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La Lada Granta, actuellement leader des ventes sur le marché automobile russe, doit son succès aux « Vosmerka » et « Deviatka », premiers modèles à traction avant de VAZ produits au milieu des années 80. Za Roulem a pu essayer un modèle rare de Samara qui, au final, surpasse même sur bien des aspects la Granta actuelles.

Il s’agit d’une Samara VAZ-21093 « réexportée », une version export revenue d’Allemagne en Russie en 1998. Un modèle d’autant plus intéressant car préparé par l’importateur Deutsche Lada. Pour être plus précis, la série spéciale Summertime toujours livrée en blanc avec des baguettes latérales et des autocollants sur la carrosserie, un toit ouvrant (de marque allemande), une calandre spécifique et des jantes alliages originales. Tous ces équipements en faisaient une voiture de rêve pour les conducteurs en Russie !

Les premières Samara étaient des 3 portes et lorsque la « Deviatka » - dont les cinq portes rendaient l’accès aux places arrière plus facile - a fait son apparition ce sont d’abord les familles qui s’y sont intéressées. La nouvelle carrosserie ne pouvait pourtant pas se vanter d’offrir plus d’espace : à l’arrière les passagers restaient à l’étroit et le coffre avec son seuil élevé était toujours petit (seulement 300 litres) et le volume utile ne pouvait être augmenté qu’en rabattant le dossier de la banquette arrière.

La place du conducteur s’avérait toutefois plus pratique que celle de la Jigouli en raison du bon alignement du volant et du siège. De plus, vous n’aviez plus à forcer pour atteindre le levier de vitesses : il était plus proche dans la Samara. Par rapport à la Jigouli, l’intérieur était plus moderne, voire innovant. Certes, les avantages s’arrêtaient ici car tout était réalisé en plastique dur.  Au fil des ans, la console centrale, le tableau de bord et les panneaux de portes commençaient à vibrer à tel point qu’on la surnommait le « hochet ». Mais son propriétaire pouvait s’amuser après avoir démonté l’intérieur à mettre du caoutchouc mousse et remonter.

Initialement, la Samara avait trois types de moteurs : de base 1,3 litre, le moteur 1,1 pour l’exportation et le haut de gamme VAZ-21083 de 1,5 litre et 70 ch. Les deux premiers ont sombré dans l’oubli quand le dernier, plus réussi, à survécu en subissant de nombreuses modifications. Aujourd’hui l’une d’elle - VAZ-21186 - est installée sur les Granta, Largus et aussi sur les Datsun. La Lada Samara Summertime de cet essai était seulement vendue avec le moteur 1,5 litre.

La Samara peut être considérée comme une voiture à voyager dans le temps : après l’avoir conduite sur quelques mètres vous êtes transportés mentalement 20 ans en arrière. Mais la différence de comportement sur la route entre une Jigouli et une Samara était déjà énorme. Les premières « Vosmerka » décollaient facilement, accéléraient sans problème et étaient parfaitement guidées. En cela, il faut remercier les ingénieurs de Togliatti et leurs collègues de chez Porsche puisque ces derniers s’étaient occupés des réglages du châssis.

On peut d'ailleurs louer à l’infini son comportement routier : même comparé avec ce qui se fait aujourd’hui il est excellent. La Samara ne prend pas beaucoup de roulis et les réactions au volant sont limpides. La voiture réagit avec sensibilité aux coups de volant et suit avec confiance la trajectoire définie. On peut donc se demander pourquoi toutes les voitures fabriquées plus tard sur ce châssis (« Deciatka », Priora, Kalina, Granta) ont un comportement routier moins fin.

La « Deviatka », malgré son apparence, permet une conduite dynamique. Et pas seulement en raison de sa tenue de route. La voiture répond aux accélérations sans se poser de question. Certes, le moteur de 1,5 litre ne produit que 70 ch mais il faut aussi se rappeler que la « Deviatka » ne pèse que 900 kg en ordre de marche. La puissance du moteur est donc plus que suffisante pour ce poids et ce d’autant plus qu’il est incroyablement élastique : si vous écrasez la pédale d’accélérateur en quatrième à la vitesse de 60 km/h, la voiture reprendra facilement !

La boîte de vitesse de la Samara était pourtant comme le cheveu sur la soupe de cette voiture si dynamique et si bien suspendue. La clarté des changements de vitesses laissait beaucoup à désirer. Au fil du temps, le mécanisme se desserrait et les propriétaires devaient être très prudents et attentifs afin de ne pas confondre la première et la marche arrière. Et il était très facile de se tromper... 

Les toutes premières Samara étaient équipées d’une boîte à quatre rapports. Est arrivé ensuite la boîte cinq dont l’une des principales caractéristiques était aussi le hurlement caractéristique qui se faisait entendre lorsque l’on enclenchait cette cinquième. Cette caractéristique a persisté jusqu’à l’apparition d’une nouvelle boîte (2181) avec un mécanisme à câble.

Quand vous essayez une « Vosmerka » ou une « Deviatka », vous ne réalisez pas tout de suite qu’elle a plus de 30 ans. Malgré quelques inconvénients, un modèle en bon état peut pourtant être conduit en toute sécurité tous les jours, même aujourd’hui. Il est donc particulièrement agréable que des exemplaires originaux tels que cette Lada Samara Summertime aient survécu.

Lu sur : https://www.zr.ru/content/articles/920916-redchajshaya-reehksportnaya-lada-sa/
Adaptation VG

Tag(s) : #VAZ, #Lada, #Samara, #2109, #Export, #Allemagne, #Essai, #Vidéo