Cette voiture est née dans l’agonie. La conception de cette Moskvitch, nouvelle et moderne, a commencé dans les années 60. Les prototypes étaient prêts en 1976 mais de profonds changements à la direction de l’entreprise ont eu lieu et tous les nouveaux projets remisés au placard.
La nouvelle direction, en provenance de ZIL, a décidé de produire une voiture étrangère, comme l’avait fait VAZ avec la Kopeïka. Citroën proposa son futur modèle BX, les Italiens de Fiat vinrent avec la future Tipo et les Allemands de Porsche dessinèrent pour AZLK la VW Bora.
Mais les délais demandés par les Soviétiques ne pouvaient pas être tenus pour certains, et chez d’autres le prix ou les solutions techniques proposés ne cadraient pas avec la demande. En conséquence, AZLK s’en est retourné à ses ingénieurs pour développer sa propre voiture. Les 245 premières Moskvitch-2141 sont sorties en 1986 et ont été données aux ouvriers de l’usine ainsi qu’à des vétérans de la Grande Guerre Patriotique. L’une des meilleures voitures produites par l’URSS ! Voici pourquoi :
1. Une conception avancée :
Les ingénieurs avaient décidé de disposer le moteur dans le sens de la longueur, comme le faisait Audi ou Subaru à l’époque. Cela permettait à cette traction avant d’avoir une bonne tenue de route, de bonnes accélérations et de charger son essieu.
En outre, ce modèle avait une boîte de vitesse unique. Ses arbres primaire et secondaire n’étaient pas superposés, mais se situaient presque à la même hauteur ce qui permettait d’abaisser la ligne de capot malgré l’utilisation de moteurs aux dimensions imposantes.
Un autre avantage de cette disposition était la possibilité de créer des voitures à quatre roues motrices. Oui, comme la célèbre Audi Quattro ! Notons aussi la présence d’une suspension avant de type MacPherson, la suspension arrière à barre Panhard et barre stabilisatrice ainsi que la direction à crémaillère...
2. La sécurité :
Parmi les voitures produites en masse en URSS, la Moskvitch-2141 était la plus sûre et la plus solide. Jusqu’au milieu des années 90, elle dépassait encore de nombreux modèles étrangers.
Sa structure de carrosserie bien pensée, les éléments de sécurité à l’intérieur de l’habitacle et la forme complexe des longerons qui absorbaient bien l’énergie en cas de choc frontal, en faisaient une voiture sûre en cas d’accident.
3. Le confort :
Comparée à la Samara, cette berline à hayon s’avérait beaucoup plus spacieuse et confortable. Ce n’était pas une voiture du segment D mais cinq personnes pouvaient s’y installer confortablement. De plus, elle disposait d’un très bon chauffage, d’une direction légère et d’une très belle stabilité à vitesse élevée.
4. Une base universelle :
En 16 ans de production, on a fait beaucoup de choses avec cette voiture. Et avant que l’usine ne fasse faillite, on avait déjà vu une berline à hayon et une à coffre, un pick-up, un véhicule militaire, un coupé, une fourgonnette, un break et même une version de luxe avec réfrigérateur et cuir pour la Mairie de Moscou !
5. Ses capacités « à la campagne » :
Les solutions techniques évoquées ci-dessus, ont non seulement permis à la dernière Moskvitch d’être une voiture sûre, mais aussi d’occuper une bonne place dans les milieux ruraux. A la campagne, elle n’avait pas peur des ornières ou de la boue. La Moskvitch pouvait frotter par terre, elle n’avait jamais besoin d’une dépanneuse pour se sortir d’un mauvais pas !
On critique souvent l’Aleko pour sa faible fiabilité, on la qualifie de « brute » et de non réfléchie. Mais c’est la desservir. J’ai personnellement vu comment un gars avait littéralement martyrisé sa voiture pendant de nombreuses années au point que tout était maculé d’huile sous le capot et que les plaquettes de freins tombaient en miettes. Pourtant, la voiture continuait à rouler et endurer ce mauvais traitement… Et cela durait depuis déjà plus de 15 ans…
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Adaptation VG