Aujourd’hui dans l’esprit des Russes, le concept de minibus est inextricablement lié à la GAZelle. Pourtant, lorsque le best-seller de GAZ a été développé, il a bien failli entrer en concurrence avec un RAF modernisé et un LAZ-3210 tout droit venu d’Ukraine.
Après l’effondrement du grand empire soviétique, l’économie socialiste de l’ancienne Union a pris une nouvelle voie et s’est lancée vers l’économie de marché. Dans le cadre de cette restructuration, le pays avait un besoin urgent de fourgonnettes et de minibus.
Le plus rapide à dégainer pour développer un véhicule de ce type a été l’Usine Automobile de Gorki. L’Usine Automobile de Riga a également voulu également prendre sa part de gâteau. Et les Ukrainiens ne sont pas restés à l’écart...
A Lviv a été construit le LAZ-3210, le prototype d’un tout nouveau minibus prenant comme modèle le célèbre Ford Transit qui dominait incontestablement ce segment depuis 1986. L’Ukrainien avec ses 4,5 m de long, ses 1,8 m de large et 2 m de haut reprenait exactement les dimensions de l’Allemand. De plus, c’était aussi un classique modèle à propulsion. Esthétiquement, le LAZ-3120 faisait également écho au Ford Transit. Mais contrairement à ce dernier, le représentant ukrainien avait une carrosserie en fibre de verre reposant sur un châssis cage. Son poids était de 1,800 kg.
L’habitacle était conçu pour accueillir 9 personnes. Le voisinage avec la Pologne avait été déterminant dans le choix du moteur puisque le LAZ-3210 devait recevoir un 4 cylindres diesel Andoria de 2,4 litres et 70 chevaux (un moteur qui outre les utilitaires Lublin et Avia s'est également retrouvé sur certains modèles GAZ et UAZ). La boîte mécanique à 5 rapports était également empruntée aux Polonais. La direction et la suspension avec des ressorts renforcés à l’avant provenaient de la Volga GAZ-24, le pont et les ressorts arrière du UAZ-452. Les voitures produites en Ukraine chez ZAZ avaient également servi de banques de pièces puisque les feux arrière et les clignotants avant provenaient d’un Zaporojets et les phares, les poignées de portes et le tableau de bord d’une Tavria.
Malgré sa forme assez réussie, le minibus ukrainien était plutôt « brut de fonderie ». Il suffisait de voir les panneaux de carrosseries incurvés dont les défauts étaient remarquablement bien visibles. L’habitacle aussi était plein de défauts et les qualités routières laissait beaucoup à désirer.
Avec un bel intérêt des consommateurs et un portefeuille de commandes prometteur la mise en production de ce modèle aurait facilement pu être envisagée. Et le prix estimé de 7,500 dollars faisait que LAZ aurait pu tenir là un vrai succès commercial et ce d’autant plus qu’on proposait plus tard de commercialiser, sur la base de ce minibus, une camionnette de livraison ! Mais en raison de circonstances inévitables, le LAZ-3210 n’a pas vu le jour et est même passé quasiment inaperçu. L’usine LAZ connaissait des moments difficiles et n’avait pas les moyens d’améliorer et de tester cette nouveauté...
Malgré tout, le minibus LAZ-3120 a été présenté au public en 1994 au salon « Bus ukrainien ». Mais il n’a pas fait fureur. La GAZelle lancée la même année et promise à la production en grande série, coûtait moins cher... Elle a finalement précipité l’abandon du projet.
Lu sur : http://5koleso.ru/articles/obzory/laz-3210-v-pogone-za-prizrakom
Adaptation VG