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En 1987, les ingénieurs d'Ikarus ont conçu une petite citadine à la demande des Allemands. Mais malheureusement, la Tecoplan Leo est restée à l'état de prototype.

Le marché des micro-voitures urbaines avait repris dans la seconde moitié des années 1970, à la suite de la crise pétrolière de 1973. Principalement fabriquées en France et en Italie, ces petites voitures étaient équipées de moteurs de 125 puis 250 cm3 et pouvaient être conduites avec un permis moto. Elles sont devenues les descendantes modernes des anciennes bubble cars (dont la plus célèbre représentante est l’Isetta).

Le prince Erich Waldburg-Zeil, patron de la société allemande Tecoplan Entwicklungs und Prototypenbau GmbH (une société spécialisée dans le développement et la construction de prototypes), voulait lui aussi percer sur ce marché. L’objectif était de développer un véhicule de 2,5 mètres de long, pouvant être garé transversalement sur les places de parking et ne pesant pas plus de 450 kilos. Après avoir visité à Hodmezovasarhely en Hongrie, l’usine de Hodgep, un constructeur de véhicules spéciaux lourds ainsi que de la voiture sans permis baptisée Puli, Tecoplan décide finalement de s'adresser à Ikarus. Le directeur d'Ikarus, Zoltan Vadnai, envoie Laszlo Rekettye, un ingénieur de son bureau d’études à Munich pour aider les Allemands à concevoir un prototype.

Dans un premier temps, un modèle en argile est réalisé à l'échelle 1:1 et sert de base aux gabarits de moulage des éléments de la carrosserie. Ceux-ci sont ensuite transférés chez Ikarus, puis transportés à Kiskunhalas, où les panneaux de carrosserie en plastique brut sont produits à la fin de l'année 1987 avant d’être finalisés chez Ikarus où le châssis du véhicule est construit en modifiant une voiturette Hodgep Puli. Le véhicule est ensuite terminé à Munich. C'est là qu'a été installés le moteur Fiat de 750 cm3 et 36 ch ainsi que des éléments de suspension de Renault 5.

La voiture est ensuite dévoilée sous le nom de Leo au Salon de l'automobile de Genève en 1988, où elle reçoit un accueil très favorable. La production en série devait commencer l'année suivante à Budapest, dans le cadre d'une coentreprise entre Tecoplan et Ikarus et 2,000 exemplaires étaient envisagés dans un premier temps.

Les considérations environnementales devenant de plus en plus importantes en Suisse et dans de nombreux autres pays européens, la voiture a été redessinée pour fonctionner à l'électricité. Ce prototype avait le même châssis et la même carrosserie en plastique que le premier, mais il fut entièrement réalisé chez Ikarus. Son moteur électrique était fabriqué par l’entreprise suisse Brown-Boveri et son électronique par Tecoplan.

La troisième Leo construite, conserve la forme extérieure des premières mais dispose à nouveau d'un moteur à combustion interne. Le nouveau châssis et la nouvelle carrosserie sont entièrement fabriqués chez Ikarus, tandis que le moteur, la boîte de vitesses et les trains roulant viennent d’une Volkswagen Polo. Une quatrième Leo a également été construite chez Tecoplan, mais cette fois sans la participation officielle d'Ikarus. Laszlo Rekettye et quelques spécialistes hongrois ont également participé à ses travaux de développement et sa construction, mais désormais à titre privé. Quelques temps auparavant, Laszlo Rekettye avait quitté Ikarus pour devenir ingénieur en chef chez Hicox, un constructeur hongrois, et travaillé à Munich pendant un congé sans solde de cette société.

La nouvelle voiture était d'une conception entièrement nouvelle, bien que son apparence ne le laissa pas présager. Selon Laszlo Rekettye, les gabarits des éléments de la carrosserie et de la structure du châssis étaient nouveaux et, contrairement à ce qui se faisait auparavant, ils n'étaient pas en acier mais en résine époxy avec des renforts en acier. Le moteur électrique avait été développé par Siemens, tandis que la batterie et le système de commande avaient été conçus par le département expérimental de l'usine aéronautique Messerschmitt.

En 1990, alors que cette voiture idéale, impeccable à tous égards et à la pointe de la technologie, était achevée, le prince Erich Waldburg-Zeil, sous la pression de sa famille qui craignait que la fortune familiale ne soit « dilapidée » dans des voitures, a été contraint de vendre son entreprise et d'abandonner la production de la Leo.

Lu sur : https://magyarjarmu.hu/autok/tecoplan-leo/
Adaptation VG

Tag(s) : #Histoire, #Tecoplan, #Leo, #Ikarus, #Prototype, #Hongrie