La Lada se présente une « voiture sans blabla ». Mais désormais les concessionnaires de la marque n’ignorent plus les amateurs de grand air puisque vous pourrez acheter chez eux une Lada Samara Cabriolet pour un peu moins de 38 mille florins…
Il n’y a pas que Lada qui a la fièvre du cabrio. De plus en plus de conducteurs hollandais se tournent vers les cabriolets. L’envie de soleil y est pour beaucoup mais l’offre de voitures découvrables abordables est désormais plus grande. Avec cette Lada, le cabriolet est désormais accessible à tout homme de la rue qui aurait des aspirations de playboy.
Quoique… Un concessionnaire officiel de la marque russe se dit choqué par le prix de 37,995 florins. Pour cinq mille florins de plus, vous avez une Volkswagen Golf cabriolet. La Russe n’est pas seulement découpée et renforcée, elle reçoit également un moteur de 71 ch doté d’un système d’injection de carburant General Motors. Le volant d’un plastique typique du bloc de l’Est a été remplacé par un volant gainé de cuir et les jantes en acier minable par des jantes en aluminium. Et l'intérieur cuir est également possible pour deux mille florins supplémentaires.
Frits van der Kamp, le directeur de Gremi - l’importateur Gremi de la marque Lada en Hollande, ne s'attend pas à en vendre un nombre gigantesque. Une dizaine, une quinzaine par an, pas plus. Mais il ne supporte pas que l’on qualifie sa voiture de « cabriolet du pauvre ». « Les cabriolets sont achetés par des personnes qui n’en ont pas vraiment besoin. Elles ne comparent pas les prix ».
Elles feraient mieux car on peut trouver la même Lada cabriolet pour 15,000 florins de moins. Chez Jonker à Hoevelaken vous trouverez « la voiture ouverte la moins chère disponible dans notre pays » comme l’a écrit la semaine dernière le magazine Aktueel à propos du « mignon cabriolet » de Jonker. Mais la photo qui illustre l’article est une photo de presse officielle de la Samara Cabriolet. Le cabriolet de Jonker n’a ni ces jantes en alliage ni les pare-chocs peints de la couleur de la carrosserie.
La Samara Cabriolet de Jonker fait partie d’un lot de 100 voitures sur lequel le concessionnaire automobile a réussi à mettre la main au début de 1994 à un prix raisonnable. Elles venaient de la société belge EBS qui a transformé la Lada en cabriolets jusqu’à la fin de 1993. Jonker les a ensuite proposés à la vente aux Pays-Bas, à des particuliers ou à des concessionnaires Lada.
Depuis lors, Jonker et l’importateur Lada Gremi sont en total désaccord. Gremi a même déposé plainte contre Jonker car il se serait présenté comme l'importateur ou aurait incité les concessionnaires Lada à enfreindre le contrat qui les lie avec l’importateur officiel. Après tout, il y a dans le secteur automobile des contrats strictes d’exclusivité entre les concessionnaires et leur importateur, précisément afin de maintenir les prix.
Mais Jonker a remporté son procès parce que, de l’avis du tribunal, il s’est pas fait passer pour l'importateur et les concessionnaires Lada n’ont rien fait de mal en contractant avec lui. Le juge d’Arnhem n’a apparemment pas voulu que cette affaire fasse jurisprudence. Par apaisement, Jonker a même proposé à Gremi de reprendre son stock de cabriolets mais l’importateur Lada a fait la sourde oreille.
Jonker dispose encore d’environ trente cabriolets Samara. « Depuis que Gremi commercialise le cabriolet, ils se vendent comme des petits pains » indique l’administrateur de Jonker avec enthousiasme. Alors pourquoi ce prix bas ? « En tant qu’importateur parallèle, nous pouvons faire mieux qu’un importateur officiel » ajoute-t-il. Il en fait peut-être moins, Gremi offre une garantie de deux ans quand Jonker propose une garantie de trois mois. « Mais personne n’est revenu se plaindre ». Pourtant il pense que chez Gremi, on essaie de le discréditer.
Le directeur de Gremi a conseillé à ses concessionnaires de ne pas entamer de discussions avec les clients qui se plaignent de la différence de prix. « Ces cabriolets Jonker ont des pneus carrés. Au bout de deux ans, les voitures tomberont en panne. En plus, elles n’ont pas le système d’injection de General Motors ».
La société où Lada réalise maintenant ses décapotables, ATC, est née de la faillite de la société où Jonker avait acheté à l’époque ses Samara cabriolets. Quand elles seront vendues, l’administrateur de Jonker pense qu’il pourra en commander d’autres à ATC. « En principe, je pense que cela sera possible, mais le prix sera en tous cas plus élevé. Nous n’avons pas encore négocié. Nous devons d’abord tout vendre ».
Lu sur : https://www.volkskrant.nl/nieuws-achtergrond/de-goedkopere-lada-samara-cabrio-is-uitgerust-met-vierkante-banden-~b4c83d3c/ (article datant du 17 août 1995).
Adaptation VG