Oui, ce n'est pas une Logan - mais tout le monde sait qu'il s'agit en fait de la même voiture mais avec une carrosserie hatchback.
Les connaisseurs en de rallye ont immédiatement compris l'enjeu. Il s'agit d'une sérieuse voiture à traction intégrale dotée d'un puissant moteur turbo ! La voiture est construite selon les règles de la classe R4, introduites par la FIA il y a quelques années. Ces voitures devaient remplacer dans les championnats nationaux les Subaru et Mitsubishi obsolètes de la classe N4, et devenir une alternative plus abordable que les voitures de la classe R5.
D'une certaine manière, ce n'est pas tout à fait une Dacia : toutes les voitures de cette catégorie ont presque la même conception, développée par la société française Oreca - une société connue pour ses projets en rallye et sur circuit. Le kit créé par les Français comprend les faux-châssis de la suspension, les bras et les rotules de direction, le moteur turbo 1,6 PSA/BMW de la famille EP/Prince, l'électronique embarquée et la boîte de vitesses Sadev à cinq rapports avec transmission intégrale. La transmission est identique à celle utilisée dans les voitures de la classe R5. La puissance du moteur est de 263 ch.
Mais le travail d'intégration de tout cela dans la carrosserie de la Sandero de série est déjà l'affaire de l'équipe ASM Motorsport. Ils soudent de nouveaux points de fixation de la suspension et l’arceau de sécurité, remodèlent la carrosserie, adaptent les caractéristiques des amortisseurs. Pour construire une voiture similaire à partir de zéro, il faudrait environ deux cent mille euros : il ne faut « que » 108 mille euros pour un kit Oreca, plus une voiture donneuse et le travail d'une équipe de mécaniciens hautement qualifiés.
Dacia Logan STCC : Si on peut l'appeler Logan, ce n'est qu'avec une très grande marge de manœuvre. C'est plutôt une Saab. Mais ce n'est pas très vrai non plus. Vous voilà confus ? Dans ce cas, nous allons devoir vous expliquer en détails.
La voiture a été construite en 2012 en France spécialement pour participer à la série suédoise TTA Racing Elite League dans le championnat STCC. Les organisateurs de la nouvelle série ont décidé d'en faire de facto une monocoupe. Toutes les voitures avaient le même châssis de la société française Solution F : châssis-cadre en tubes d'acier, suspension originale sur biellettes, moteurs V6 3.5 de Nissan installés à l'avant de l'essieu arrière....
La seule différence était l'extérieur - les panneaux en fibre de verre étaient exactement les mêmes que ceux des voitures de série : BMW M3, Volvo S60, Citroën C5. Dans sa première vie, cette voiture était une copie de Saab 9-3. Mais lorsque le soutien de l'équipe Saab s'est tari en raison des problèmes rencontrés par les nouveaux propriétaires de la marque, les concessionnaires suédois de Dacia sont entrés en action. La voiture a été « habillée » en Logan, mais à l’économie : les traits de la Logan n'ont été données qu'au bout du « nez » et sur la partie arrière. Tout ce qui se trouve au milieu reste une Saab.
La Logan de 440 ch a continué à rouler dans le championnat suédois jusqu'en 2016, lorsque les organisateurs ont adopté un règlement technique différent. Après cela, la voiture a été vendue... disons, à son pays d'origine si l'on considère qu'il s'agit de la Roumanie. Aujourd'hui, elle est utilisée par les pilotes de l'équipe Yacco Racing Romania dans le championnat roumain de côte.
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Adaptation VG