Une VAZ-2104 à conduite à droite ? Oui ça existe ! Cette Lada Riva est revenue en Russie après avoir passé sa vie au Royaume-Uni.
En Russie, tout le monde s’est habitué depuis longtemps à voir des véhicules à conduite à droite sur les routes. Ce sont principalement des voitures importées du Japon. Beaucoup moins souvent du Royaume-Uni. La surprise de ceux qui voient lors de manifestations ou dans la rue des produits de l’industrie automobile soviétique avec la conduite à droite est incommensurable. C’est une samodelka ? Une sorte de version tuning ? Pas du tout ! Ce sont de véritables Jigouli à volant à droite fabriquées par l’usine. Et cet exemplaire est ce qu’on appelle une « réexportation ».
Beaucoup d’entre vous connaissent les versions export des voitures soviétiques. Elles avaient l’air mieux, avaient un équipement plus riche et des options qui n’étaient pas disponibles pour les citoyens de l’URSS. Mais le plus intéressant est que ces modèles export n’ont pas seulement été produits avec la conduite à gauche. Car oui, il y a aussi eu des versions à conduite à droite.
Et elles n’ont pas été du tout créées pour le marché japonais comme beaucoup le pensent. Ces modèles ont été développés pour le marché britannique où elles étaient très populaires à leurs débuts (les Jigouli soviétiques ont commencé à être exportées vers l’Ouest dès le début des années 1970).
C’est tout à fait logique. La Jigouli, selon les standards européens, était une voiture bon marché et avec les équipements supplémentaires montés par les importateurs, c’était de très bonnes affaires. Aujourd’hui, il est pourtant quasiment impossible de voir au Royaume-Uni une Lada Riva, la version d’exportation des VAZ-2104, 2105 et 2107. Elles y sont plus rares que de très chères supercars. Alors imaginez en Russie où il ne devrait pas, en théorie, y en avoir du tout ! Pourtant il y a des amateurs qui les recherchent, les trouvent et conservent précieusement ces voitures incroyablement rares.
Ivan est l’un d’entre eux. Plusieurs Jigouli à conduite à droite sont déjà passées entre ses mains et il est actuellement propriétaire d’une des ses versions les plus rares : une « Chetverka » à volant à droite, qui sur le marché anglais avait un nom beaucoup plus mélodieux : Lada Riva. Elle est presque entièrement d’origine ce qui la rend particulièrement précieuse.
Cette Lada Riva de 1988 est revenue dans son pays natal grâce à un habitant de Carélie, qui dans les années 80 ramenait des voitures d’Angleterre. Une fois, il a ramené ce break. La voiture a été utilisée pendant quelques années avant d’être remisée dans un garage où elle a passé près de 20 ans. Elle a ensuite été rachetée et amenée par Moscou par un ami du héros de notre histoire qui, après beaucoup de persuasion, a fini par lui vendre.
La voiture était vraiment bien conservée pour son âge. Durant toute son existence, elle n’a pas connu un seul accident. Même les points de levage, défaut classique des Jigouli, n’étaient pas atteints par la rouille. L’absence d’accident est également attestée par le fait que chaque vitre est d’origine.
Extérieurement, les plaques signalétiques en anglais, le stripping latéral - appliqué en usine - les jantes Melber, la calandre avec les phares additionnels installées par le revendeur avant la vente, les rares rétroviseurs Hagus et le toit ouvrant attirent immédiatement l’œil.
A l’intérieur, tout est familier, à l’exception du volant situé à droite. Malheureusement, de nombreuses Jigouli à conduite droite ont, en raison de leur âge, des tableaux de bord en état très moyen. Et il est très difficile d’en racheter. Cette voiture a de la chance : il est presque en parfait état ! Les sièges ont dû être remplacés par ceux d’une « Semerka » (VAZ-2107). Pour être plus précis c’est déjà comme cela que Ivan l’a achetée. Le reste est d’origine. Les marquages du compteur de vitesse et le kilométrage sont bien sûr en miles. Il reste d’ailleurs honnête : 84 mille miles, soit environ 135 mille kilomètres.
Sous le capot de la Riva se trouve un moteur 1,3 litre de 64 ch. C’est le moteur d’origine. Il est couplé à une boîte 5 vitesses. La différence avec la version à conduite à gauche est l’emplacement du volant mais aussi du pédalier… ce qui est totalement logique. Cela signifie que la paroi moteur est différente. Tous les trous et les fixations sont « en miroir » de la version à conduite à gauche. C’est pour cela qu’en cas de panne la majorité des pièces peuvent être reprises des « Chetverka » et « Piaterka » habituelles. Le seul problème viendra du boitier de direction s’il casse. Il est spécifique à la version anglaise et vous ne pourrez pas en trouver un neuf.
Les trains roulants ne sont en rien différents de ceux de la VAZ-2104 habituelle. Les freins sont les mêmes (disques à l’avant, tambours à l’arrière), la suspension identique. Le châssis a d’ailleurs été complètement refait car ses différents éléments dataient de 1988 et, après tant d’années, ils avaient irrémédiablement perdus toutes leurs caractéristiques.
Dans un proche avenir la carrosserie devrait être entièrement repeinte. La peinture est d’origine et elle est passablement usée. La voiture sera désormais utilisée exclusivement le week-end et garée dans un garage chauffé. Une telle rareté doit être protégée.
Cette Lada Riva attire le regard des passants. Les Jigoulis à conduite à droite sont de vraies voitures exotiques. Il n’en reste que quelques-unes et encore moins dans leur état d’origine et non tunées comme cette voiture. Ce n’est pas un engin de course, c’est une voiture pour se balader et pour, comme le dit le propriétaire lui-même, « gagner des likes ». Et c’est vrai que nous l'aimons vraiment cette Lada Riva !
Lu sur : https://auto.mail.ru/article/79510-lada_riva_pravorulnye_zhiguli_rodom_iz_sssr/
Adaptation VG