Zaporojets et sport automobile semblent être des choses incompatibles. Quel genre de course voudriez-vous faire avec un moteur de 40 chevaux, sujet à la surchauffe ? Le conducteur de Zaporojets est un travailleur, un pêcheur, un homme qui veut pouvoir aller à la forêt ramasser des fraises ou des champignons et s’il est courageux et confiant, aller faire un tour à la mer… Mais ce n’est certainement pas un pilote de rallye. Pourtant, à l’époque de l’URSS, il y a eu une ZAZ qui pouvait [faire peur en rallye]. Il est vrai, après quelques modifications.
Il s’agit de la voiture que le quadruple champion d’URSS de buggies, le pilote Alexander Los, avait refait presque à neuf et en grande partie de ses propres mains. Il avait commencé à travailler sur sa voiture en 1983, abordant le sujet avec sérieux et minutie. La suspension avait été améliorée avec en particulier, d’après ce que l’on en sait, l’apparition de ressorts à l’arrière. Cela avait permis de réduire le poids et d’augmenter la fiabilité de la voiture dans des conditions difficiles.
Le titane était largement utilisé. Ce matériau était employé dans les freins et les pièces de suspension, de même que dans l’armature du siège baquet spécialement conçu pour la voiture. Son utilisation avait été rendue possible par le fait que des sites d’extraction de titane et de magnésium étaient située à proximité, de même qu’une usine de moteurs d’avion où ces métaux durables pouvaient être transformés.
Bien entendu, tout ce qui pouvait être superflu sur la voiture avait été enlevé entraînant une réduction de poids de 260 kilogrammes malgré la présence de l’arceau de sécurité obligatoire. Pour cette Zaporojets, c’était un excellent résultat !
Avec sa ZAZ, Alexender Los a participé plus que dignement au championnat d’URSS des rallyes même s’il lui était difficile de rivaliser avec des Lada de sport beaucoup plus puissantes. Sa « Zaporojets en titane » n’a pas survécu jusqu’à nos jours mais on en trouve une réplique au Musée technique de Dnipro. Ceux qui avaient participé à l’époque à sa construction, dont son créateur, ont été consultés.
Pour l’anecdote, il faut rappeler qu’à l’époque de l’URSS on travaillait par pure passion et sur ses propres deniers. Alexander Los se souvient que pour son quatrième titre de champion de l’URSS il a reçu une prime de 140 roubles. Et il a reçu des prix encore plus modestes : sac de couchage, jumelles…
Sans l’enthousiasme et la croyance fanatique de ces gens en leur entreprise préférée, il n’y aurait sans doute rien à retenir du sport automobile en Union Soviétique !
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Adaptation VG