Elle a 40 ans et un peu plus de 50 mille kilomètres et pendant presque trois décennies elle est restée cachée sous des détritus dans un garage situé en plein centre de la ville de Sopot. Elle a été découverte par accident et il s’avère que la voiture à un rapport à l’un des membres du célèbre groupe de rock polonais Czerwone Gitary. Elle connait maintenant une seconde vie et parade fièrement dans les rues de Trojmiasto (Gdynia-Sopot-Gdansk).
Nous sommes en 2005. Anna et Marek Gut s’installent dans un immeuble rue Kosciuszko à Sopot. Exactement dans l’appartement loué en 1965 par le leader du groupe Czerwone Gitary, Krzysztof Klenczon. Il s’avère que le caractère de ce musicien exceptionnel a eu un impact significatif sur le destin de cette Fiat 126p qui, pendant près de trente ans, a été stockée dans ce box.
« Mon voisin se souvient de cette époque et m’a raconté plusieurs fois qu'une foule de jeunes filles avec des guitares se massait devant l’immeuble. Klenczon leur apprenait à jouer de cet instrument. Il est intéressant de noter que parmi celles-ci se trouvaient la future femme du musicien, Alicja » explique Marek Gut, président-fondateur de l’association Classic Moto Story.
Monsieur Jerzy, le voisin de Marek Gut, s’est rappelé il y a deux ans qu’il avait un intéressant album consacré au groupe.
« Je voulais juste le voir. Un jour, nous sommes allés dans le petit box situé derrière l’immeuble. Lorsqu’il a ouvert la porte, je suis resté abasourdi. Sous mes yeux se tenait une Maluch poussiéreuse, légèrement rouillée et recouverte d’un monceau de papiers et d’autres bouts de bois. Vous imaginez que la recherche du livre s’est un peu prolongée » en rigole encore Marek Gut.
Il est revenu à son appartement au bout de trois heures environ et tenait à la main, non pas un livre, mais les clés de son nouvel achat. Cela faisait exactement 27 ans que la voiture était dans ce garage.
« A ce moment-là, je pensais avoir trouvé un spécimen sans précédent et conservé au sec pendant tant d’années. Mais quand finalement j’ai pu la sortir de son box, j’ai compris que pas mal de travail m’attendait » ajoute-t-il.
La voiture achetée en 1978 chez Polmozbyt à Elblag nécessitait une grosse révision de son moteur, la réparation de la carrosserie et une nouvelle peinture, ainsi qu’une réfection de la suspension et des freins. Le nouveau propriétaire souhaitait restaurer la voiture comme à l’origine, c’est pourquoi les travaux de rénovation ont duré plus d’un an. Aujourd’hui, la voiture est dans un état exceptionnel.
« Je dois admettre que son ancien propriétaire ne s’en occupait pas correctement. Toutes les pièces remplacées l’on été par des pièces d’origine. Bien entendu, cela a grandement facilité la reconstruction de la voiture. Aujourd'hui, beaucoup de gens me disent que cette Maluch est plus belle que certains exemplaires à peine tombés de la chaîne de fabrication » raconte Marek Gut.
Certains détails rendent cet exemplaire unique. Tout d’abord, le petit logo « Licencja Fiat » sur la portière droite ou les balais d’essuie-glace fabriqués en Hongrie et portant l’inscription « Licencja Magneti Marelli ».
« Aujourd’hui, sur les sites d’enchères en ligne un emblème original 'Licencja Fiat' coûte plusieurs centaines de zlotys. Ce logo signifie que la voiture avait été fabriquée avec des pièces venues d’Italie. Je pense que si cette Maluch n’avait pas été fabriquée sous licence et avait un an de moins, je ne l’aurais probablement pas achetée. Les 126p de 1978 sont les plus réussies » explique-t-il.
Le premier propriétaire de cette Maluch l’a conduite pendant 11 ans. Il avait minutieusement conservé toute la documentation de sa voiture (facture d’achat, livret de garantie, polices d’assurance, factures de réparation et même un PV de stationnement). Ces documents montrent, entre autres, qu’en 1980 M. Jerzy payait son assurance 1,850 zlotys et un qu’un an plus tard, une heure de parking surveillé à Sopot lui coûtait 4 zlotys. Il avait également conservé la trousse à pharmacie originale de 1978.
« Il y a 40 ans, cette voiture coûtait 69,000 zlotys. M. Jerzy l’a achetée à crédit ce qui a automatiquement porté ce montant à 87,500 zlotys. J’ajouterai simplement que le salaire moyen dans notre pays était de 3,5 mille zlotys. Ce qui est intéressant est que cet exemplaire était richement équipé avec en autres, une galerie de toit, des housses de sièges, un tachymètre et un thermomètre. Mais pour tout cela, comme aujourd’hui, il fallait payer un supplément. Ces ajouts ont coûté 4,500 zlotys au propriétaire » raconte le nouveau propriétaire de la voiture.
Quel sera le futur de cette Fiat 126p fraichement restaurée ? Il est possible qu’elle enrichisse la collection d’un musée automobile. Dans tous les cas, on peut affirmer que la mission de sauver une voiture classique a été couronnée de succès.
Lu sur : https://moto.trojmiasto.pl/Ten-Malucha-27-lat-zalegal-w-graciarni-n128581.html
Adaptation VG